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Michael Seys est Responsable du développement produit photovoltaïque pour Panasonic Solar, et spécialisé sur les marchés français et Bénélux. Né en 1977, il possède un diplôme d'ingénieur de Supélec...

Photovoltaïque : et si on pensait Europe ?


mercredi 17 octobre 2012

La nouvelle approche gouvernementale sur le photovoltaïque est positive mais il faut progresser sur deux points : développer les partenariats public/privé et mieux synchroniser les politiques européennes.


Si le solaire photovoltaïque, lors de la Conférence Environnementale de septembre, n'a tenu qu'une place modeste sur l'ensemble des mesures annoncées, on retiendra cependant dans le discours de clôture du Premier ministre une forme de prise de conscience des erreurs qui ont été faites dans le passé.

Le gouvernement a sans doute enfin pris la mesure que changer trop souvent et brutalement les règles ne créait pas les conditions favorables à la construction d'une vraie filière. En effet, les industriels ont avant tout besoin de stabilité, or une telle situation chaotique ne donne pas la confiance nécessaire aux investisseurs pour créer des plans stratégiques à long terme.
 
La France a pris un retard important dans la création de valeur autour du marché du photovoltaïque ; il n'existe pas de grand fabricant français. La valeur ajoutée se trouve ailleurs, en particulier dans une meilleure intégration du photovoltaïque. Ces enjeux sont d'ailleurs les mêmes pour les autres pays européens. Il ne s'agit plus seulement de produire des centrales, mais de les combiner avec d'autres sources d'énergie, avec des mesures d'économie, d'isolation, etc.
 
Créer des partenariats publics/privés
 

Si les intentions de la feuille de route sont louables, elles manquent d'une vision industrielle. Rien dans ce rapport ne suggère une véritable intention de créer des partenariats public/privé. L'Allemagne a opéré un rapprochement entre la recherche publique et l'industrie privée pour faire éclore un projet industriel qui vise une production de 50 000 à 70 000 MW d'ici 2020*. En France persiste le sentiment d'avoir d'un côté les laboratoires de recherches publics qui développent de belles technologies sans application industrielle, et de l'autre, des industriels qui, dans un contexte de crise, ont des difficultés à investir dans l'innovation. Malgré cette prise de conscience apparente des erreurs du passé, il n'est donc pas évident que les acteurs du photovoltaïque en France aient été convaincus par le message du gouvernement.
 
A court terme, pour redonner confiance à tous les acteurs de la filière : investisseurs nationaux, installateurs, grand public... il faut faire progresser la compréhension des objectifs et du bien-fondé d'une filière photovoltaïque intégrée au sein d'une politique énergétique plus vaste. A ce titre, les démarches d'une association indépendante, impliquant fabricants, distributeurs et installateurs comme InSoCo prend son importance. De nos jours tout passe par la communication et l'explication. Il est nécessaire de sensibiliser les consommateurs sur le fait qu'investir dans le solaire va au-delà d'une simple réduction de sa facture d'électricité ; c'est une création de richesse et de valeur pour l'avenir. Une préoccupation partagée par le gouvernement et qui doit valoriser les acteurs ayant une vraie conscience écologique.
 
Mieux synchroniser les politiques européennes

A plus long terme, il faudra probablement prendre des mesures au niveau européen. En Italie par exemple, le marché du photovoltaïque a explosé l'année dernière, suite à l'installation de 7GW**, mais on s'attend en 2013 à un très gros coup de frein. De tels à-coups ne servent qu'à créer des bulles spéculatives dès lors que les politiques ne sont pas harmonisées. Pour assurer la stabilité de notre industrie, il conviendrait donc d'avoir une politique européenne mieux synchronisée.
 
L'Europe pourrait également établir de vrais critères de développement durable et social sur l'industrie photovoltaïque. Sur ce marché très dominé par la Chine, la production ne doit pas se faire au détriment du respect des normes environnementales et du droit du travail. Il faut construire de bout en bout une chaîne écologique, depuis la création du produit jusqu'à son utilisation, voire son recyclage. Dans le même ordre d'idée, les nouveaux appels d'offres qui vont être lancés en France ne devraient pas se focaliser sur le « moins-disant » : des critères sociaux ou écologiques doivent être pris en compte tout en restant « pragmatique », simple et sans détour.
 
En élargissant le débat, une autre idée intéressante de la feuille de route est la réhabilitation des logements sociaux en termes énergétiques. Revoir en profondeur la consommation de l'habitat social prend beaucoup de sens. On ne peut pas accepter de subventionner le photovoltaïque uniquement pour les foyers qui en ont les moyens. Nous devons apprendre à gérer l'habitation comme un tout et non comme un ensemble d'éléments séparés. Au Japon, des solutions existent déjà pour permettre de gérer tous les acteurs de l'habitat de façon à optimiser les consommations.
 
En conclusion, il nous faut aller vers une vision globale - au sens géographique, technologique et économique - pour construire durablement cette filière d'avenir.
 

* Source : Bureau de coordination énergies renouvelables
** Source : Inter PV
 
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2 commentaire(s)
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Commentaire par felray
vendredi 19 octobre 2012 12:28
Assez d'accord avec ce qui est écrit. J'ajouterai qu'il faut aussi favoriser l'uti l l'utilisation de panneaux produits en Europe. Arrêtons de subventionner l'industrie Chinoise qui a bien profité des crédits d'impôts des Français ces dernières années.
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Commentaire par PRORISQUE
mardi 23 octobre 2012 07:33
rien de ce qui se faisant en l'état en france niveau "énergie nouvelle", suffisament viableau gré des contraintes intemporelles variables et besoins/ désagréments dus moments + trop d'erreurs et d'argents gachés pour ces gnegnottes gadgets publics, juste fait pour le dicta "géopolitico-industriel et travail de masse que pour lès mêmes ? et sous fonds de fonds de bon actionnariats". mais pourquoi, le chefs voulent constament nous faires payers ces erreurs de bébé mal-cajolé, pour qu'ils veulent absolument fournir la masse en leur besoin énergétique !!!; ce n'est que dangereux et irrationnel, rien ne prévalant de minimisée les flux et autonomisée au plus possible, son exploitation énergétique au-lieu d'en chercher à faire triste mercantile. l'argent, n'achetant point la raison neutre et viable au sens de notre constitution française
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Michael Seys est Responsable du développement produit photovoltaïque pour Panasonic Solar, et spécialisé sur les marchés français et Bénélux. Né en 1977, il possède un diplôme d'ingénieur de Supélec...

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