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Eva Joly : "les candidats socialistes ont encore du chemin à faire"


vendredi 14 octobre 2011

Candidate d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) dans la course à l’Élysée, Eva Joly a déjà fait montre de son franc-parler et de son opposition aux desseins environnementaux de Nicolas Sarkozy. Elle s’est confiée à Zegreenweb.


Propos recueillis par Guillaume Duhamel

Eva JOLY, vous avez été désignée par environ 58 % des militants et sympathisants d'EELV pour représenter votre formation aux prochaines élections présidentielles. Durant ces primaires, vous vous êtes démarquée de Nicolas Hulot par un discours résolument marqué à gauche mais à quoi ressemblera votre campagne ?
 
Je porterai pendant cette campagne les valeurs des écologistes. J'y apporterai aussi, évidemment, mon histoire et mes spécificités. Notamment ma détermination pour promouvoir l'éthique, la transparence et pour mettre en place une république exemplaire.
 
Outre l'abandon du nucléaire et le renoncement au projet de nouvel aéroport à Nantes (Loire-Atlantique), fixez-vous d'autres conditions écologiques sine qua non pour un accord avec le Parti socialiste durant les élections présidentielles ?
 
Le moment est historique. La sortie du nucléaire doit en effet être actée par le prochain gouvernement et les grands travaux comme l'aéroport de Notre-Dame des Landes abandonnés.
À cela nous ajoutons trois mesures-clef pour rénover la démocratie : la limitation stricte du cumul des mandats, la généralisation du vote à la proportionnelle  et enfin, parce que la démocratie est l'affaire de tous ceux qui vivent en France, le droit de vote des étrangers. Il s'agit bien sûr là aussi de mesures importantes pour les écologistes !

Êtes-vous satisfaite des engagements pris par Martine Aubry et François Hollande dans le domaine du nucléaire ?  
Aucun candidat aux primaires socialistes n'a l'ambition que je souhaite sur ce sujet. Certains sont plus avancés que d'autres mais tous ont encore du chemin à faire. Tous.
 
Étant donné la conjoncture économique très défavorable et l'importance des considérations sécuritaires en période électorale, pensez-vous que les thématiques environnementales pourront avoir le rayonnement qu'elles méritent au cours de la campagne ?
 
Le projet que nous portons est global. Cette campagne sera l'occasion de montrer que les écologistes ont des réponses crédibles aux problèmes que vivent les Français.
À qui vont-ils faire confiance pour répondre à la crise de la dette ? À une gauche qui croit encore relancer la croissance à coups de dépenses publiques ? À une droite qui croit le faire en baissant les impôts ? Tous creusent la dette avec leur fantasme de croissance.
Les écologistes ont compris que la croissance ne reviendra pas de sitôt, c'est pourquoi il faut lutter contre le gaspillage de nos ressources, en particulier énergétiques, qui sont de plus en plus précieuses. Il faut aussi lutter pour davantage d'équité et pour un renouvellement de la démocratie, afin que chacun que chacun puisse reprendre sa vie en main.

 
Vous avez été très critique à l'égard du Grenelle de l'environnement. Une fois élue, quel avenir escomptez-vous lui réserver ?
 
Le mouvement écologiste dans son ensemble est très critique à l'égard du Grenelle. Ce n'est pas qu'une affaire politicienne : demandez donc aux associations de protection de l'environnement comment elles se sentent aujourd'hui, comment elles vivent le fait d'avoir été manipulées pour des raisons électorales puis rejetées avec un bref "l'environnement ça commence à bien faire"... Pas étonnant que de nombreux acteurs associatifs aient rejoints EELV après le Grenelle ! Ils ont compris que la victoire politique était nécessaire et que pour battre les lobbies, il ne suffisait pas de convaincre les Français.
Du Grenelle, il faut garder le meilleur : un processus d'élaboration où tous les acteurs avaient la même voix.

EELV prône une sortie du nucléaire « à l'allemande » mais ne s'agit-il pas d'un voeu pieux dans la mesure où la production nationale d'électricité est grosso modo issue à 80 % des centrales atomiques ?
 
Croyez-vous sérieusement que, quand j'ai appelé à une sortie progressive du nucléaire sur vingt ans, j'ai choisi ce chiffre par hasard ? Les écologistes ont travaillé avec des experts indépendants sur la mise en œuvre concrète de leur stratégie énergétique.
Même avec un nucléaire ultra-dominant dans notre production d'électricité, il est possible d'en sortir en deux décennies. Les centrales arrivent en fin de vie et il faudra investir pour les remplacer, les sécuriser.
Contrairement à certaines idées que les « nucléocrates » veulent faire circuler, cela coûte moins cher de sortir du nucléaire que d'y rester ! Investir dès maintenant dans les économies d'énergies et les énergies renouvelables, c'est un choix de société. Les Français sont désormais prêts.

Lire la suite de l'interview sur Zegreenweb

2 commentaire(s)
[1]
Commentaire par pipolo
vendredi 14 octobre 2011 22:32
c'est bien joly d'être contre le nucléaire mais en fait c'est surtout aux verts de nous démontrer le comment arriver a fin du nucléaire ...tout en réduisant fortement nos émissions de co2 !!!!!
tant que nous ne saurons pas stocker l'énergie ...l'éolien industriel n'est que du faux ....ça marche en couple avec du thermique qui comble les irrégularités du vent ....donc émissions supplémentaires de co2 émis par rapport au nucléaire ....environ 50 % du temps ! logique non !
les priorités pour le monde sont bien les problémes de l'eau et des émissions de co2 !
joly n'est donc pas écolo, elle est anti nucléaire point terminé ...il faut dire les choses comme elles sont .
Avant d'envisager l'arrêt du nucléaire, il faudrait peut être miser et développer de technologies ENR un minimum régulières et faire de la recherche massive sur les solutions de stockage !!!
enfin je crois que joly est bien comme les autres ...la politique c'est son gagne pain , elle joue sur la peur et fait du clientélisme . c'est son business quoi !
quand a Nicolas ....il a eu un moment de faiblesse ..dommage , il est parti ...j'espère qu'il reviendra mais cette fois en restant lui même ...avec le véritable objectif de lutter contre le co2 et non pas contre le nucléaire ...! pour le nucléaire on verra aprés, quand nous aurons des solutions efficaces .


[2]
Commentaire par Gépé001
samedi 15 octobre 2011 07:28
Eva Joly est la seule à avoir évoqué une taxe carbone à 32 euros la tCO2;mais il faudrait développer d'avantage,en particulier l'usage du produit de cette taxe et son évolution.
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