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Transition énergétique : au gouvernement et au parlement de décider


samedi 20 juillet 2013

Le débat national sur la transition énergétique s'est terminé sur une « synthèse », mais pas sur des « recommandations ». Il appartient donc au pouvoir politique -gouvernement et parlement- de trancher.


Voir le site L'énergie en questions

A l'issue de neuf mois de pourparlers, les membres du Débat national sur la transition énergétique ont adopté jeudi 18 juillet, lors de la dernière séance plénière, un document de synthèse pour esquisser l'avenir énergétique de la France. Ce document sera officiellement remis au gouvernement le 20 septembre, lors de la Conférence environnementale annuelle. Il devrait aboutir à l'adoption d'une loi de programmation énergétique, une fois que se seront tenus les débats parlementaires début 2014.

Entre consensus et dissensus

La synthèse des débats a vocation à concilier les intérêts divergents, notamment sur des enjeux clivants comme le nucléaire ou l'objectif de diviser par deux la consommation d'énergie à l'horizon 2050. Comme l'a précisé le ministre de l'Ecologie Philippe Martin en séance plénière, « ce que je crois fondamental dans notre débat, c'est que nous devons avoir le plus de monde dans la barque », qu'il s'agisse d'élus, d'experts, de représentants des entreprises, des syndicats, d'ONG.

Les derniers échanges entre tous les acteurs du Débat ont été vifs. Les sujets de discorde étaient nombreux : la fiscalité écologique, l'avenir du secteur nucléaire, les gaz de schiste ou encore la division par deux de la production énergétique française d'ici 2020, ce qui impliquerait un changement radical de nos modes de vie actuels.

Lors de la dernière séance plénière, les médiateurs du Débat ont craint une situation de blocage. Les organisations patronales, à l'instar du Medef, ont souhaité apporter quelques modifications au document final, plus sur la forme que sur le fond. Au final, celui-ci a été rebaptisé « Synthèse pour la transition énergétique de la France » et ne comprend pas le terme retenu initialement de « recommandations », car comme l'a expliqué en séance le directeur général du Medef, Michel Guilbaud, « de nombreux points ne font pas l'objet d'un consensus ».

Les points de divergence seront soumis à l'arbitrage du gouvernement, en conseil des ministres, puis du vote du Parlement : « Participer à un débat de ce type, affirme Philippe Martin, ce n'est pas valider a priori les choix et les recommandations que fera le gouvernement ».

Les principales propositions

Le document a une large portée et touche à des sujets divers : réduction de la consommation énergétique, rénovation des bâtiments, transports, nucléaire, gaz de schiste, énergies renouvelables...

Parmi les propositions phares, on retiendra l'engagement de la France à réduire de 50% sa consommation énergétique d'ici 2050, un objectif qui ne fait pas forcément consensus, les organisations patronales souhaitant une réduction plus modérée - à hauteur de 20% - afin de ne pas perdre en compétitivité.

Autre proposition, initialement inscrite dans le programme électoral de François Hollande : la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique français en 2025. Aujourd'hui situé autour de 75%, ce taux devrait être ramené à 50% d'ici 2025.

Les gaz de schiste, quant à eux, ont provoqué beaucoup de remous, avec des positions très clivées entre les pro et les anti.
Les conclusions du document de synthèse retiennent toutefois la nécesité d'une étude portant sur l'impact économique et environnemental de l'exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels.

Enfin, les énergies renouvelables ont fait l'objet d'un relatif consensus. La majorité des acteurs du Débat ont souhaité retenir un objectif de 30 à 40% d'énergies renouvelables dans la production globale d'électricité à l'horizon 2030.

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9 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé001
dimanche 21 juillet 2013 08:42
Une solution à la transition énergétique est de transférer sur l'énergie une partie des cotisations sociales,autrement dit,financer les retraites par une contribution de l'énergie.On peut justifier cette mesure de plusieurs manières: -l'énergie remplace le travail grace aux gains de productivité;elle doit prendre en charge les cotisations du travail qu'elle remplace. -l'énergie nous procure un bien-être qu'il est souhaitable de reconnaitre par un prix,comme un pourboire en échange d'un service rendu; -mais il y a une justification plus sérieuse que la note n°6 du conseil d'analyse économique du premier ministre met en évidence,c'est la relation entre cout du travail et prix de l'énergie(page 11 de cette note) et permet de conclure(page 12):augmenter immédiatement le prix de l'énergie et de manière progressive pour réduire le cout du travail. Des économistes ont évoqué au cours d'une émission"C dans l'air" que notre cerveau a deux hémisphères,le droit raisonne en énergie,le gauche en cout du travail,et qu'il suffirait d'établir une liaison pour rétablir l'équilibre,qui correspondrait à répartir les charges sociales sur le travail et sur l'énergie. Tout cela mérite un examen plus approfondi;il est à faire à l'occasion de la transition énergétique.Je précise que cette mesure règle également le chomage,les retraites,la dette,le climat...Merci de votre attention.
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Commentaire par un physicien
dimanche 21 juillet 2013 13:06
Encore un débat bidon, dont les "propositions" étaient écrites à l'avance et qui a donné lieu à des palabres purement politiques sans le moindre souci de la réalité. D'ailleurs on s'est bien gardé d'y convier des scientifiques ! Réduire de 50% la consommation énergétique ou 30 à 40% d'énergies renouvelables dans la production globale d'électricité sont des objectifs impossibles à réaliser. Faudra-t-il engloutir des centaines de milliards d'euros avant de s'en rendre compte ? (comme c'est la cas actuellement en Allemagne)
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Commentaire par pk
lundi 22 juillet 2013 11:56
Faudra-t-il engloutir des centaines de milliards d'euros avant de s'en rendre compte ? /// comme c'est le cas pour les deux epr + 6.5 millards pour l'un, et 7 milliards pour le finlandais ! mais physicien vous dira, "tête de série" , ou plutôt tête en manche de pioche
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Commentaire par jipebe29
lundi 22 juillet 2013 12:37
Un peu de cohérence serait la bienvenue. Si l?on veut limiter les émissions de CO2 (même si cela n?a aucune utilité et aucun impact sur Tglobale), et si l?on veut une production stable et fiable d?énergie électrique, sans intermittence, à prix du kWh compétitif, alors le nucléaire, couplé à l?hydraulique et à quelques centrales à combustible fossile, est la meilleure solution. Il existe une technologie maîtrisée, qui fonctionne depuis nombre d?années (Phénix) : le surgénérateur, intéressant pour de petites centrales compte tenu du problème de contrôle du refroidissement avec du sodium liquide. Il existe une autre piste pour les futures générations de centrales nucléaires : les centrales à thorium, pour lesquelles il serait important de financer la recherche. Ces deux types de centrales sont intéressantes, car elles sont à flux rapide de neutrons, technique très maîtrisable, et leurs déchets, au bout de 300 ans, sont 10000 fois moins radioactifs que ceux des centrales actuelles. Donc, pourquoi favoriser des EnR qui n?ont que des défauts ? Si l?on voulait produire 100% de l?énergie électrique consommée, il faudrait implanter 100 000 éoliennes, soit 5 éoliennes par km2, et encore, compte tenu de l?intermittence et de la puissance fluctuante aléatoirement, il faudrait 300 000 éoliennes, soit près de 2 éoliennes par km2. Et là, plus aucun touriste en France !....
[5]
Commentaire par jipebe29
lundi 22 juillet 2013 12:39
Réduire de 50% nos consommations d'énergie est totalement irréaliste, tant pour les ménages que pour les entreprises. Et réduire la part du nucléaire à 50% du mix énergétique est une utopie, car comment compenser la perte de production ? Par des EnR onéreuses, intermittentes, tueuses de biodiversité et massacreuses de paysages (éoliennes) ? On se demande si les acteurs de ce débat ont encore un zeste de bon sens...ou si leur dogmatisme l?emporte sur toute analyse cohérente?.
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Commentaire par jipebe29
lundi 22 juillet 2013 12:41
Voilà ce que dit un docteur-ingénieur allemand sur l?absurde politique énergétique de son pays : http://dropcanvas.com/#p6AJ8597I1Veaq A méditer, pour ne pas refaire les mêmes erreurs.
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Commentaire par un physicin
lundi 22 juillet 2013 15:53
@pk http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-EPR.-La-ponctualite-chinoise-met-en-lumiere-le-retard-francais_6346-2206657-fils-tous_filDMA.Htm http://www.germanenergyblog.de/?p=12278 (1000 milliards, c'est beaucoup plus que 6 milliards)
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Commentaire par carl
mercredi 24 juillet 2013 07:29
si l'objectif de - 50 % avait pour effet d'augmenter l'efficacité énergétique à tous les niveaux ...alors ça serait positif Quand aux ENR il faut rechercher les moins coûteuses et surtout celles qui n'ont pas ou peu d'impactes sur l'environnement ...et donc exclure les éoliennes grande taille ( plus de 50 m ) et aussi les pharaoniques éoliennes en mer à moins de 30 km . vendre l'électricité à EDF me semble aussi trés malsain je préfére de beaucoup les technologies individuelles ou locales type régie municipales qui me semblent beaucoup plus écologiques et humaines .
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Commentaire par pk
mercredi 24 juillet 2013 10:05
Par des EnR onéreuses, intermittentes, tueuses de biodiversité et massacreuses de paysages (éoliennes) ? ///// le parfais siamois, le perroquet atomique, le cocoricottage à la rançaise, éole tueur de biodiversité , ben voyons ... c'est plus un forum, c'est conte en midinette de pro nuk pollués du ciboulot
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