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Les raccordements d'éoliennes sont en baisse


mardi 14 janvier 2014

Les acteurs de la filière éolienne s'inquiètent : la France a raccordé en 2013 la moitié de la capacité éolienne installée en 2010. Le flou persistant n'encourage pas les investisseurs.


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D'après les statistiques publiées vendredi 10 janvier par l'association France Energie Eolienne (FEE), le nombre d'éoliennes raccordées au réseau électrique national a diminué pour la troisième année consécutive. En 2013, 631 MW ont été raccordés au réseau contre 741 MW en 2012, soit une diminution de 14,8%.

A titre de comparaison, les 631 MW raccordés en 2013 ne représentent que la moitié de la capacité éolienne installée en 2010 (1.257 MW). Avec ce bilan, "mauvais et sans sursaut vigoureux" selon le nouveau président de FEE Frédéric Lanoë, l'objectif d'installer 19.000 MW d'éolien terrestre à l'horizon 2020 semble de moins en moins réaliste. Aujourd'hui, le parc éolien français représente 8.465 MW. Or, au rythme actuel, l'objectif, inscrit dans le Grenelle de l'Environnement, ne serait atteint que d'ici 2030...

Outre ce bilan plus que mitigé, les acteurs de la filière s'inquiètent de l'annulation par la Cour européenne de justice, au mois de décembre, du tarif de rachat de l'électricité éolienne qui, pour l'heure, est supérieur au prix du marché (82 euros par MWh contre 50 euros environ) - une mesure assimilée à une aide d'Etat qui n'a pas été notifiée telle quelle dans les délais.

Le gouvernement français devra donc rédiger un nouvel arrêté tarifaire pour le notifier en bonne et due forme à Bruxelles, qui pourra alors confirmer sa compatibilité avec les règles en vigueur sur le marché européen. Malheureusement pour les professionnels de l'éolien, ce processus pourrait prendre plusieurs mois. Or, les investisseurs se refusent à financer de nouveaux projets tant que règne une incertitude juridique autour des tarifs de rachat. "Un problème de procédure se transforme en épée de Damoclès pour la filière éolienne française", résumait Sonia Lioret, déléguée générale de FEE.

Quelques motifs d'optimisme

Plusieurs raisons, toutefois, permettent aux acteurs de la filière éolienne d'espérer obtenir de meilleure résultats en cette nouvelle année. Comme le fait remarquer Nicolas Wolff, vice-président de FEE : "On ne manque pas de projets. La France a même le deuxième potentiel de vent en Europe, derrière la Grande-Bretagne, mais devant l'Allemagne".
Surtout, 2014 marquera le lancement du "choc de simplification" annoncé l'an dernier par le Président de la République.

Celui-ci visera à réduire le nombre de normes et, en matière de production d'énergie éolienne, à mettre en place un système d'autorisation unique. "Aujourd'hui, il faut en moyenne 6 à 8 ans pour qu'un projet sorte de terre, souvent après beaucoup de péripéties, contre seulement 2 ans en Allemagne", souligne le Syndicat des énergies renouvelables. Aussi est-il nécessaire, estime Frédéric Lanoë de FEE, de "continuer de desserrer l'étau juridique" et de lever "toute insécurité sur le tarif d'achat éolien en adoptant un nouveau texte urgemment".

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