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 - Président fondateur de Sauvons Le Climat

Auteur
Ingénieur et docteur ès sciences, Hervé Nifenecker est Président fondateur du collectif  Sauvons le Climat, qu'il a créé en 2004. Il s'exprime sur "la chaîne Energie" à titre personnel...

Réduire la part du nucléaire ? Oui, en augmentant le chauffage électrique...


mercredi 26 octobre 2011

C'est paradoxal. Nucléaire et chauffage électrique ont toujours semblé aller de pair. Et si ce n'était pas forcément le cas ?


Les anti-nucléaires sont généralement tous hostiles à l'augmentation de la production électrique, et tout particulièrement au développement du chauffage électrique. Ils y voient même une manoeuvre d'EDF, poursuivie depuis des années, pour justifier le développement de la filière nucléaire.


Et s'ils avaient tout faux ? Si développer le chauffage électrique permettait d'atteindre l'objectif affiché par François Hollande de réduire la part du nucléaire à 50% du mix électrique en 2025, et cela sans augmenter les rejets CO2 ?


Evidemment, cette option ne permet pas de « sortir du nucléaire », qui est le but « idéologique » des « verts » d'EELV. Mais elle a une profonde logique « économique et technique », assurant la pérennité de la fourniture électrique, permettant d'atteindre les objectifs européens en matière de climat, tout en maintenant la sécurité de la France en approvisionnements énergétiques.


Pour aboutir à une telle conclusion, j'ai examiné différents scénarios qui pourraient effectivement permettre d'atteindre cet objectif fixé par le futur candidat socialiste à la présidentielle.


Le détail de ces scénarios est accessible ici. En voici les principaux résultats


Scénario 1 : les fossiles à la place du nucléaire. Nous supposons que tous les réacteurs nucléaires sont remplacés par des centrales à gaz. Les besoins en gaz augmentent de 50% et les émissions de CO2 augmentent de 45 millions de tonnes, soit 13% des émissions actuelles. Nous n'osons croire que telle serait l'intention des leaders socialistes, puisque, immanquablement, les émissions de CO2 de notre pays augmenteraient alors notablement et s'aligneraient progressivement sur ceux de l'Allemagne (rappelons que chaque Allemand émet 9,8 tonnes de CO2 chaque année, alors que chaque Français n'en émet que 5,7).


Scénario 2 : les renouvelables développés au maximum. Nous supposons que la production par l'éolien et le solaire est poussée au maximum compatible avec la stabilité du réseau. La production éolienne atteint 65 TWh pour une puissance de 30 GW (supérieure à l'objectif du Grenelle) et la production photovoltaïque 5 TWh pour une puissance de 6,3 GW. Dans ces conditions, pour une consommation d'électricité constante, la part du nucléaire passe à 67%. Il est clair que la production renouvelable ne peut, à elle seule, permettre de ramener la part du nucléaire à 50%.


Scénario 3 : l'austérité électrique. Nous combinons un maximum de contribution des énergies renouvelables intermittentes à une réduction de la consommation. Pour atteindre une part de 50% du nucléaire, la consommation d'électricité doit être divisée par 2 d'ici 2025 !
Il s'agit donc de diminuer la consommation actuelle de 7% par an alors que la tendance est à une augmentation annuelle de 2%. Les Français accepteraient ils une telle cure d'austérité ?


Scénario 4 : Gaz + ENR et nucléaire réduit de moitié - Le maximum de contributions des ENR est recherché, la part du nucléaire est divisée par deux et le complément est apporté par des centrales à gaz. Les besoins en gaz augmentent de 14 Mtep, et les émissions totales de CO2 augmentent de 8%


Scénario 5 : Développer le chauffage électrique. Les scénarios précédents augmentent tous de manière significative nos émissions de CO2 ou réduisent la consommation d'une manière difficilement acceptable. Est-ce à dire que la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique ne pourrait se faire qu'en augmentant ces émissions ? Notre scénario 5 apporte une solution. On peut ne pas augmenter le CO2 si on diminue les émissions dans d'autres secteurs. En d'autres termes, on peut utiliser plus de gaz dans la production d'électricité si on en utilise moins dans un autre secteur, par exemple celui des transports et celui de la production de chaleur.
C'est le secteur de la production de chaleur qui est le plus à même de fournir cette diminution : il s'agit donc de remplacer la production de chaleur actuellement assurée par des combustibles fossiles par du chauffage électrique. Ceci n'est évidemment possible qu'en augmentant la production totale d'électricité. Bien sûr, il faut que le nombre de Mtep de gaz nécessaire pour produire l'électricité supplémentaire pour le chauffage ne soit pas significativement supérieur à celui économisé en renonçant au chauffage au gaz et au fioul.


L'étude repose sur le fait que les bonnes performances des centrales à cycle combiné (CCG) sont telles que la comparaison entre les consommations en énergie primaire du chauffage au gaz ou au fioul d'une part et du chauffage électrique d'autre part ne défavorise plus systématiquement l'électricité.
Rappelons que les centrales CCG produisent de l'électricité d'abord par la combustion du gaz dans une turbine, ensuite par l'utilisation des gaz de combustion très chauds pour produire de la vapeur d'eau qui fait tourner un alternateur.


Avantages et inconvénients


Les avantages de cette formule sont nombreux :


  • Le développement de la part de l'électricité produite par des centrales flexibles, c'est-à-dire dont la production peut varier très rapidement, permettra de mieux répondre aux demandes de pointes de production et de faire face aux aléas qu'impliquent les ENR sans avoir à investir des sommes considérables dans les réseaux.


  • La centralisation de la consommation du gaz permettra, dés lors que les technologies de captage stockage seront au point, d'éliminer une bonne part des rejets de CO2, ce qui est impossible avec des chaudières individuelles.


  • La relative modestie des investissements nécessités par l'installation de centrales à CCG autorisera leur remplacement rapide dés lors que d'autres technologies plus performantes apparaîtront.


  • Cette solution permettra de faire un bilan de l'expérience allemande en 2025 sans compromettre l'avenir en arrêtant des centrales nucléaires de façon inconsidérée.


Cette proposition, si elle permet de ne pas accroître les émissions actuelles de CO2, ne permet cependant pas de les réduire et d'atteindre l'objectif de leur réduction par un facteur 4 en 2050. Elle ne peut donc être considérée que comme transitoire avant que d'autres techniques de production d'électricité décarbonées et économiquement acceptables ne puissent venir remplacer les centrales à gaz.


21 commentaire(s)
[1]
Commentaire par carl
mercredi 26 octobre 2011 13:16
oui ça tiens la route ...en tous les cas je préfére ça a l'arrêt du chauffage électrique proposé par les anti nucléaires qui s'appellent aussi écologistes ! le seul probléme c'est le gaz ...plus on en consommera, plus l'exploitation des gaz de schiste deviendra indispensable .
selon moi il y a une solution 6 qui serait de tout miser sur les ENR a production régulière ou plus régulière ....et de mettre l'argent gaspillé dans l'éolien dans la recherche et le développement de technologies plus adaptées a la france . ...sans oublier le nucléaire qu'il faut améliorer tjrs et tjrs .
je suis pro énergie renouvelables mais je déteste l'éolien vous l'avez compris ; c'est le plus mauvais rendement espace utilisé / kwh produit et trés irrégulièrement en plus ...c'est un massacre de notre environnement ....pour un résultat et effets trés pervers .

bien cordialement


[Réponse de l'auteur]
Dans ce scénario on ne consommerait pas plus de gaz, on en changerait l'usage. Je tiens à préciser que le scénario proposé ici n'est pas celui que je préfèrerais, simplement il correspond à ce qui peut se faire de mieux avec la contrainte (largement arbitraire) de limiter la part du nucléaire à 50% En ce qui concerne l'éolien, ce n'est pas non plus ma tasse de thé et cela coûte très cher, surtout si on ajoute le prix d'aménagement du réseau et celui de la gestion de l'intermittence. Par contre, dans des pays comme le Danemark qui produit essentiellement son électricité par des centrales à charbon ou à gaz, l'éolien permet d'économiser des fossiles. Je suis absolument d'accord avec vous sur le fait qu'il vaudrait mieux utiliser la CPSPE pour financer la R et D dans le domaine énergétique (renouvelables, stockage de l'électricité, nouveaux réacteurs...) plutôt que d'inonder d'argent un marché spéculatif
[2]
Commentaire par Gépé001
mercredi 26 octobre 2011 14:02
D'accord.Il faut faire un triple raisonnement
1-technique:l'analyse des rendements
2-économique:il faut prendre en compte le cout de l'installation
3-la notion de rente énergétique favorable au chauffage électrique
[3]
Commentaire par patrig k
mercredi 26 octobre 2011 14:18
le plus mauvais rendement espace utilisé / kwh produit ///

Vous ne connaissez pas le dossier, ou vous etes l'idéologue aveuglé à certain endroit seulement ! Un pylone HT = une éolienne moyenne .. Combien de pylones in France ? ...

Le nucléaire , et c'est connu de tous techniciens un peu honnètes , à un rendement médiocre à l'origine . 1 MW elec pour 2 MW de perdu en refroidissement.. ! R= 30% en sortie d'usine ...

Votre délire sur le R% éolien n'en est que plus ridicule , à le rapporter sur une surface de terrain , hors , les principaux outils qui seront développés, se situent en mer .. Et on peut se poser la question, du gout des uns et des autres à propos d'esthétique . Car si la concentration en production du nucléaire est évidente, vous oubliez les milliers de pylones HT et les milliers de Kms de lignes qui croisent dans tous les sens le paysage .. D'ailleurs, si vous n'y faites pas attention, c'est qu'ils sont rentrés dans votre mémoire visuelle, et ne vous choquent plus du tout. Il en serait de mm pour les champs d'éoliennes terrestres, avec l'avantage loin des moindre , à produire sur des zones plus réduites, donc moins tributaire de réseaux gigantesques, . Des réseaux qui ne sont pas éternels , la veillerie touche aussi cet outils ..

Pour les dires de l'auteur .. du gaz électrique à 55% , rendement le cas des CCCG ! Quand les chaudières à condensation ont un 95% de rendement , à la marge du progrès , et en plein dans le gaspillage !

[Réponse de l'auteur]
En terme de rendement de production d'électricité il est tout à fait vrai que le rendement des centrales de type REP est assez mauvais, de l'ordre de 33%, 36% pour l'EPR. C'est comparable à celui des centrales à charbon. Mais le rendement des éoliennes, si on calcule l'énergie produite par rapport à celle du vent traversant l'éolienne, ne dépasse pas 25%. Vous direz que le vent est gratuit, ce qui est vrai mais si le rendement est mauvais il faut investir davantage. C'est un peu la même chose pour le nucléaire qui a un combustible bon marché, mais des réacteurs qui coûtent cher. Les centrales à gaz CCG les plus modernes (Siemens) ont bien un rendement de 60%. par contre, s'il est vrai que les chaudières à gaz modernes ont d'excellents rendements, ce qui compte c'est le rendement des chaudières en usage dans le parc de logements existants dont le rendement nominal excède rarement 65%, probablement moins dans des conditions réelles où la chauidère ne marche pas en continu à sa puissance nominale. Pour les nouveaux logements il faut comparer chaudières à gaz (rendement nominal de 95% comme vous le dites) aux PAC ( rendement de 300%)
[4]
Commentaire par électron libre
mercredi 26 octobre 2011 14:25
raisonnement biaisé uniquement pour servir les visées nucléopathes de "Sauvons le climat". Le fait qu'il y a trop de production d'électricité de base d'origine nucléaire en France est indubitable. Le développement excessif du parc nucléaire français a été accompagné par la promotion du chauffage électrique menée à grand frais notamment par EDF et promotelec sur lbase d'un lein effectivement erroné en chauffage électricque et production nucléaire. Résultat : un parc de chauffage électrique surdimensioné, un parc nucléaire surdimensionné à qui on fait faire du yoyo comme nulle part ailleurs pour tenter de répondre à une consommation essentiellement sensible à la pointe et de moins en moins consommatrice d'électricité de base (car désindustrialisation).
La solution d'Hollande de rééquilibrer le mix est la plus conforme à la réalité énergétique de notre pays.

[Réponse de l'auteur]
Au lieu de réciter votre catéchisme donnez un scénario dans lequel on peut ramener la part du nucléaire à 50% sans augmenter les rejets de CO2 , sans diminuer considérablement la consommation et en gardant la production des renouvelables intermittentes (éolien+solaire) à un niveau réaliste. Le dernier scénario que je présente est conforme à la proposition de Hollande (mix rééquilibré avec le nucléaire à 50%)
[5]
Commentaire par MLBRLyon
mercredi 26 octobre 2011 14:27
Ah, la fameuse "stabilité du réseau électrique" si chère au lobby nucléocrate.
On se demande comment font certains pays dans lesquels la part du renouvelable est supérieure à 20% et en croissance forte (Danemark), ont-ils un réseau magique?
D'une manière générale le chauffage électrique est une ineptie totale (sauf disons dans une maison à énergie passive ou catégorie A/B où il sera utilisé une dizaine de jours par an maximum), même avec le plus efficace des systèmes on transforme tout de même de la chaleur et/ou de la vapeur (y compris pour le nucléaire!) en électricité... électricité qui sera re-transformée en chaleur ensuite, avec des pertes énormes d'une part à chaque étape et surtout en ligne étant donné les distances à parcourir avec ces (hideuses - bien plus que des éoliennes) lignes THT.
Seule une production décentralisée et généralisée (il faudra probablement légiférer, fortement, et imposer à chacun d’être auto-suffisant pour un pourcentage croissant chaque année quand les stocks d'uranium commenceront à s'épuiser ou deviendront inaccessibles si les guerres que nous provoquons au Niger tournent à notre désavantage) permettra de s'en sortir.
Et surtout... un scénario à la Négawatt, nous pouvons économiser 50% en quelques années sans aucune perte de confort, mais il faut se documenter un peu, sortir des sentiers battus, avoir conscience de l'impasse qui nous attend à (très) brève échéance et penser que quelques travaux chez soi sont un investissement bien

[Réponse de l'auteur]
Pour le Danemark, c'est très simple, ils exportent les 3/4 de leur production éolienne en Norvège et en Suède qui ont un très grand potentiel hydraulique. Lorsque le vent ne souffle pas il importent leur électricité de Norvège et de Suède. Il faut donc raisonner sur l'ensemble Danemark-Suède-Norvège, et là, l'éolien ne dépasse pas 6%. Si nous disposions d'un potentiel hydraulique équivalent on pourrait, effectivement avoir plus d'éolien. Pour les scénarios que je propose j'ai retenu une puissance de 36 GW (nettement plus que le Grenelle). Mon sentiment personnel est que c'est beaucoup trop, mais comme je sais qu'aucun homme (ou femme) politique n'aura le courage de dire que la politique de produire à tout prix de l'électricité avec le vent ou le soleil dans les conditions françaises est une stupidité ruineuse, j'ai retenu une hypothèse haute pour l'éolien. En ce qui concerne le chauffage électrique, les Danois que vous citez en exemple y reviennent pour rentabiliser leurs éoliennes....Le chauffage électrique n'est pas plus inepte que les moteurs à explosion qui rejettent eux aussi de la chaleur dans l'atmosphère, ou que la plupart des systèmes de chauffage que nous utilisons dans la pratique. J'ai, effectivement montré ici qu'il était possible de ramener le nucléaire à 50% en 2025 sans augmenter les émissions de CO2 si on divise par deux notre consommation d'ici là. Cela veut dire passer d'une augmentation annuelle de la consommation d'électricité de 2% à une diminution de 7%. L'élasticité de l'électricité (-pourcentage de variation de la consommation divisée par pourcentage d'augmentation du prix) est faible , au mieux de l'ordre de 0,5. Il faudrait donc une augmentation du prix de l'électricité au moins d'un facteur 4 d'ici 2025 pour diviser par 2 la consommation. Ce serait vraiment cher payer les fantasmes antinucléaires...Le président qui promouvrait une telle augmentation ne serait sûrement pas réélu...
[6]
Commentaire par carl
mercredi 26 octobre 2011 14:33
@ Patrick k : je comprend rien à ce que vous dites ...un méli mélo de critiques de tout et confusions de tout .. je comprend pas ...
[7]
Commentaire par carl
mercredi 26 octobre 2011 16:19
scénario négawhat : sobriété, efficacité, renouvelables oui et oui
mais pour ma part sans l'arrêt du nucléaire pour les années avenir car il n'émet pas de co2 et pour le renouvelable sans éoliennes industrielles ni photovoltaïque industriel injecté dans le réseau car ces deux technologies sont trés irrégulières , trés dénaturantes pour la première et engendreront mécaniquement de nouvelles émissions de co2 ....et ça c'est grave . quand au chauffage électrique ...c'est vrai qu'il y a des pertes mais pour l'éolien c'est la même ..le dannois si ils veulent baisser leurs émissions de co2 devront importer de l'hydrolique de norvége ( = pertes ) et nous en Europe on devra tirer des lignes a trés haute tentions des quatres point cardinaux de l'Europe pour évacuer les pointes de production éolien ! ( = pertes ) vous voyez il y a des pertes partout .
il s'agit surtout dans cette affaire de limiter voir réduire au maximum nos émissions de co2 ...et ça devrait guider nos choix en matière de nouvelles installations ENR et recherche ....non !?
Quand a la sobriété ...c'est aussi une question de moyens !!! et ça c'est de plus en plus difficile ! les crédits d'impôts baissent et les primes vont aux plus modestes ( heureusement d'ailleurs ) ...les autres, les salaires moyens ...c'est trés difficile de faire du travail sérieux .. ...enfin financièrement je peux pas ...les fins de mois sont déja a zero voir négatives . cordialement
[8]
Commentaire par patrig k
mercredi 26 octobre 2011 18:13
Je ne reviendrais pas sur le rendement des réacteurs qui de 36 ou 38% , plus personne ne conteste cela, auquels il faut néanmoins y inclure le taux de disponibilité qui serait de l'ordre de 78% ( voir 75% ) , ce qui réduit d'autant le rendement, auquels il faut encore reduire des pertes en lignes, sur des cables léger en alliage d'alu le plus couramment, mais dont les pertes avoisinent près de 14% sur l'ensemble du complexe réseaux..

.Ainsi mis bout à bout, ces divers réajustements, font apparaitre que l'éolien et le nucléaire sont à équivalence de R% .. ou très proche .. !

Le seul intéret du nucléaire et en restant sage et n'y incluant pas la pollution pour 100 000 ans , la chimie utilisée dans ces usines, l'accident de machinerie usée de bombardement neutronique à manger les tubes inox et de ferrailles, bref le rèves des nucléocrates rejoint celui des centralisateurs jacobins pour le maintien de leur pouvoir central, à maintenir ainsi la dépendance de tous ..

Et de plus fournir les produits nécessaires à la bombe nucléaire, un aspect qu'il ne faut pas oblitérer ..
[9]
Commentaire par patrig k
mercredi 26 octobre 2011 18:18
En en point deux de la réponse ...le carburant pas cher !! Ben voyons ça de plus près , et avec un petit retour d'histoire coloniale française..redorons le blasons de la patrie des droits de l'homme, et des non droits de l'Africain.. Dakar et le lascard faiseur d'histoires ...

2- L’autre raison , se tient au niveau de l’approvisionnement en uranium, depuis les années 1960, la fin du colonialisme institutionnel, remplacé en Afrique par le système désormais bien connu et dénoncé, l’AfrançAfric, mais toujours d’actualité. Un système post colonialiste bien rodé qui avait servit la France de ce minerai à moindre coût, et selon les cours appliqués au niveau mondial. À 1/5éme du prix … et suite à des accords secrets pour en échange à favoriser des protections militaires, dans les pays naissants et sous les territoires des anciennes colonies. Une estimation a été réalisée par des enquêteurs Africains, soucieux de leurs intérêts nationaux, le différentiel n’est pas des moindres et est estimé à 20 milliards d’euros rien que pour le Niger ! Quand on sait que ce pays souffre et est depuis plusieurs années atteint de famines , ou la populations de 8 millions d’habitants sont classés parmi les plus pauvres de la planète !

Peut-on encore parler de rente du nucléaire en France, à la connaissance de ces tristes réalités. ..... Le vent est respectueux des droits humain, et s'en tape des frontières .. l'uranium, c'est loin d'etre le cas ..

déjà posté sur l'article de Mme Lep
[10]
Commentaire par Hervé
jeudi 27 octobre 2011 00:40
Bon article dans son ensemble.
Je pense cependant que vous sous estimez peut être un un peu le potentiel éolien Français. Nous avons 3 régimes de vent décorréles qui "lissent un peu" la production moyenne. Un mix à 50% éolien +10% hydrau + 30% en gaz (de schistes?) est peut être envisageable si le coût n'est pas un facteur limitatif (facture électrique x 3 ou 4 en ordre de grandeur).
Autre facteur limitatif, les nuisances, un tel déploiement ne passera pas inaperçu, tant sur les machines que sur les réseaux (Perso , je suis plutôt contre)

J'ai fait une simulation de remplacement du Nuke par l'eolien à partir des données RTE sur 2 mois:
http://aveyron-energie.over-blog.com/

Bien sur il faut refaire une simulation sur 12 mois pour tirer des conclusions.
On voit au passage la difficulté du stockage pour ce type d’énergie, comparativement à la production régulière et programmée du nucléaire. Envisager un lissage par un stockage total est surréaliste. Il faudra abandonner le surplus de production et avoir recours au thermique lors des creux.

[Réponse de l'auteur]
Franchement je crois que 50% d'éolien est complètement irréaliste. Le facteur de charge de l'éolien pour la France est de l'ordre de 24 %. Ceci signifie que 75% de la puissance devra être fournie par une autre source. La production éolienne fluctue entre un minimum de 5% de la puissance nominale du parc et 80% de cette puissance. Il faut donc que la puissance de substitution soit au moins égale à celle du parc éolien. Je vous suggère de consulter l'étude faite sur le site de "Sauvons le Climat" qui montre que la puissance éolienne est anti corrélée aux besoins, au moins en hiver: http://www.sauvonsleclimat.org/etudeshtml/eolien-et-temperature-11-2010-a-02-2011/35-fparticles/833-eolien-et-temperature-11-2010-a-02-2011.html
[11]
Commentaire par Hervé
jeudi 27 octobre 2011 00:47
Concernant le chauffage électrique, je suis Ok avec Vous.

Je n'ai pas retrouvé l'étude mais il a été mesuré que la consommation d’énergie finale est moindre en chauffage elec qu'en chauffage central (entre 20 et 50% d’économie suivant le type de logement).
La combinaison Centrale CGCC + convecteur est quasi équivalente a une chaudière gaz. En ajoutant une PAC ou des ENR, on dépasse largement.
[12]
Commentaire par Hervé
jeudi 27 octobre 2011 00:56
@MLBRLyon
Non les danois n'ont pas de réseau magique. Il ne faut pas oublier qu'ils font 80% de leur elec avec du thermique, en plus de la Norvège ça aide beaucoup à intégrer l'éolien... Sans recours massif au stockage hydrau des voisins, ils pourront pas aller au delà de 30% (je crois qu'ils sont déja pas mal embêtés)

[13]
Commentaire par Hervé
jeudi 27 octobre 2011 01:16
@patrig k
1) Les pertes transport elec totales en France c'est 6% pas 14%
Le recours massif aux ENR aura tendance à les faire augmenter, du fait de leur intermittence pour assurer le foisonnement. (Un renforcement conséquent du réseau sera à prévoir dans ce cas)

2) C'est une erreur de comparer la dispo des centrales thermiques avec celle des ENRs intermittentes. L'entretien des centrales thermiques est programmé en dehors des périodes de pointe de consommation alors que le solaire ou éolien ne produisent que quand ils le peuvent. La disponibilité des centrales thermiques est excellente lors des besoins alors que celle des ENR solaire et éolien est aléatoire. Que ce soit clair, sans stockage massif (pb non résolu à ce jour) le solaire et l'éolien ne servent qu'à économiser du combustible, pas à faire fonctionner un réseau électrique.

3) Le rendement des centrales nuke n'est pas trés bon c'est certain. Mais je ne pense pas qu'il soit envisageable de placer un réacteur dans chaque cave.(On doit être d'accord au moins la dessus). Donc le nucléaire, ça ne peut servir qu'a faire de l'électricité. Donc le rendement...
[14]
Commentaire par un physicien
jeudi 27 octobre 2011 12:43
Un point important à rajouter est que la chaleur produite, par effet Joule ou par PAC PEUT ETRE STOCKEE dans une certaine mesure, ce qui permettrait de lisser un peu le caractère intempestif de l'énergie éolienne.
[15]
Commentaire par Electron libre
jeudi 27 octobre 2011 12:52
la réponse de Libération à Monsieur le nucléopathe :
Le «flop du nucléaire + chauffage électrique» : http://www.liberation.fr/politiques/01012367934-y-aura-t-il-de-l-electricite-a-noel



[Réponse de l'auteur]
Nucléopathie: affection assez courante dont le symptôme principal est que toute mention des termes "nucléaire" ou "radioactivité" bloque le cerveau gauche, localisation des fonctions rationnelles, tout en provoquant des réactions de peur incontrôlées et autres désordres mentaux.
[16]
Commentaire par Hervé
jeudi 27 octobre 2011 18:02
@L'auteur
Je suis entièrement d'accord avec vous sur le fait que remplacer 60GW de thermique nucléaire doit se faire en mettant 60GW de Thermique gaz pour garantir la fourniture.

Par contre je ne suis pas d'accord avec vous sur la proportion possible par les éoliennes. Vous avez du mal lire mon blog, je vous le remets:
http://aveyron-energie.over-blog.com/

Dans cette simulation j'ai mis 240GW d'éoliennes onshore. (x24% ça fait presque 60GW moyen) (pas de solaire ni offshore car le prix est exorbitant). La simulation est basée sur les chiffres RTE extrapolés (43x plus d’éoliennes que ce qu’on a actuellement). La résolution est de 1h. J’ai considéré que lorsque la production dépasse la consommation le surplus éolien est perdu (car trop difficilement stockable). Les trous sont bouchés avec du thermique / Hydraulique.

Sur les 2.5 mois analysés (fevrier-mi avril), j'ai constaté que seulement 10% de la prod. éolien a été perdue, 70% de l’énergie a été fournie par l’éolien, resterait 30% a faire avec l'hydrau et du CGCC. Si vous voulez je vous passe l’excel, y a pas d’erreur.

Bien évidemment sur un an ce sera moins nettement moins bon pour les raisons que vous expliquez sur votre site. Mais un ordre de grandeur de 50% éolien doit être possible.
Pour le CO2, ce n’est pas les 2 mois les plus froids mais la moyenne annuelle qui compte.

[17]
Commentaire par Hervé
jeudi 27 octobre 2011 18:28
@ L'auteur

J'ai vu que les données sur un an sont maintenant disponibles. Dés que j'aurais le temps, je m'y collerais pour calculer un bilan annuel sur 2010 -2011, on sera bientôt fixé sur les possibilités réelles de l’éolien en France. Pour les autres pays, ce sera souvent moins car ils n’ont pas trois régimes de vents séparés.

Bien entendu je ne suis pas pour la réalisation d'un tel projet. Il faudrait 120000 éoliennes, au moins tripler le réseau THT, un carnage visuel, la frustration de millions de riverains et je vous raconte pas la facture.... (et je ne suis pas sur qu'il y ait assez de place pour les 120000 machines sur les sites propices mais ça, c'est encore un autre sujet...)
Et en plus nos émissions de CO2 augmenteraient par rapport à ce qu’elles sont actuellement.

Cordialement,
[18]
Commentaire par inthenet
dimanche 30 octobre 2011 22:58
Il est évident qu'une seule solution ne pourrait pas résoudre le problème énergétique. Une piste serait justement de prendre en compte un mixte de toutes ces solutions comme le propose d'ailleurs les scénarios NEGAWATT (http://www.negawatt.org/).
A lire d'urgence pour comprendre comment pouvoir pouvoir sortir du nucléaire
[19]
Commentaire par Gavroche
mardi 08 novembre 2011 09:26
Il me semble que dans ce bouquet énergétique il manque trois composantes :
1 - la pile à combustible qui permet de stocker l'électricité en fabriquant de l'hydrogène qu'ensuite on retransforme selon les besoins
2 -Les digesteurs produisant du méthane, et alimentant des (3) minicentrales de co-génération (chaleur + électricité à la demande)
4 - et enfin tout bêtement l'énergie bois.
Certes les 1, 2 demandent encore de la rechercher et du développement... mais justement ce peut-être un bon créneau.
Enfin - juste à titre d'exemple - il est quasi impossible de trouver un radiateur électrique moderne (performant) de moins de 1000 W... alors que dans un espace très bien isolé il me faut seulement 500 W.
Ce n'est pas pousser au sur-équipement ?

[Réponse de l'auteur]
je suis d'accord avec vous sur la nécessité d'encourager la R et D sur l'efficacité énergétique et le nécessaire développement du recours à la biomasse, dans la limite du raisonnable. Mais je pense qu'à l'horizon 2025 l'importance quantitative de ces solutions restera modeste.
[20]
Commentaire par Hervé
vendredi 25 novembre 2011 01:41
@ l'auteur, suite à mon message précédant:

J'ai fait la simulation de la production éolienne exploitable sur la base des données RTE pour une année de production complète. Je vous confirme mon affirmation, 50% de l'électricité d'origine éolien serait réaliste (à moins que les chiffres RTE soient faux).

ça correspond à 24X le parc actuel, ça donnerait 50% utilisable et peu de surproduction perdue.

Je vous mets la démonstration (feuille excel de calcul et méthode) sur dl.free: Télécharger

Cordialement,


[Réponse de l'auteur]
Merci beaucoup de ce tableau que vous m'envoyez et qui est important travail. Si je comprends bien vous construisez un nombre considérable d'éoliennes (aux environs de 180 GW) et renoncez à l'utilisation de la production en excédent. De ce fait l'obligation d'achat deviendrait impossible (j'avais supposé ce système possible dans mes estimations). Vous complétez par de la production essentiellement par CCG. Votre calcul me paraît correct. Mais à quel prix? Construire 180 GW d'éolien pour remplacer 50 GW d'EPR. Et 145 TWh de production gaz, 44 millons de tonnes de CO2, une importation d'environ 20 Mtep de gaz pour un coût de 4 G€ par an. Cordialement.
[21]
Commentaire par Hervé
mardi 29 novembre 2011 19:27
@ L'auteur
Oui, nous sommes en parfait accord. (En fait environ 240GW d’éoliennes)
Soit un investissement de :
- 240G€ d’éoliennes
- 25G€ de TAC / CCG (Le rendement moyen CCG sera de 50% du fait de l’intermittence)
- 10G€ pour environ 12000Km de ligne 400KV (aérien)
- Surcoût contrôle commande (*)?
Un minimum de 275G€ pour 30 ans

En nucléaire ça fait :
32 EPR soit environ 130G€ pour 60ans
+ Paysages sauvés
- Risques & Déchets

Donc au minimum 2 à 4 x plus cher que la solution nucléaire…

L’intégration massive d’éolien (ou autres ENR) sur le réseau posera de sacrés problèmes. Voici le lien d’une thèse qui l’explique (le chapitre 2 est le plus intéressant) : Lien C'est assez technique mais bien expliqué (le sujet est complexe).
Cordialement,


[Réponse de l'auteur]
Merci pour la référence et heureux de voir que nous sommes d'accord sur le fond
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