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Concessions hydroélectriques : vers l’abandon du processus de libéralisation ?


mercredi 14 novembre 2012

Le gouvernement socialiste semble d’accord avec celui qui l’a précédé : rien ne presse pour concéder à de nouveaux opérateurs privés l’exploitation des centrales hydro-électriques. La ministre de l’écologie a promis des « scénarios alternatifs ».


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Le gouvernement socialiste semble d'accord avec celui qui l'a précédé :  rien ne presse pour concéder à de nouveaux opérateurs privés l'exploitation des centrales hydro-électriques.  La ministre de l'écologie a promis des « scénarios alternatifs ».
    
La remise en jeu des concessions hydroélectriques, enjeu majeur de l'ouverture à la concurrence de la production d'électricité, a déjà pris 3 ans de retard sur le planning initial. Le 25 octobre, Delphine Batho, Ministre de l'Energie et de l'Ecologie, s'est prononcée contre le processus d'ouverture à la concurrence.

« Je ne souhaite pas une nouvelle libéralisation », a-t-elle déclaré au cours d'une audition à l'Assemblée Nationale, avant de préciser : « On me dit que les choses sont tellement engagées qu'elles doivent être poursuivies dans la même logique, donc j'ai demandé l'étude de scénarios alternatifs ».

Depuis les dernières élections présidentielles, seul François Brottes, président de la Commission des Affaires Economiques de l'Assemblée Nationale, s'était exprimé sur le sujet, indiquant notamment le 10 octobre dernier, d'après LaTribune.fr, qu'il n'y avait « pas d'urgence pour ouvrir les concessions hydrauliques. »(...)

Il est logique de penser que l'annonce de la Ministre sera suivie d'une décision gouvernementale et prépare le terrain à la remise en cause du processus. De manière générale, les gouvernements successifs ont toujours montré des réticences à satisfaire les exigences européennes d'ouverture à la concurrence des marchés de l'énergie. La lenteur du processus de remise en jeu des concessions hydroélectriques est dans la droite ligne des positions relatives aux tarifs historiques de l'électricité et du gaz fixés par la CRE. Il en va de même des conditions d'accès à l'énergie nucléaire définies dans le cadre de la loi NOME, une autre spécificité bien française ! Ces réticences de l'Etat français sont d'ailleurs compréhensibles : la défense de l'outil industriel construit par les entreprises publiques avec l'aide financière de l'Etat est primordiale, de même que l'avantage concurrentiel et les faibles coûts de production qu'il permet.

Cependant, de nombreuses voix s'élèvent pour convaincre le gouvernement que la mise en concurrence sera bénéfique, non seulement en termes de production d'électricité, mais aussi en matière de préservation de l'environnement et de dynamisme économique local. C'est notamment le cas de l'Autorité de la Concurrence qui écrit, dans son avis du 12 avril 2012 sur l'instauration d'un mécanisme de capacité dans le secteur de l'électricité : « il pourrait être recommandé au gouvernement de faciliter l'accès des fournisseurs alternatifs à l'électricité produite par les centrales hydrauliques, en profitant de l'opportunité constituée par la remise en jeu de concessions. » (...)

Surtout, la libéralisation est une exigence de la Commission Européenne à laquelle Paris va devoir rendre des comptes. Les instances européennes surveillent de près le processus en cours en France. Dans ce contexte, les différentes parties prenantes attendent avec impatience d'en savoir plus sur les « scénarios alternatifs » évoqués par la ministre.

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2 commentaire(s)
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Commentaire par Hervé
vendredi 23 novembre 2012 19:27
Pour une fois, je suis d'accord avec notre charmante ministre, faut pas les vendre. Les barrages hydrau sont amortis et fournissent une électricité à la fois peu chère, mobilisable trés rapidement, à la demande, quand on veut et avec une bonne visibilité du stock. Les seuls bémols sont que le volume dispo est dépendant de la pluviométrie, qu'il y a un impact significatif (mais pas forcément négatif) sur la vie aquatique et qu'en cas de tremblement de terre force 9 Fukushima sera largement déclassé dans l'échelle des grandes catastrophes. Pour revenir aux aspects positifs c'est L'ENR qui permet de compléter les autres ENR intermittentes et qui permet si on en a beaucoup de pouvoir atteindre un MIX 100% ENR avec les technos actuelles. Vendre ces bijoux a des financiers peut nous couter très cher car d'une certaine manière ça va leur permettre de spéculer sur le prix Spot. Je crois pas que ce soit une trés bonne idée. Vaut mieux augmenter les impôts.
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Commentaire par Ladurelle
mercredi 06 février 2013 18:46
bonjour Pour concrétiser son opposition à la marchandisation des concessions d'exploitation des installations hydroélectriques, le collectif Front de Gauche du campus de Grenoble est à l?initiative d?une pétition reprise par l?ensemble des forces constitutives du FdG de Isère : http://www.petitions24.net/contre_louverture_a_la_concurrence_des_ouvrages_hydroelectriques et vous appelle à propager celle-ci. Merci.
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