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Electricité : Comment ramener la part du nucléaire de 75 à 50% ?


mercredi 05 septembre 2012

A dix jours de l'ouverture de la conférence environnementale (14-15 septembre), RTE, le réseau de transport de l'électricité, a publié une étude sur ce que pourrait être le mix électrique tel que souhaité par le président Hollande en 2025, avec un nucléaire ramené de 75 à 50% de nucléaire.


 Une production éolienne multipliée par 5, le photovoltaïque multipliée par près de 10, une production des centrales à cycle combiné gaz multipliée par 4 pourraient compenser une réduction du nucléaire de 75 à 50 % dans le mix électrique, selon l'étude de RTE sur un scénario 2025 correspondant aux promesses électorales du président François Hollande.

Dans son bilan prévisionnel annuel, RTE (Réseau de transport de l'électricité), a fait, en concertation avec les pouvoirs publics, un scénario spécifique à l'horizon 2025, en plaçant un nucléaire à 50% du mix électrique.

Les énergies renouvelables -y compris le première d'entre elles, l'hydroélectricité- représenteraient alors un tiers du mix électrique (contre 13 % aujourd'hui).

Les émissions annuelles de CO2 passeraient de 26,7 millions de tonnes à 40,6 MtCO2, alors qu'elles restent presque stables dans les scénarios ne prévoyant pas une baisse volontariste du nucléaire.

                                                                                                        en 2011                                    en 2025

 




















  Ratio de couverture EnR                                                             13%                                        33,6% 
  Emissions CO2     (MtCO2)                                                         26,7                                        40,6    





Pour atteindre une production réelle eolienne de 63 TWh, la puissance « installée » devrait être de 32,5 GW (contre 6,7 aujourd'hui). Dans le photovoltaïque, la puissance installée devrait être des 20 GW (contre 2,4 aujourd'hui). Une puissance installée totale de 52,5 GW, contre 40 GW de puissance installée nucléaire. Il faut en effet tenir compte des « facteurs de charges » plus faibles de l'éolien (environ 25%) et du photovoltaïque (environ 12%) dû à l'intermittence du vent et du soleil.

Un tel scénario -comme tous les autres d'ailleurs- repose sur deux conditions :

- Des progrès maxima sur l'efficacité énergétique et des politiques limitant le « tout électrique », qui doivent permettre de maintenir pratiquement au même niveau la demande totale d'électricité » (546 TWh contre 541,5 aujourd'hui). Les efforts devront être d'autant plus importants qu'ils doivent compenser les augmentations prévisibles de la demande dues au développement de la voiture électrique et aux nouveaux usages (notamment appareils électroniques).
 
- Un développement très important des réseaux de transports électriques, à la fois pour collecter les productions décentralisées des énergies renouvelables et pour faciliter les échanges intra-européens indispensables pour faire face aux périodes de pointe. Les interconnexions permettent aujourd'hui de gérer 14 GW, alors qu'il faudrait dans le scénario 2025 gérer le double (28GW). Cela imposera d'installer de nouvelles lignes, selon des procédures plus rapides et en supposant une meilleur acceptabilité par les riverains.

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11 commentaire(s)
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Commentaire par un physicien
mercredi 05 septembre 2012 19:57
Et tout çà pour AUGMENTER de 50% les émissions de CO2 ...
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Commentaire par Marc Viot
jeudi 06 septembre 2012 07:43
Absolument rien concernant : - les investissements en économie d'énergie dans le bâtiments et les transports - la réduction des élevages en batteries eux aussi responsables d'une part non négligeable de l'effet de serre. Pitoyable ...
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Commentaire par Hervé
jeudi 06 septembre 2012 18:52
Bonjour, et merci pour nous avoir reporté le résumé de cette étude. Il faut aussi garder à l'esprit que les tensions sur le marché international des fossiles liquides risquent fort de s'accroitre très fortement d'ici 2025. Mécaniquement le prix du gaz risque d'augmenter et l'ensemble du parc de chauffage fioul va très probablement basculer en partie sur l'électrique et en partie sur la biomasse. Dans ces conditions il deviendra difficile de maintenir la conso constante malgré les efforts sur les économies. Très mauvais scénario pour l'avenir, mais c'est celui la qu'on va suivre, politique oblige...
[4]
Commentaire par Tilleul
lundi 10 septembre 2012 11:20
Vu la vétusté des anciennes centrales nucléaires et l'impossibilité de trouver une rentabilités aux nouvelles, je vois mal où ils vont trouver de quoi faire 273 TWh de nucléaire... Un objectif aussi ambitieux ça mériterait des explications pour ne pas se retrouver dans le cas des belges qui vont être obligé d'improviser leur sortie du nucléaire pour cause de fissures inopinées...
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Commentaire par Hélène de Biare
mardi 11 septembre 2012 06:06
Quelle est la vision du gouvernement ? On se laisse porter par les évènements. Au premier incident grave dans une centrale ce sera la débandade. Un Tchernobyl français n'est pas à exclure vu la vétusté de nos centrales. Mais personne ne sera responsable, car en politique on n'est jamais responsable ni jamais condamné.
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Commentaire par carlino
mardi 11 septembre 2012 08:16
sans les éoliennes industrielles j'espère ...si l'on continue nos enfants confondrons les arbres et les éoliennes , haute Normandie et Picardie ...elle me font tourner la tête ...et en Picardie ça me dit plus rien d'y aller . Et si l'on parlé d économie d'énergie ???? ça serait mieux que de dénaturer et uniformiser tous nos paysages pour un si mauvais et si irrégulier résultat !
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Commentaire par corrector
jeudi 13 septembre 2012 04:24
> Un Tchernobyl français n'est pas à exclure vu la vétusté de nos centrales. Qu'est-ce que vous en savez? Vous apportez la bonne parole EELV?
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Commentaire par NOUVELOT
lundi 17 septembre 2012 17:38
reduire la transition energetique à un empilage de kwh c'est traiter un tiers du problème , et encore le dernier tiers. il faut d'abord supprimer les consommation inutiles (sobrieté) et ameliorer les performances (efficacité energetique) .... ensuite on peut reflechir comment produire ce dont on a vraiment besoin .... certains n'ont pas attendu aujourd'hui pour avoir une reflexion structurée .... allez faire un tour du coté de NEGAWATT ..... et vous verrez que l'on peut sans sortir sans changer notre niveau de vie sans nucléaire et sans energie fossile ....... bonne lecture ........
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Commentaire par Blaireau
lundi 17 septembre 2012 20:34
Cher commentateurs Je conçois qu'à force de regarder du flim hollywoodien (ou d'inspiration), vous attendez bien plus volontier une catastrophe nucléaire qu'un drame environnemental, mais laissez moi vous rappeler que : - L'uranium, au même titre que le pétrole, est une ressource naturelle limitée dont le déclin approche. - La disparition du pétrole entrainera également la disparition des matières plastiques, et rendra quasi impossible le transport aérien. - A l'heure actuelle il n'y a que 2,5 moyens pour produire économiquement de l'électricité dans un pays comme la France : Le nucléaire et le thermique. Choisir le thermique, c'est planifier la ré-ouverture des mines de charbons pour y faire travailler votre descendance. Le 0,5 restant, c'est le renouvelable (hydraulique, éolien et solaire), mais avec un peu de sobriété énergétique et de développements dans le domaine on finira sans doute par s'en contenter. Contre le développement du nucléaire en France ? C'est un point de vue tout à fait justifiable ... à partir du moment où on ne se base pas uniquement sur les 2 catastrophes que le monde du nucléaire civil ai connu ...
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Commentaire par jmdesp
vendredi 21 septembre 2012 16:05
Joli scénario où effectivement le CO2 augmente de 50% lorsqu'on a très belle année sans sécheresse qui permet 50% plus d?hydraulique qu'en 2011, et quasi aucune réduction de la consommation de charbon. Et il faut rappeler que ce scénario inclut 87 TWh d'amélioration de l'efficacité, qui permet en 13 ans ne n'avoir presque pas d'augmentation de la consommation.
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Commentaire par fisiteur
mardi 25 septembre 2012 13:53
A votre avis, quel est le défit principal à affronter ce siècle : ne serait-ce pas le réchauffement climatique, par hasard ? L'épuisement des ressources fossiles ? Quelqu'un sait-il combien de CO2 dégagera la construction et l'installation de toutes ces éoliennes et, encore plus dramatique, tous ces panneaux photovoltaïques ? Et, accessoirement, combien de temps il faudra pour compenser ces émissions supplémentaires, réellement (comptant le rendement réel de l'éolien .. de moins de 25 % de la puissance annoncée et encore, à condition que cette énergie, soit utilement utilisée à tout moment ? F