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Auteur
Stephen Silvestre est enseignant dans la chaire de Management des Risques Energétiques de l'ESG Management School. Voir le site RiskEnergy.fr

La bulle des terres rares a éclaté


vendredi 21 décembre 2012

La pénurie de terres rares, ces métaux dont la Chine a jusqu'à présent la quasi exclusivité de production, avait provoqué une inquiétude mondiale. Mais tout a changé en quelques mois.


En 2011, les prix des terres rares s'envolaient, alors que la Chine, maîtresse de 97 % de la production, annonçait une nouvelle baisse de ses quotas d'exportation.

Pris à la gorge, les grands pays consommateurs - USA, Japon et Europe - avaient alors réagi en déposant une plainte à l'OMC. Suite à cette plainte, la Chine avait alors légèrement desserré l'étau, acceptant de revoir à la hausse ses quotas, mais uniquement pour les terres rares légères, les moins rares et recherchées. Une baisse des prix s'en était alors suivie fin 2011.

Mais pour ne plus se retrouver dans cette situation, les pays consommateurs avaient alors commencé à s'organiser, lançant des programmes d'exploration minière, de réouverture de mines fermées et de diversification de leurs approvisionnements. Ainsi la minière australienne Lynas est-elle sur le point d'ouvrir son nouveau centre de production en Malaisie, tandis que l'américaine US Rare Earths s'apprête à forer aux États-Unis. D'autres, comme la Corée du Sud et le Japon, dont les relations avec la Chine se sont singulièrement tendues, ont réussi à limiter leur dépendance à la Chine notamment par des politiques volontaristes de recyclage de leurs déchets industriels.

Depuis, les prix n'ont cessé de s'effondrer, perdant de 40 % à 80 % selon les minerais. Cette chute est due à une baisse de la demande, telle qu'en 2012 les quotas d'exportation chinois ne seront même pas atteints ! La situation économique des pays occidentaux est en partie à l'origine de cette baisse de la demande, mais pas seulement. En réalité, la demande en 2011 avaient été dopée par une frénésie de stockage par crainte de la pénurie, à commencer par le gouvernement chinois lui-même. Aujourd'hui, certains producteurs refusent de vendre à prix cassés et préfèrent attendre un nouveau programme de stockage de leur gouvernement.

Si la Chine continuera de maîtriser une grande partie de la production mondiale durant les prochaines années, on peut affirmer maintenant que la bulle spéculative sur ces minerais critiques a éclaté et que les risques de pénurie iront en s'estompant.
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1 commentaire(s)
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Commentaire par brmomo
samedi 22 décembre 2012 09:17
notre monde est devenu une simple BD, nous allons de bulle en bulle.
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Stephen Silvestre est enseignant dans la chaire de Management des Risques Energétiques de l'ESG Management School. Voir le site RiskEnergy.fr

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