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Prospective: explosion des besoins en énergie d’ici 2050


lundi 14 février 2011

En gardant son rythme actuel de développement, le monde aura besoin de 3 fois plus d’énergie en 2050 qu’aujourd’hui. Pour les besoins de 9,5 milliards d'habitants.



Une étude américaine (cliquer ici pour l'étude en anglais), réalisée par une équipe d'écologistes dirigés par James H. Brown de l'Université du Nouveau-Mexique et publiée par la revue Bioscience, a repris les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et du World Resources Institute pour évaluer la progression potentielle de la demande en énergie au cours des quarante prochaines années.

Leur point de départ, l'évolution prévue de la population mondiale : la planète devrait compter 8 milliards d'habitants en 2025 et 9,5 milliards en 2050, contre 6,6 milliards d'habitants en 2006.

Principale conclusion : les besoins du monde en énergie vont littéralement exploser. Ils pourraient être multipliés par 3 d'ici 2050 (passant de 17 terawatts (TW) à plus de 50), en stabilisant la consommation d'énergie à son niveau moyen actuel et en tenant compte uniquement de l'accroissement de la population.
Mais d'autres scénarios sont également envisagés :   

-  L' hypothèse de « l'American way of life » : elle est totalement hors de portée. Si la planète entière y accédait, on passerait immédiatement d'un besoin actuel de 17 TW à 77, soit près de 5 fois plus. Et 16 fois plus en 2050.

-  L'hypothèse chinoise : Même si toute la planète adoptait le niveau de vie actuel des ménages chinois, les besoins en énergie devraient être multipliés par 2,5 d'ici 2050.
 
- L'hypothèse « ougandaise » :  sans doute la solution privilégiée par les adeptes de la décroissance. Alors là, les chiffres de demande mondiale tomberaient à 1 TW et n'augmenteraient plus que modestement au fil des années.
 
(Nota : les niveaux de consommation en énergie sont rapportés à des chiffres de puissance installée, c'est-à-dire en terawatts).





























Les auteurs de l'article sont prudents. Leur étude ne prend pas en compte différents facteurs qui peuvent être influents : une meilleure efficacité énergétique, les innovations technologiques qui peuvent apparaître, des changements de comportements des citoyens. Tout ceci rend imprécis les scénarios du futur.
 
Mais en même temps ils invitent à ne pas trop se bercer d'un discours incantatoire sur l'innovation. Penser que l'homme va trouver des solutions miraculeuses est souvent une profession de foi, non appuyée sur la réalité scientifique. Les civilisations de la Mésopotamie, de l'Egypte, de Rome, d'Angkor, des Mayas, de l'île de Pâques, se sont effondrées malgré leurs innovations techniques remarquables.

L'étude souligne que l'énergie est à la base de tous les progrès, tels que la proportion de médecins dans une population ou le taux de mortalité infantile, les éléments de confort domestique et l'approvisionnement en eau. Le défi est de sortir les pays en développement de la pauvreté sans faire descendre le niveau de vie des pays développés.


Voir aussi le commentaire de Sciences et Avenir.fr sur cette étude
 
1 commentaire(s)
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Commentaire par Fab
mardi 15 février 2011 23:56
Dommage, si vous aviez mis en face de ce besoin de croissance en énergie (et en économie), la question des ressources en énergie et des capacités de production, vous auriez vu qu'on avait un très sérieux problème dont les implications font froid dans le dos.
=> voir équation de Kaya, (ou même équation de Ehrlich, mais moins connue).

(et donc la remarque ironique de l'article sur la décroissance n'aurait peut-être plus aussi bien sa place ...)

un article récent évoquait le changement climatique. Des problèmes très sérieux viendront bien avant que ce fameux réchauffemeent climatiques nous fasse mal, en raison de nos limites en ressources/capacités énergétiques.