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L'Union Française de électricité (UFE), est l'association professionnelle du secteur de l'électricité. Elle représente les employeurs du secteur au sein de la branche des industries électriques et gazières...

L'approvisionnement en électricité est menacé !


mercredi 26 juin 2013

L'Union française de l'électricité met en garde : l'industrie de l'électricité est en danger. La cause : l'incohérence des politiques énergétiques et climatiques, tant au niveau européen que national.


Ce matin, l'UFE a présenté la nouvelle version de l'Observatoire de l'Industrie Electrique. Le site, qui propose notamment une compilation des données majeures du secteur électrique, est une plateforme d'informations pour analyser et expliquer le rôle de l'électricité dans l'économie et la société. A l'occasion de cette présentation, l'UFE a exposé les menaces qui pèsent de plus en plus fortement sur le secteur, à la fois au niveau Européen et en France...

De quoi souffre exactement le secteur électrique aujourd'hui ? Essentiellement de l'incohérence des politiques climatiques et énergétiques entre elles, que ce soit au niveau européen ou à l'échelon national. Au-delà des conséquences sur la situation économique des utilities électriques en Europe, le risque est désormais de voir la sécurité même du système électrique remise en cause. En effet, en quelques années, les parcs de production ont considérablement évolué. Les énergies renouvelables se sont fortement développées, mais sans corrélation réelle avec la demande en électricité. De fait, celle-ci, sous le double effet de la crise économique qui sévit partout et des mesures d'efficacité énergétique, a nettement marqué le pas, générant des surcapacités dans les moyens de production. Par un effet de domino, les prix de gros sur le marché de l'électricité se sont effondrés, le coût du soutien aux renouvelables s'est, lui, accru, tandis que les actifs « classiques » (CCG, TAC...) voient leur rentabilité réduite à presque rien.

Climat, compétitivité, sécurité d'approvisionnement

Que ce soit au niveau Européen ou au niveau de la France, il faut donc - urgemment - rectifier le tir, sous peine de voir cet engrenage devenir fatal à la sécurité d'approvisionnement. Cette dernière doit, en effet, revenir au centre de toute politique énergétique, avec la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et la défense de la compétitivité industrielle. C'est pourquoi il est indispensable de fixer un objectif unique en matière de CO2, avec un marché du carbone efficient qui transmette un vrai signal prix incitant les industriels à investir dans des moyens peu émetteurs. De même, le marché de l'électricité doit être repensé pour intégrer une vision de sécurisation à long terme des moyens de production, en particulier compte tenu du développement des sources intermittentes.

L'enjeu de la consommation

Afin de respecter nos engagements sur le plan climatique, il nous faut mener, en parallèle, deux types de démarches de fond. D'une part, réduire notre dépendance énergétique au pétrole et pour ce faire, encourager les transferts d'usages du chauffage au fioul et des transports essence/diesel vers l'électricité, le gaz et la biomasse. D'autre part, cibler prioritairement les actions d'efficacité énergétique à temps de retour raisonnable. Mais transferts d'usages et efficacité énergétique ne permettront, au mieux, qu'une stabilisation de la demande d'énergie. En effet, à la différence de l'Allemagne dont la population décroît, celle de la France va continuer d'augmenter (probablement de l'ordre de 15 à 20% d'ici 2050 selon les sources INSEE et Destatis) générant de nouveaux besoins et le maintien d'une croissance à un niveau relativement élevé pour créer de l'emploi. Ainsi, contrairement à l'Allemagne, la France doit se réindustrialiser massivement. Le secteur industriel français est, en effet, deux fois moins important que chez notre voisin. L'enjeu majeur pour notre pays est donc de se donner une vision réaliste de l'évolution de la demande d'énergie et de comprendre que l'électricité qui aujourd'hui pèse peu dans le mix, doit intervenir fortement dans la recomposition de ce dernier dans la mesure où elle est une énergie essentiellement décarbonée qui, de surcroît, ne pèse pas sur l'équilibre commercial extérieur du pays.
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6 commentaire(s)
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Commentaire par pk
mercredi 26 juin 2013 19:05
'usages du chauffage au fioul et des transports essence/diesel vers l'électricité ... // Ben voyons, chauffer à l'électricité , n'importe quoi, il n'y a pas pire process celui qui ose émettre cette hypothèse, et de mettre encore et encore cette histoire de compète dans le débat, n'a pas de sens, la France, dont vous n'avez cessé de vanté le faible ( hors cout caché ) cout de l'électricité nucléaire, n'a jamais rien fait pour retenir les industriels en ce pays ! En 2050, il est à parier que ces ingés des mines et consorts, seront considérés comme les goinfres énergivores ! Les ENRs sont subventionnées, oui et alors ! Parce que les autres procédés ne l'ont pas été , votre tour est venu de quitté les manettes ,
[2]
Commentaire par pk
mercredi 26 juin 2013 19:10
L'auteur et porte parole de Bolloré, Boygues, lagardère, de Gdf Suez ! Conflit d?intérêt et pollution intellectuelle, les deux niveaux d?excellence pour noyer le poisson ...........
[3]
Commentaire par Gépé001
jeudi 27 juin 2013 06:43
Tout notre raisonnement économique doit intégrer la relation entre le cout du travail et le prix de l'énergie;cela permet de tenir compte des gains de productivité que nous procure l'énergie.L'électricité que nous produisons est un enrichissement.Tout ça est à développer.Merci!
[4]
Commentaire par Tilleul
vendredi 28 juin 2013 15:19
La France subventionne la consommation d'énergie et taxe le travail. L'Allemagne taxe l'énergie et allège la charge du travail pour les entreprises... Vous préférez quoi, garantir les profits de fournisseurs d'électricité ou avoir du travail ?
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Commentaire par un physicien
vendredi 28 juin 2013 16:10
En Allemagne il n'y a pas de SMIC et il est courant que des gens doivent travailler pour 4, 2 voire 1 euro/heure. Par contre ils se sont engagés à subventionner le photovoltaïque à hauteur de centaines de milliards d'euros. Je ne pense pas que cela soit le modèle à suivre.
[6]
Commentaire par carl
jeudi 04 juillet 2013 15:36
bon article ...voyons la vérité en face ! pour consommer plus d'électricité il faut produire plus . pour la sécurité énergétique et en même temps la diminution des émissions de co2 il faut proscrire toutes les ENR aléatoires ou alternatives comme l'éolien industriel ( couplées avec des nouvelles centrales thermiques ) dont la production est introduite dans le réseau national EDF ! et oui, seul les centrales nucléaires peuvent assurer une production nationale sûre et croissante ! nous faisons donc fausse route avec tous ces parc éoliens onshores et offshores . pour revenir aux ENR elles peuvent être trés utiles bien entendu mais au niveau locale sur un commune et régie municipales par exemple avec un minimum de stockage ( électrique , eau chaude , eau ... etc ) ..pour charger de batteries de voitures au niveau locale , chauffer le l'eau etc etc tout cela serait aussi économiquement beaucoup plus sain ...n'est ce pas !
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