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Après une carrière de haut fonctionnaire puis de directeur des systèmes d'information de grandes entreprises pendant plus de seize ans -Sollac, Usinor, Renault- , Jean-Pierre Corniou a dirigé EDS Consulting...

La Volt , star du salon de l’automobile de Detroit


mardi 25 janvier 2011

Le consommateur américain reste bloqué –psychologiquement- devant les petites voitures. Mais le prix de l’essence devrait le persuader. Et la Volt électrique se débrouille bien devant la Nissan Leaf



Le salon de Detroit a ouvert à la mi-janvier l'année automobile 2011 avec une industrie américaine en convalescence qui cherche comment se réinventer pour retrouver son rang mondial.

Avec un niveau de ventes de 11,6 millions de véhicules en 2010, le marché américain est encore loin de retrouver son niveau moyen antérieur, de l'ordre de 15 millions de véhicules, mais échappe à la malédiction de l'année noire 2009 avec 10,4 millions. Aussi les constructeurs se remettent à espérer et attendent, en 2011, 14 millions de véhicules.
(Photo d'illustration : Barack Obama au volant de la Volt)

Les trois constructeurs américains ont vu en 2010 leurs performances de vente s'améliorer  aux Etats-Unis : GM a progressé de 6,6%, Chrysler de 17% et Ford de 19%.

Une nouvelle donne technique encore timide

Pays des grosses voitures, des trucks démesurés et des gros moteurs, les Etats-Unis amorcent encore dans le doute une transformation de leurs habitudes automobiles.

La part des moteurs 4 cylindres est passée de 29,9% en 2000 à 43% en 2009. Toutefois l'échec actuel de Smart (5200 voitures vendues en 2010, soit -60%, après -41% en 2009) est révélateur des résistances du consommateur américain face aux petites voitures et de l'extrême sensibilité de leurs ventes aux fluctuations du prix de l'essence. Les ventes de Fiat 500, qui a fait impression, par le réseau Chrysler seront un indicateur intéressant à suivre.

Même si les distances parcourues sont en moyenne légèrement supérieures à l'Europe les véhicules circulent majoritairement dans les zones urbaines et péri-urbaines. Les résistances ne sont donc pas fonctionnelles mais psychologiques. Ensuite le marché américain est très contrasté et on voit mal le fermier du Middle West troquer son truck Ford F 150 6,2 l V8 contre une Smart ou une Fiat 500. L'endettement des ménages et la persistance d'un taux de chômage élevé renforcent l'incertitude sur ce qui fut le premier marché de la planète, désormais relégué au second plan par le marché chinois.

Néanmoins les menaces sur le prix de l'essence contribuent à faire bouger les consommateurs plus que les considérations environnementales.

L'économie de consommation est devenue un critère de choix déterminant passant du 14e rang des critères de sélection d'un véhicule en 2003 au 5e rang en 2010. Aussi les constructeurs américains commencent à voir dans l'innovation une opportunité pour retrouver sur le plan du marché intérieur leur leadership et reconstruire une image plus flatteuse sur le plan mondial. Ford met l'accent sur la dimension environnementale en proposant une gamme de véhicules électriques zéro-émission intégrant également une utilisation extensive de matériaux recyclés et renouvelables. Cet engagement écologique couvre aussi les processus industriels dans l'usine de Wayne (Michigan) qui sera équipée d'un système solaire de production électrique et de recharge de véhicules électriques.

La Volt incarne parfaitement la complexité de la position des constructeurs. Véhicule innovant, coûteux à produire, la Volt démontrait le savoir-faire de General Motors sur les salons automobiles alors même que l'entreprise était en plein tourmente. Son élection comme « voiture de l'année 2011 », face à la Nissan Leaf, autre voiture électrique, récompense cet effort et marque le début d'une nouvelle époque pour l'entreprise.

Moins spectaculaire, la Chevrolet Sonic, équipée d'un moteur 1,4 l turbocompressé délivre 138 chevaux et parcourt 40 Miles pour un gallon, soit 5,8 l au 100, illustre aussi la volonté des constructeurs américains d'améliorer les performances de leurs moteurs et de réduire la consommation. Ford s'engage aussi dans une campagne de réduction de taille de ses moteurs.

La sécurité et la qualité de vie à bord bénéficient également des investissements technologiques des constructeurs, GM avec son offre télématique OnStar et Ford avec Sync et Ford Touch en coopération avec Microsoft.

Il est évident que l'économie américaine a été durement touchée par la crise et qu'au-delà des 7,3 millions de suppressions d'emploi, c'est le modèle américain qui a été ébranlé. L'industrie automobile qui en est le symbole et le cœur ne sort pas indemne de cette transformation. Néanmoins elle démontre une capacité de réinvention qui devrait lui permettre de retrouver une dynamique forte. Et n'oublions pas que le premier marché de GM est... la Chine !


Voir l'article complet, et notamment un panorama général de l'industrie automobile américaine,  sur le blog de Jean-Pierre Corniou.

1 commentaire(s)
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Commentaire par gesmap
jeudi 27 janvier 2011 19:37
C'est cela qui caractérise l'Amérique; malgré la crise et les difficultés, ils cherchent à s'en sortir par l'innovation. Malheureusement, en Europe, on manque de cet esprit d'entrepreneur.

[Réponse de l'auteur]
L'innovation était en effet le thème fédérateur du Consumer Electronic Show 2011 : comment retrouver la dynamique de l'innovation pour recréer des emplois et retrouver un nouveau type de croissance ? Il est certain que tant Ford que GM travaillent à repenser leur gamme, proposer des produits innovants et fiables et "réenchanter" le "made in America". Mais c'est aussi l'engagement de General Electric qui développe une approche innovante des réseaux électriques intelligents.
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