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 - Président fondateur de Sauvons Le Climat

Auteur
Ingénieur et docteur ès sciences, Hervé Nifenecker est Président fondateur du collectif  Sauvons le Climat, qu'il a créé en 2004. Il s'exprime sur "la chaîne Energie" à titre personnel...

Solaire: faut-il sauver le photovoltaïque version Grenelle?


lundi 27 décembre 2010

La suspension des aides aux projets photovoltaïques continue de susciter un débat passionné. Voici une critique de l'"invraisemblable" système de l'obligation d'achat et quelques pistes pour remettre le solaire sur de bons rails.


Voir une version plus complète du papier de Hervé Nifenecker

Le rapport Charpin a mis le photovoltaïque sur la sellette, en montrant que la poursuite de la politique mise en place à la suite du Grenelle de l'environnement conduirait à des dépenses difficilement supportables.

Devant cette perspective peu enthousiasmante en période de vaches maigres, le gouvernement a décidé un moratoire de trois mois sur l'obligation pour EDF et les distributeurs non nationalisés de conclure un contrat d'achat de l'électricité photovoltaïque aux conditions tarifaires actuellement applicables. Ce moratoire ne s'applique toutefois pas aux installations d'une puissance inférieure à 3 kW.

 A quoi va-t-il servir? Le plus probable est qu'on reverra à la baisse les tarifs de rachat.  C'est sans doute trop espérer qu'on profite de ce temps de réflexion pour remettre en cause un dispositif  invraisemblable,  l'obligation d'achat. Dans quel autre secteur de l'économie que l'électricité les acheteurs ont-ils l'obligation d'acheter à un tarif exorbitant des produits dont ils n'ont pas besoin? Même les Soviétiques n'avaient pas osé!

La vision du Grenelle: des résultats médiocres

Que pouvaient espérer les promoteurs de cette politique?

1. Une contribution à l'objectif d'atteindre 23% d'énergie renouvelable dans la consommation d'énergie finale auquel la France s'est engagée? L'électricité ne compte que pour 20% dans cette consommation. Le programme "Grenelle" de photovoltaïque prévoit une production annuelle d'environ 5 TWh, soit 1% de la production d'électricité française, ou encore 0.2 % de la consommation finale. Négligeable! Et tout cela pour un surcoût (dû au tarif de l'obligation d'achat) qui aurait pu atteindre 2,5 milliards d'euros/an, soit 50 milliards pour 20 ans (durée des contrats d'achat). Pour respecter la part de 23% pour les énergies renouvelables dans la consommation finale, il serait beaucoup plus efficace de recourir à la biomasse, à la géothermie et au solaire pour la production de chaleur finale (eau chaude, chauffage). Pour la même somme on pourrait parvenir à 5% de la consommation finale, au lieu de 0,2% ! .

2. Contribuer à la réduction de nos émissions de CO2 ? Certes le fonctionnement des cellules photovoltaïques ne produit pas de CO2. Mais leur fabrication en produit ! On estime que l'électricité qui a été nécessaire pour produire une cellule de 100 watts est de l'ordre de 300 kWh. Raisonnons en émissions de CO2 : en Chine la production d'électricité s'accompagne de l'émission de 900 grammes de CO2 par kWh, en Allemagne de 520 g/kWh et en France de 42 g/kWh. Pour les 300 kWh nécessaires à la fabrication de la cellule, on aura émis 270, 156 ou 12,6 kg de CO2 selon le pays d'origine. Si l'on rapporte ces quantités à la quantité totale d'électricité produite pendant la durée de vie de la cellule, soit environ 20 ans, on obtient un contenu en CO2 de l'électricité produite de 90, 52 et 4,2 g/kWh (respectivement en Chine, en Allemagne et en France). Ces chiffres sont à comparer à ceux correspondant à une production d'électricité par des centrales nucléaires, à gaz ou à charbon respectivement,  5, 440 ou 960 g/kWh . On constate donc que l'électricité photovoltaïque ne réduit pas les émissions de CO2 dans un pays comme la France dont 95% de la production électrique est le fait du nucléaire et de l'hydraulique. Il n'en n'est pas de même dans les pays comme l'Allemagne ou l'Espagne dont l'électricité est largement produite par des centrales à combustibles fossiles.

3. Développer l'industrie française du photovoltaïque? Les cellules photovoltaïques sont essentiellement importées de Chine, et, à un moindre degré d'Allemagne. Il est vrai qu'une partie importante des coûts correspond à la pose des panneaux. Les métiers en cause pourraient parfaitement être reconvertis et, avec fruit, dans des travaux de restauration et d'isolation thermique du bâti.

4. Développer des énergies décentralisées permettant aux producteurs de devenir autonomes? Avec les procédures actuelles, le développement des énergies renouvelables intermittentes (éolien et photovoltaïque) est tributaire de la vente sur le réseau qui doit pouvoir s'adapter aux fluctuations. Dans ce souci, on essaie, par exemple, de compenser une faible production éolienne dans le Nord de l'Allemagne par la production solaire du Sud de l'Espagne et de moduler la consommation en fonction des caprices de la production. Ceci signifie une augmentation considérable et onéreuse des capacités de transport d'électricité par lignes à très haute tension et un contrôle de la consommation. On est aux antipodes de l'autonomie!
 

Remettre le solaire sur de bons rails



Faut-il, pour autant, renoncer au développement de la production d'énergie solaire ? Ce serait une grave erreur. Mais il faut changer radicalement de philosophie.


 1.   Utiliser l'énergie solaire là où le soleil brille le plus, en Espagne plutôt que dans l'Europe du Nord. Et ce d'autant plus que les pics de consommation électrique correspondent aux heures chaudes de l'été dans les pays du Sud, alors qu'ils sont plutôt en hiver dans les pays du Nord.

2. Dans les pays comme la France où le contenu en CO2 de l'électricité est faible, encourager le chauffage solaire (particulièrement les chauffe eau solaires) plutôt que la production d'électricité. Un exemple : un ensemble de capteurs solaires de 14m2 installés dans les Hautes Alpes permet d'économiser 1500 litres de fioul par an (1000 €), correspondant à une énergie de 17500 kWh. Le coût d'une telle installation est de l'ordre de 14000 euros. En l'absence de subventions le temps de retour est de l'ordre de 14 ans. Dans ce cas le prix du kWh effectivement économisé vaut 0,055 €/kWh. Une installation photovoltaïque de même surface produirait environ 2500 kWh d'électricité pour un coût analogue. Le coût de ce kWh photovoltaïque serait donc 7 fois plus élevé que celui économisé par le chauffe eau solaire. Dans la pratique, cette différence est compensée en grande partie par le système de l'obligation d'achat, puisque, avec un tarif de rachat de 580 €/MWh le revenu annuel procuré par l'installation serait de 1450 €, dont au minimum 1200 € seraient payés par la collectivité (les autres consommateurs d'électricité). Ajoutons que la chaleur solaire permet, elle, d'éviter l'émission de plus de 4 tonnes de CO2.

3.  Dans les pays ensoleillés ne disposant pas de réseau électrique développé, le photovoltaïque peut en revanche être précieux pour fournir un minimum de confort électrique à un milliard d'habitants. Les réseaux de transport de l'électricité étant inexistants ou faibles, il faut prévoir de coupler les installations photovoltaïques à des capacités de stockages. Même en incluant un coût des batteries double de celui des panneaux et une durée de vie de celles-ci dix fois moindre, on peut calculer que le kWh photovoltaïque reviendrait à environ 0,2 €/kWh à comparer à 0,5 €/kWh pour l'électricité produite par un groupe électrogène.

4. En France, les producteurs ne devraient être aidés que pour l'autoconsommation. Or actuellement, on sait que les particuliers qui produisent revendent cher leur électricité solaire et rachète à EDF une électricité bon marché grâce au nucléaire. Avec un amortissement sur 10 ans et compte tenu de la baisse des coûts des cellules, on arrive à un coût d'environ 0,26 €/kWh. Une subvention de 0,12 €/kWh serait suffisamment incitative. Sur 10 ans, le surcoût pour la collectivité serait de 1,8 €/Wc. Actuellement ce surcoût est, compte tenu de l'obligation d'achat, de 13,5 €/Wc .
25 commentaire(s)
[1]
Commentaire par DIBERG
lundi 27 décembre 2010 10:00
Je suis stupéfait d'autant de raccourci, de mauvaise foi et de méconnaissance du sujet. Faire l'électricté avec le soleil est aussi légitime que de faire du chauffage. Cela dit, à quelle période de l'année le soleil brille-t-il le plus ? Certainement pas en hiver.
Aussi ce monsieur devrait se poser la question, du fond de son bureau climatisé, s'il n'est pas judicieux de produire de l'électricité solaire à une période où les barrages sont au plus bas et les centrales arrêtées pour cause de maintenance, c'est-à-dire l'été.

[Réponse de l'auteur]
Le "monsieur n'a jamais été dans un bureau climatisé". Je vous ferais remarquer qu'on utilise aussi bien de l'eau chaude sanitaire en été qu'en hiver, du moins chez le Monsieur. Pour le reste je brûle de voir précisées vos critiques, qui pour le coup, ne semblent briller ni par la précision, ni par la connaissance du sujet, ni par la bonne foi. Je vous signale que, contrairement à ce que vous dites, au moins là où les glaciers n'ont pas disparu, les barrages sont pleins en été, ce qui leur permet de se vider en hiver. Et si les centrales sont en maintenance l'été, c'est précisément parce que la demande est minimum. Vous devriez aller faire un tour sur le site de RTE. Le Monsieur vous salue bien.
[2]
Commentaire par Charly
lundi 27 décembre 2010 10:01
Mr Nifenecke,

Votre analyse est largement trop critique pour être juste.

Utiliser des chiffres sans preuves sur leur provenance est évidement un peu trop facile ! Votre CV largement marqué par le nucléaire vous empêche aussi d'être objectif sur le sujet.

Cordialement
Charly

[Réponse de l'auteur]
Pour les chiffres vous en trouverez dans une version plus complète à l'adresse: http://sauvonsleclimat.typepad.fr/le_blog_de_lassociation_s/2010/12/faut-il-sauver-le-photovolta%C3%AFque-le-rapport-charpin-a-mis-le-photo-volta%C3%AFque-sur-la-sellette-en-montrant-que-la-poursui.html Si je comprends bien ceux qui ont travaillé au CEA, à l'EDF, chez AREVA etc. sont marqués d'une étoile indélébile et n'ont pas droit à la parole. Cela rappelle de bien mauvais souvenirs...
[3]
Commentaire par pressePV
lundi 27 décembre 2010 11:08
Ariane Vennin, porte-parole d'Ecologie sans frontières, (association partenaire du Grenelle de l'Environnement) conteste cet argumentaire dans le texte que nous reproduisons ci-dessous.

Madame la Ministre,

Pour justifier le décret de moratoire qui prononce la mise en faillite de la filière solaire, vous avancez 5 arguments qui sont autant de contre-vérités colportées depuis trop longtemps.
1. 90 % des panneaux installés en France sont chinois

IMPOSSIBLE

La puissance installée totale au 30 septembre 2010 était de 614 MWc (source ERDF). La capacité de production française de panneaux était de 191 MWc à fin 2009 (source syndicat français des producteurs de panneaux). Si comme vous le prétendez 90 % des panneaux installés en France viennent de Chine où passent les panneaux français ?

La France serait-elle devenue exportatrice de panneaux sans que vos services du commerce extérieur ne l’aient remarqué ? Non, tout simplement les panneaux français sont installés sur notre sol national. Ainsi en septembre 2010 sur 166 MWc de fermes au sol 21 % étaient équipées de panneaux français (source le journal du photovoltaïque) et 20 % des toitures de plus de 100 kWc le sont aussi (même source).

Et vous noterez que ces chiffres ne prennent en compte ni les panneaux de nos partenaires européens… ni les 70 MWc installés avec des panneaux américains Firstsolar !
2. le photovoltaïque serait à l’origine de 2% du déficit de la balance commerciale française


[Réponse de l'auteur]
C'est trop d'honneur, je ne suis pas la Ministre.
[4]
Commentaire par pressePV
lundi 27 décembre 2010 11:08
2. le photovoltaïque serait à l’origine de 2% du déficit de la balance commerciale française

IMPOSSIBLE
Le déficit de la balance commerciale française s’élève à 50,7 milliards sur les 12 derniers mois, vos services estiment donc le déficit du photovoltaïque à plus de un milliard. Au prix des panneaux chinois (1,2 €/Wc) ce sont 845 MWc de panneaux chinois qui auraient été importés en 2009. Or en 2009 le marché français était inférieur à 300 MWc !
3. Sur l'absence de créations d'emplois

FAUX

Plus de 24.000 emplois directs ont été créés par la filière photovoltaïque en moins de 5 ans dont 6.700 dans la filière industrielle (source Soler).

Quand bien même la totalité des onduleurs et panneaux serait importée (ce qui nous l’avons vu est loin d’être le cas) la part des coûts d’installation réinjectée dans l’économie française via la main d’œuvre et les systèmes d'intégration est de 22 % pour les petites toitures, de 30 % pour les toitures professionnelles et de 43 % pour les fermes au sol (source Exosun - Nov. 2010).

La croissance progressive de notre capacité de production de panneaux nous permet d’estimer qu’aujourd’hui, plus de la moitié des investissements photovoltaïques est réinjectée dans l’économie française. Ces retours iront croissant au fur et à mesure que le prix des panneaux diminuera. Au delà du déploiement des générateurs, le dispositif de tarif d'achat finance également les 20 ans d'exploitation des installations, les exploitants étant des part
[5]
Commentaire par pressePV
lundi 27 décembre 2010 11:09
4. Sur les objectifs du Grenelle qui seraient en passe d'être atteints

FAUX

Pour atteindre l'objectif de 23 % d'ENR à horizon 2020 la France doit mettre en ligne chaque année des moyens permettant la production de 16 TWh d’énergie finale. Si le photovoltaïque est plafonné à 500 MW, on ne réalise que 3 % de l'objectif. Avec 1000 MW d’éolien nous réalisons 15 % complémentaires. Avec 300 MW de biomasse nous ferons 10 % de plus.

D’où vont venir les 72 % manquants alors que le marché des pompes à chaleur et du solaire thermique sont orientés à la baisse (source RTE) ? De la géothermie, des chauffages à bois des particuliers ou des biocarburants. Absurde.
[6]
Commentaire par pressePV
lundi 27 décembre 2010 11:10
5. Sur le coût du solaire qui entraîne l'augmentation de 5% de la facture d'électricité

IMPOSSIBLE

Pour 2010, la Commission de Régulation de l'Energie rappelle que le financement des énergies renouvelables (en grande partie pour l’éolien) pèse pour 24 % dans la CSPE quand la cogénération gaz pèse 32 % et la péréquation tarifaire 41%. Historiquement, ce sont bien la péréquation tarifaire et la cogénération gaz qui captent la plus grande partie de la CSPE. Et la décision récente de votre gouvernement de modifier les paramètres de calcul du Tarif de Première Nécessité ne fait que renforcer la charge de la première.

Un simple calcul démonte que : si aujourd'hui 1 GWc étaient raccordés avec une productivité moyenne de 1000 kWh/kWc/an (source ADEME), la production annuelle photovoltaïque serait de 1 TWh. Si l'ensemble de cette production était achetée au tarif intégré le plus élevé de 60 c€/KWh, le prix de gros étant de 43 €/MWh, la facture annuelle à imputer sur la CSPE serait de 0,57 Md€.

Les ventes annuelles d'électricité aux seuls "petits sites" (particuliers et professionnels en tarif bleu) ont été en 2009 de 22,5 Md€ (sources RTE et CRE). Aujourd'hui, le coût du photovoltaïque représente au maximum 2,5% (majorant absolu) des ventes au tarif règlementé pour le petits consommateurs.
[7]
Commentaire par Merle christophe
lundi 27 décembre 2010 11:22
Cher monsieur,
Votre méconnaissance du sujet devrait vous inciter à ne pas publier de tels boulettes: "Si l'on rapporte ces quantités à la quantité totale d'électricité produite pendant la durée de vie de la cellule, soit environ 20 ans"
Vous semblez confondre durée de vie d'une cellule et durée du contrat de rachat.
Ceci n'est qu'un exemple, il y en à trop pour tous les relever.
Bien cordialement.

[Réponse de l'auteur]
Je pense que la durée des contrats d'achat repose sur une estimation sérieuse de la durée de vie des cellules. Mais si vous en avez d'autre bien documentée je suis prêt à en tenir le plus grand compte. Pour que la discussion soit fructueuse n'hésitez pas à citer mes erreurs. C'est de là que peut jaillir la vérité.
[8]
Commentaire par Francois Dauphin
lundi 27 décembre 2010 12:10
1 - vos facteurs d'émission (contenu carbone du KWh) datent de 2004 et ne prennent donc pas en considération l'augmentation importante des importations d'électricité carbonée réalisée par le France pendant les pics de consommation d'hiver et d'été
2 - votre argument concernant le renforcement des réseaux n'est pas justifié pour le PV. De très nombreuses études montrent que l'on peut installer jusqu'à 25 % de production décentralisée de PV sans renforcement des réseaux. Une étude publiée par le Commission Européenne montre même que l'on pourrait avoir un mix énergétique 100 % vert sans renforcement notable des réseaux
3 - votre argumentaire concernant l'autoconsommation est parfaitement justifié et fait partie de la plateforme de propositions de Touche Pas A Mon Panneau Solaire. Votre argumentaire sur le solaire thermique est lui aussi juste.
4 - il existe un "pays ensoleillé ne disposant pas d'un réseau électrique développé" pas très loin de chez nous. Ce pays s'appelle la Côte D'Azur d'où la proposition de Touche Pas A Mon Panneau Solaire d'y favoriser un minimum de 25 % de notre objectif national

[Réponse de l'auteur]
Je réponds d'abord à votre point deux en citant le rapport de la CE INFRASTRUCTURES ÉNERGÉTIQUES DANS L’UE POUR 2020 ET AU-DELÀ , plus spécifiquement, l'Annexe de ce rapport publié dans le numéro d'Enerpresse du 8 décembre 2010. En ce qui concerne le PV, il est clair que l'autoconsommation ne nécessiterait pas d'infrastructure de transport supplémentaire. Citation du rapport de la CE Pour la période comprise entre 2020 et 2050, une solution à long terme devra être mise en oeuvre pour surmonter le principal défi auquel les réseaux électriques font face : absorber la production excédentaire d’origine éolienne, qui ne cesse d’augmenter, dans les mers septentrionales et la production excédentaire d’énergie renouvelable , en augmentation également, dans le Sud-Ouest et certaines parties du Sud-Est de l’Europe, raccorder ces nouvelles plate-formes de production aux importantes capacités de stockage dans les pays nordiques et dans les Alpes , et aux centres de consommation existants et futurs en Europe centrale, mais également aux réseaux haute tension en courant alternatif (CA) existants. Les nouvelles autoroutes devront prendre en compte les zones de production excédentaire existantes et futures, comme la France, la Norvège et la Suède, et la complexité du corridor de transport Nord-Sud d’Europe centrale, transportant la production excédentaire d’électricité du Nord, en passant par le Danemark et l’Allemagne, vers les zones de déficit de production du Sud de l’Allemagne et du Nord de l’Italie. En dépit des incertitudes technologiques, il est évident que tout système futur d’autoroutes de l’électricité devra nécessairement être construit pas à pas, en assurant la compatibilité des connexions CA/CC et l’acceptation locale (17), sur la base des autres priorités fixées pour la période précédant 2020 décrites dans au chapitre 3.1, notamment dans le domaine des réseaux en mer. Ce système d’autoroutes devra également être prêt à intégrer des connexions potentielles au-delà des frontières de l’UE, vers le Sud et l’Est, afin de pouvoir profiter pleinement du potentiel considérable des énergies renouvelables dans ces régions. En plus des connexions déjà synchrones avec le Maghreb et la Turquie, les connexions avec d’autres pays méditerranéens et orientaux pourraient être nécessaires sur le long terme. Pour ce faire, un dialogue avec les États Nord-africains portant sur les caractéristiques techniques et juridiques nécessaires au développement d’infrastructures électriques transméditerranéennes pourrait être envisagé.


[Réponse de l'auteur]
En ce qui concerne le point 1 on peut espérer que les industriels susceptibles de produire des cellules PV ne le font pas (ou ne le feraient pas) pendant les heures de pointe !
[9]
Commentaire par sicenetoi
lundi 27 décembre 2010 13:05
A diberg
Dire du témoignage de Nifenecker qu'il est de mauvaise foi et méconnait le sujet est une plaisanterie... de mauvais goût en même temps qu'un mépris abyssal à son endroit. mais, je vous excuse, car le langage de vérité et la complexité du sujet sont toujours peu ou mal perçues par ceux que cela dérange.
PS: a ma connaissance Hervé Nifenecker n' pas de bureau climaatisé...
[10]
Commentaire par bibou64
lundi 27 décembre 2010 15:26
Ceci est la rédaction d'un article anti ENR par un retraité de l'industrie nucléaire qui se dit indépendant. Je ne vois pas trop pourquoi ce Monsieur serait crédible pour parler du photovoltaïque. Par ailleurs, toute industrie naissante a besoin d'un cadre législatif stable et de subventions qui s'estompent, au fur et à mesure de la maturité du secteur. Je crois savoir que l'industrie du PV ne demander que cela.
Le nucléaire a été subventionné de 1946 à 1970 en R&D pure, puis le programme electro nucléaire a ensuite démarré. On est bien loin de 25 ans de subventions dans le domaine du photovoltaïque, car le PV produit déjà de l'électricité sans qu'il ait fallu attendre 25 années de R&D).



[Réponse de l'auteur]
Et je ne vois pas pourquoi vous seriez crédible pour parler du nucléaire
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Commentaire par vincent
lundi 27 décembre 2010 19:12
On comprend mieux en voyant un tel article comment le lobbying du nucléaire et la non connaissance du marché photovoltaïque a pu permettre le décret du 10 décembre.
La durée de vie de 20 ans des panneaux est bien sur totalement faux. La production d'énergie des panneaux est garantie par les constructeurs pendant 25 ans avec au moins 80% de ce qu'elle produit la 1ere année!
Vos arguments sont basés sur une énergie électrique totalement nucléaire en France ce qui n'est pas un raisonnement durable. Vous qui avez travaillé dans le nucléaire devez savoir que ce n'est pas une énergie renouvelable (réserve pour encore 60ans avec une consommation constante), que la France importe l'Uranium et que le cout réel de l'énergie nucléaire est bien plus élevé car on ne prend pas en compte le cout du démantellement des centrales (600M pour celle la centrale en Bretagne).
Le photovoltaique prend en compte l'ensemble de son cylce de vie jusqu'à son recyclage.
Je ne suis pas contre le nucléaire mais il est grand tant qu'en France on ouvre les yeux sur d'autres solutions. On ne peut pas mettre tous nos oeufs dans le meme pannier!
J'espère que notre governement rencontrera des personnes plus informées que vous durant ces 3 mois.

[Réponse de l'auteur]
Franchement, passer d'une durée de vie de 20 ans à 30 ans ne changerait pas grand chose à l'argumentation. A ma connaissance, les constructeurs ne garantissent pas la production sur plus de 5 ans (au moins c'est le cas pour un ami qui a une installation). Il est vrai que j'ai vu des garanties à 80% sur 25 ans pour des tuiles solaires. Ces technologies me semblent assez récentes et je ne crois pas qu'on ait beaucoup d'expérience sur 20 ans. Je ne tiens pas à entrer dans la discussion sur le nucléaire. Simplement, tout le monde sait que la génération 4 sera celle des réacteurs surgénérateurs qui permettent des milliers d'années de production. La France avait une maîtrise de ces réacteurs avec Phénix (qui a fonctionné entre 1973 et 2009) et Super Phénix. Les Russes sont maintenant les leaders pour cette technique. Je précise que le nucléaire aussi (le premier d'ailleurs à l'avoir fait) prend en compte dans ses coûts le démantèlement et la gestion des déchets. Mais le but de la contribution présente n'a rien à voir avec le nucléaire. Elle pose les questions de la pratique de l'obligation d'achat, du passage de la production commerciale à l'autoconsommation, d'un développement préférentiel là où le PV est le plus utile et rentable, et d'un encouragement préférentiel au solaire thermique. Je ne répondrai plus, dans le débat concernant cette contribution, aux questions sur le nucléaire car ce serait une façon trop commode d'éviter le débat sur le PV et son coût.
[12]
Commentaire par coulaud
lundi 27 décembre 2010 21:37
""""Pour les chiffres vous en trouverez dans une version plus complète à l'adresse: http://sauvonsleclimat.typepad.fr/le_blog_de_lassociation_s/2010/12/faut-il-sauver-le-photovolta%C3%AFque-le-rapport-charpin-a-mis-le-photo-volta%C3%AFque-sur-la-sellette-en-montrant-que-la-poursui.html Si je comprends bien ceux qui ont travaillé au CEA, à l'EDF, chez AREVA etc. sont marqués d'une étoile indélébile et n'ont pas droit à la parole. Cela rappelle de bien mauvais souvenirs...""""""

Cher monsieur Nifenecker,

Je n'ai jamais dis que vous n'aviez pas le droit à la parole. Je pense juste que votre analyse est extrêmement négative pour être complètement objective. Aussi, vous me voyez vraiment navré de vous avoir rappelé de mauvais souvenirs...(l'étoile !!! Vous en faites un peu trop quand même !) Vous ne mentionnez pas l'immense potentiel de progression de cette technologie, tant sur le point des rendements que sur la baisse des coûts. En effet, en seulement 3 ans le prix d'une installation de 300m² est passé de 220 k€ à 140 k€. Par ailleurs, je vous pris de bien vouloir mesurer vos propos très irrespectueux envers les PME et les entrepreneurs qui ont investis dans un outil de production, à former des équipes et qui au final doivent licencier et mettre en liquidation judiciaire leur entreprise car le gouvernement a très mal géré la croissance du photovoltaïque.

Cdt

Charly

[Réponse de l'auteur]
Merci de me reconnaître le droit à la parole. Je ne crois pas être aussi négatif que vous le dites puisque je propose d'encourager l'autoconsommation de l'électricité d'origine PV. J'ai bien intégré les progrés de la filière dans mon calcul de l'encouragement à donner, dans ce cas, par une prime au kWh consommé. En ce qui concerne les prix, leur baisse est, au moins pour partie, liée à "l'invasion" par les cellules chinoises, d'une part, au fait que les prix en Allemagne étaient déjà, il y a trois ans, deux fois moins élevés qu'en France car il n'y avait pas là-bas de crédit d'impôt. Ce dernier était pour beaucoup dans le niveau des prix français. Il me semble clair que le couplage du PV et de la voiture électrique est une perspective très intéressante. Mais aussi la recharge des batteries d'ordinateurs et de téléphones portables, l'utilisation de réfrigérateurs à courant continu etc. Toutes ces applications du courant continu seraient une forte incitation à un développement industriel français dans ce domaine. Je n'ai aucun mépris pour les PME et entrepreneurs qui se sont rués vers le PV. Je crois qu'ils ont été largement trompés. Evidemment c'est un devoir de leur ouvrir de nouvelles perspectives. Un simple transfert partiel des sommes prévues pour le PV pourrait multiplier les opportunités dans l'isolation, le solaire thermique et l'installation de PAC. Je crois qu'il n'est jamais bon pour une industrie de reposer sur des marchés évidemment artificiels. Je suis tout à fait d'accord sur le fait que la gestion politique de la filière PV a été calamiteuse, d'autant que nous avions sous les yeux les exemples espagnol et, à un moindre degré, allemand.
[13]
Commentaire par Daniel Lincot
lundi 27 décembre 2010 21:44
Une contribution au débat, publiée en Janvier 2009 dans la revue Pour la Science, alors que les prémisses d'une nouvelle "charge" contre le photovoltaïque commençaient à se mettre en place en France.

http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/f/focus-le-brillant-avenir-de-l-energie-solaire-19012.php
accessible en ligne

Le brillant avenir de l'énergie solaire
D'ici 10 à 15 ans – c'est-à-dire demain –, l'électricité photovoltaïque sera compétitive avec les autres sources d'électricité.
Daniel Lincot


Voir également le dossier spécial sur l'énergie fait par la revue pour la science Oct-dec 2010, encore en kiosque, avec l'article "l'électricité fille du soleil".


[14]
Commentaire par leo
lundi 27 décembre 2010 22:08
A l'heure actuelle, seule une "cellule" de silicium amorphe pourrait atteindre une puissance de 100W. ne confondez pas une cellule avec un module...
Sur le fond, je suis partiellement d'accord avec vous au sujet de la consommation d'énergie solaire thermique. Cependant, avoir un ballon de 300 litres chauffés à 70° par le soleil le 12 juillet pendant vos vacances... ça ne sert pas à grand chose.
A moins d'une politique de développement des réseaux collectifs de chaleur, l'intérêt reste mineur.
Si vous voulez militer, alors faites-le pour la sobriété énergétique.
Sans pour autant dénigrer le reste, s'il vous plait.
Le sujet est actuellement très sensible pour les centaines de PME et TPE qui broyent du noir sans avoir besoin d'ajouter de l'huile sur le feu.
Et ne vous en déplaise, l'impulsion du photovoltaïque n'est que le fruit d'une recherche de profit de la part des groupes bien connus qui nous fournissent de l'énergie depuis des décennies.
Ceux-là même qui auraient eu tout le loisir de s'inscrire bien plus tôt dans la R&D et l'industrialisation au travers de sociétés comme ... Total Energie par exemple.
Vous n'avez pas évoqué le sujet des amendes:
Entre avril 2008 et avril 2009, les fournisseurs d’énergie ont dû justifier une proportion d’énergie renouvelable de 9,1 %. En cas de non-respect des quotas, le montant de l’amende pour chaque MWh manquant a été fixé à 41,11€

[Réponse de l'auteur]
Merci pour la clarification concernant la puissance des cellules et des modules. En ce qui concerne le solaire thermique je penche pour l'eau chaude sanitaire plutôt que pour le chauffage. Même en été on prend des douches, on fait la vaisselle ou la lessive (une alimentation des appareils concernés en eau chaude pourrai faire décroître les besoins en électricité).. Je fais mes propres choix de militantisme, je l'ai toujours fait et continuerai ainsi. Pour l'heure je milite pour la réduction de l'usage des combustibles fossiles, de la façon économiquement la plus efficace possible. Je suis, bien entendu, partisan d'améliorer l'efficacité énergétique. Je pense aussi qu'il est temps que les classes dirigeantes donnent l'exemple de la sobriété énergétique. A cet égard je ne suis pas convaincu de la pertinence des grands raouts du genre Bali, Copenhague ou Cancun. Est-il vraiment besoin de déplacer des milliers de personnes pour convaincre les foules? En ce qui concerne ladite sobriété énergétique il me semble qu'il faut la justifier économiquement, et pas pour des raisons morales ou philosophiques. Il me semble que ces dernières devraient plutôt trouver leur application dans le champ de l'équité et de la solidarité. La sobriété est nécessaire pour diminuer les émissions de CO2 et retarder les échéances de rareté des ressources. Elle est utile dans la mesure ou gagner sur les dépenses énergétiques permet de dépenser de manière plus utile ailleurs (je pense à la formation, à la santé, à la culture etc.) Quand vous dites que l'impulsion du PV (et j'ajouterais, de l'éolien) est le fruit de la recherche du profit de la part de grands groupes, vous prêchez un convaincu. Les développements de l'éolien et du PV ont un caractère affairiste et spéculatif indéniable.
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Commentaire par Enr37
mardi 28 décembre 2010 01:20
Si les CESI étaient la solution ca se saurait. Ce sont des gouffres financiers qui ne décolleront qu en cas d' explosion de la facture EDF. Aucun thermicien digne de ce nom ne le propose sans dire a l investisseur que cela se fera a perte ( dans certains département il faut 30 ans pour l amortir) !!!

[Réponse de l'auteur]
Il y a longtemps que les chauffe eau solaires individuels (CESI) sont généralisés dans des pays comme la Grèce, la Turquie, Israel. Ce sont des dispositifs simples et robustes, introuvables en France ou on fait dans le complexe. J'ai donné l'exemple d'une production de chaleur solaire permettant de gagner 1500 litres de fioul avec un temps de retour de 14 ans.
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Commentaire par Imbault
mardi 28 décembre 2010 10:42
Comme trop souvent la France est incapable de fabriquer ce que d'autres fabriquent, sachant que si elle le faisait, ce serait avec une bien moindre émission de CO2 en contrepartie. Le talon d'Achille de l'électricité d'origine solaire réside dans le fait de l'avoir présentée comme "un placement financier". Aussi dans ces conditions, il ne faudrait pas qu'il soit cumulable avec d'autres formes de placements beaucoup moins pertinents. A quantité de CO2 à peu près équivalente, je privilégie l'énergie solaire car si je redoute la possibilité d'une catastrophe nucléaire et l'enfouissement des déchets, ce n'est pas le cas pour le solaire. Je note également l'actuel acharnement à l'encontre des énergies renouvelables, que ce soit l'éolien ou le solaire, et je ne pense pas que ce soit neutre.

[Réponse de l'auteur]
Actuellement le talon d'Achille du PV c'est aussi son coût et la question du stockage. Il faut travailler sur ces deux sujets. Viendra peut être un jour où l'électricité solaire pourra remplacer l'électricité nucléaire. On en est encore loin. Pour le présent, l'électricité solaire est une solution valable partout où les réseaux sont insuffisants, et, aussi, là où l'autoconsommation a un sens. C'est déjà beaucoup et il vaudrait mieux concentrer les efforts dans ces secteurs plutôt que de rechercher, comme vous le dites, des coups (les coûts étant pris en charge par la collectivité) financiers.
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Commentaire par Socrate
mardi 28 décembre 2010 13:05
Monsieur Nifenecker,
Il sera bien difficile sur 1500 lettres de réparer les erreurs ou de remettre dans la globalité des EnR la problématique du photvoltaïque.
Pour répondre à vos questions posées plus haut, ou affirmations :
1- La durée de vie des panneaux est évaluée entre 30 et 40 ans. La durée prise en référence par les industriels est de 25 ans, ce qui est une première en matière industrielle, et ne concerne que les garanties de rendement. Vous ne devez pas confondre avec la garantie produit.
2- Cela amène à votre affirmation sur la garantie de 5 ans. Si certains fabricants chinois garantissent le matériel 3 ans, la quasi-totalité des fabricants français (Fonroche, Photowatt, Sillia, etc..) et européens garantissent le matériel 10 ans, c’est-à-dire au-delà de la période nécessaire à l’amortissement financier (et non comptable) des centrales.
3- Sur la durée de vie des surgénérateurs de plusieurs milliers d’années : Non seulement les quelques millions de tonne de béton armé (hyper émissif en Co2) n’ont pas cette durée de vie, mais de surcroît les stocks et sources d’uranium ne permettent pas une projection aussi lointaine. Quant au plutonium et autres dérivés mis en place par les Russes en collaboration avec Areva, ils posent de très grosses questions de sécurité. La centrale qui sert de test sur le Danube a vu il y a peu son directeur depuis 17 ans, ingénieur de formation, démissionner et venir alerter Bruxelle.


[Réponse de l'auteur]
J'ai dit que je ne répondrai plus sur le nucléaire dans ce débat sur le photovoltaïque. Mais vous faites de grosses confusions. renseignez vous à de bonnes sources.
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Commentaire par Socrate
mardi 28 décembre 2010 13:07
Suite
4- Bref, la filière photovoltaïque ne pose pas le problème du nucléaire en soi, mais celle des matières premières que nous allons devoir mieux gérer et surtout partager avec l’autre moitié de la population mondiale qui souhaite accéder à notre confort d’une part, et de la limitation des émissions de Co2 suivant le principe de précaution, d’autre part.
La filière photovoltaïque a pris l’engagement en 2006 de créer 50000 emplois minimum à l’horizon 2020. Nous en sommes à 32 000 Créés 4 ans (source Commission parlementaire du 12 octobre) après, dont 22 500 au titre des 2 derniers exercices. C’est ainsi la seule filière française au solde social positif en période de crise, permettant 500 M€ de recettes directes à l’Etat (17 000€/ emploi/an source INSEE), sans compter IFER, CET, TF, etc.. et surtout emplois induis ou sauvegardés par l’activité.
Tels les Allemands il y a plus de 10 ans qui devaient faire face à la concurrence japonaise et américaine et qui n’ont pas hésité à soutenir massivement le photovoltaïque (au-delà de nos tarifs hors intégration), nous avons à faire un choix stratégique. Presque 8000 emplois industriels directs, 300 MWc produits en 2010, et 400 prévus en 2011 si les dégâts du moratoire ne sont pas trop lourds.
Nous avons fait voter un plan climat-énergie européen qui dispose qu’en 2020 toutes les nouvelles constructions seront BEPos (bâtiment à énergie positive). Comment faites-vous ce miracle sans produire d’énergie ?
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Commentaire par Socrate
mardi 28 décembre 2010 13:08
Suite et fin
Vous mettez des éoliennes dans tous les jardins et vous vendez les boules kiess avec ? Cela signifie 3 à 3,5 GWc / an à partir de 2020. Serons-nous toujours dans la course ou devrons nous acheter chinois et allemand ? Nous avons fait le choix de la désindustrialisation depuis les années 80 et nous voyons bien dans quelle situation nous nous trouvons aujourd’hui… Les brevets exploités à l’étranger, l’outil industriel délocalisé, les matières premières achetées 2 fois le prix, etc…
Enfin, au-delà des polémiques, nous devons trouver des solutions pour maintenir des rentabilités acceptables au photovoltaïque et mettre en place un plan de production d’énergie de pointe décarbonné ou renouvelable qui soit compatible. STEP, Hydro-électricité (au lieu des 20000 effacements programmés), Biomasse. Le but étant de nous rendre moins dépendant des sources fossiles et de moins polluer.
Bien à vous
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Commentaire par bbr
mardi 28 décembre 2010 14:30
Vous parlez du coût du nucléaire mais ne parlez pas du coût catastrophique du nucléaire en cas de problème ! Osez nous donner le coût réel d'une centrale comme Tchernobil... Un Graveline qui a des problèmes aujourd'hui et vous enlevez la Belqique le sud de l'Angleterre le Nord Pas de Calais... Parlez nous de ça aussi Monsieur. Pourquoi ne pas avoir révélé toutes ces informations avant le Grenelle et pourquoi alors donner des aides incitatives aussi élevées c'est toujours pareil, on fait des années d'études d'enquêtes et ça ne sert à rien parce que deux ans après on nous dit juste le contraire de ce qu'on nous a fait croire alors. Alors respectueusement, MERDE à toutes ces études ces contre enquêtes qui nous font tourner en rond. Vous ne le saviez pas avant tout ce que vous nous dites là ?????

[Réponse de l'auteur]
Je ne réponds pas sur le nucléaire. Pour le reste je n'étais pas au Grenelle et encore moins au gouvernement. "Sauvons le Climat" avait mis en garde contre les projets dans l'éolien et le PV. Voyez, par exemple, ce qu'écrivait notre ami Pierre Jourde (malheureusement décédé) le 8 septembre 2008. Mais il n'est pire sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. http://sauvonsleclimat.eu/new/spip/spip.php?article208&var_recherche=Jourde Vous pouvez aussi voir ce que nous disions dans notre plaquette programme de janvier 2009 http://sauvonsleclimat.eu/new/spip/IMG/pdf/plaquette_SLC_final-2.pdf en particulier p.8, p.20 (pour l'éolien), et 21 (pour le PV).
[21]
Commentaire par Imbault
mardi 28 décembre 2010 16:21
Il est aisé de souffler sur les braises et ensuite de dire je ne réponds plus sur le nucléaire, pour l'éolien reportez vous sur tel et tel site, je n'étais pas au Grenelle de l'Environnement etc....Tout d'abord je n'ai été aucunement dérangé par les éoliennes à Amsterdam pendant trois nuits, mais je conçois qu'elles puissent indisposer, et......également obérer le prix des terrains, mais pour les installations et stations offshores, c'est le même refrain tout comme les projets dans l'atmosphère ! Il en résulte que les critiques émises à l'encontre des énergies renouvelables ne peuvent que conforter le nucléaire que vous ne souhaitez pas aborder plus longuement. Rien n'est parfait, j'en conviens, mais de deux maux, il conviendrait de choisir le moindre tout de même. Le progrès semble en marche puisqu'il semblerait que d'ores et déjà des substituts (tuiles de captage) puissent remplacer les panneaux solaires. Sans doute est-ce un hasard, mais votre intervention sur le solaire coïncide avec une certaine remise en cause par l'État des engagements qu'il avait pris en terme d'un peu moins de dépendance des énergies fossiles.
[22]
Commentaire par Jérôme Girard
mercredi 29 décembre 2010 14:21
Monsieur Nifenecker, dans votre article vous prenez en compte le CO2 émis par la construction des panneaux photovoltaïques, mais vous ne parlez jamais de la quantité de CO2 nécessaire pour la construction des centrales nucléaires (les quantités énormes de béton, d'acier, de transport de matières et matériels en tous genre), ni des quantités de CO2 nécessaire à l'extraction, au transport et à l'enrichissement de l'uranium; ni du CO2 émis par le conditionnement, le transport et l'enfouissement des déchets (plus d'un m3/an et par MWinstallé pour une centrale - il est intéressant d'imaginer le tas de déchet sur la place de chaque village que cela représente...). Ceci-dit je suis pour le nucléaire et les subventions qu'il reçoit via le CEA (et les augmentations de capital d'Areva par l'Etat) afin d'améliorer sa productivité, sa compétitivité (EPR Finlandais), la durée de vie des centrales et la minimisation de l'impact des déchets, je souhaite donc juste que vous nous répondiez sur la quantité de CO2 complète et comparable émise par cette forme de production, y compris construction, exploitation, déchets et démentellement. Merci.

[Réponse de l'auteur]
Des études sérieuses (à la suisse!) sur les cycles de vie des diverses méthodes de production d'énergie ont été faites par l'équipe du PSI de Zurich. Vous trouverez une présentation (malheureusement en anglais, mais comme ce sont des transparents on comprend asses facilement) à l'adresse suivante: http://www.sauvonsleclimat.eu/colloques/Bruxelles_08/Hirschberg.pdf Je vous recommande de consulter la figure 13 qui est très claire. Les principaux résultats sont en grammes de CO2/kWh: Charbon: 908 , Gaz: 423, PV: 49-60 éolien : 10 nucléaire: 6, Hydraulique: 3-4 Il est vrai que lorsqu'on voit le chantier de l'EPR on pense qu'il faut beaucoup de béton. Et c'est vrai en valeur absolue: il faut environ 500000 m3 de béton pour l'enceinte de confinement de l'EPR. Ceci correspond à 150000 tonnes de ciment. Il faut aussi et surtout environ 330000 tonnes d'acier. Finalement, en tenant compte des émissions liées à la production de ciment et d'acier, on arrive à 880000 tonnes de CO2 (880 milliards de grammes). Mais le même EPR devrait produire 12 TWh par an pendant 60 ans, soit un total de 720 TWh ou encore 720 milliards de kWh. En faisant la division on trouve que la construction de l'enceinte de l'EPR conduit à une émission de seulement 1,2 gramme de CO2 par kWh. Ce nombre est faible parce que la quantité d'électricité produite par un réacteur est énorme. Et nous avons tendance à raisonner en valeur absolue des tonnages mis en cause. Il faut ajouter l'étape de l'extraction du minerai, de l'enrichissement et du retraitement pour trouver les chiffres donnés par les suisses. Je ne tiens toutefois pas, dans le cadre d'une discussion portant sur le PV, à dériver vers le nucléaire. Je demanderai aux éditeurs de faire une contribution plus détaillée sur les sujets que vous soulevez.
[23]
Commentaire par Heloïm Sinclair
mercredi 29 décembre 2010 14:29
Le collectif sauvons le climat, après avoir attaquée sans relâche l'éolien, s'en prend maintenant au PV, comme si toutes les sources d'électricité renouvelables devaient en France être maintenue en sourdine pour laisser toute la place au nucléaire (dont les coûts de démantèlement et de gestion des déchets ne sont pas intégrés dans le coût du kWh).

Votre raisonnement est fallacieux. Il ne s'agit pas d'opposer la chaleur solaire à l'électricité solaire, nous avons besoin des deux pour les bâtiments à énergie positive ou à faible consommation. N'oubliez pas que le kWh élec solaire sera compétitif en France, avant 10 ans, par rapport au kWh délivré par le réseau.

Aussi, développer l'industrie PV française est stratégique, alors que le marché mondial atteindra 50 à 100 GW/an d'ici 2020. L'Allemagne étant au Nord de l'Espagne, vous veillerez à éclairer Mme Merkel pour la convaincre que c'est une folie d'installer plus de 50 GW d'ici 2020 outre-rhin. Le PV n'est pas uniquement destiné aux pays mal dotés en réseaux électriques, il est un enjeu fort aussi bien pour le Japon, les USA, l'Europe que l'Afrique.

Votre argumentaire est daté et à charge, ce qui ne surprend pas compte tenu de votre engagement pro-nucléaire...

[Réponse de l'auteur]
Ce que je mets en cause c'est le mode de financement du PV (et de l'éolien). Je pense que les allemands ont tout faux dans le domaine de la production d'électricité. Mais ils sont géniaux pour défendre leurs intérêts industriels. Ils se sont lancés dans la production industrielle des cellules et des éoliennes grâce à un système d'achat forcé comme le nôtre, et, une fois leur base industrielle construite, ils ont obtenu de l'Europe que ce système soit adopté dans, pratiquement, toute l'union. Et nous n'avons pas été capables d'obtenir que le nucléaire soit compté parmi les énergies non carbonées. Quand les Allemands décident de sortir du nucléaire ils défendent tous cette politique à l'international (même lorsqu'ils ne sont pas convaincus de la nécessité de sortir du nucléaire). Au contraire, certains des ministres français, qui devaient défendre les intérêts de l'industrie française, ont été les premiers à lui tirer dans le dos.
[24]
Commentaire par Socrate
jeudi 30 décembre 2010 11:27
Monsieur Nifenecker,

Sur votre dernière remarque et sur l'intelligence Allemande.
Même le nucléaire cherche des backup énergétiques (4ème génération - Fusion).
La différence qui existera entre la France et Allemagne sera donc à terme qu'ils auront maillé un système énergétique détaché de toute dépendance internationale sur des ressources non finies avec la possibilité de backup nucléaire, alors que nous serons obligés de leur acheter leur technologies industrialisées pour répondre aux exigences BEPos. Ils auront donc combien d'emplois durables et nous combien de chômeurs ? Car vous en conviendrez, et sauf à accepter d'aller bosser dans des centrales étrangères à vil prix dans des conditions douteuses, nous n'aurons pas enrichi la société, mais juste 1 société privée.

Enfin, cela ne répond pas aux questions suivantes :
- Sécurité approvisionnement
- Stocks/réserves extractibles d'uranium disponibles et localisation géopolitique
- Consommation mondiale d'uranium
- Stockages des déchets et acceptabilité sociétale
- Coûts réévalués des démantèlements qu'il faudra bien inclure dans le bilan comptable d'exploitation.
- Subventions recherche, fonds défense pour le stockage et démantèlement, etc qui sont des charges non affectées au prix du KWh mais bien financés depuis 50 ans par les Français.

Etc.

Le pire dans tout çà, c'est que nous ne sommes pas anti nucléaires mais que vous nous poussez à le devenir !!
[25]
Commentaire par Socrate
jeudi 30 décembre 2010 11:54
Compte tenu que vous attaquez le photovoltaïque sur la base d'argumentaires construits par "sauvons le climat" il convient d'apporter la contradiction à cette source par exemple en lisant ce communiqué de presse :
http://yonne.lautre.net/spip.php?article3140

Quelqu'un qui prétend à l'objectivité du journaliste mais s'appuie sur "une seule cloche" pour n'émettre "qu'un son" à destination du crédule de base, au motif que n'étant pas tous des énergéticiens spécialistes ou docteurs en physique nucléaire, il ne comprendra rien et suivra béatement des arguments qui viseraient à sauver son mode de vie... et bien qu'il soit le seul au monde à avoir choisi cette voie du tout nucléaire.

Plutôt que de chercher un mixte cohérent avec la réalité des marchés on nous interdit toute évolution et toute innovation dans le sens de l'histoire.

Tout finit par se savoir, et les nombreuses alertes de la cours des comptes ne sont que le début de la recherche de la vérité sur le tout nucléaire français.
Enfin, ce n'est pas parce que des mensonges sont cachés au milieu de vérités, et répétés 100 fois qu'ils deviennent des vérités.
Votre chance, si on peut s'exprimer ainsi, est que le Français n'a pas encore eu à subir une catastrophe nucléaire... Mettez des cierges tout de suite pour que cela n'arrive jamais. Car alors il faudra bien chercher les coupables à l'aveuglement politique que le français moyen ne sera pas prêt à endosser..

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