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Auteur
Stéphane Meunier, 37 ans, est Directeur Associé en charge du Pôle Energie & Utilities de Sia Conseil. Il travaille depuis 10 ans pour des énergéticiens français et européens sur leurs projets de transformation...

Renouvelables : le vent a-t-il tourné en France?


mardi 09 novembre 2010

Après le Grenelle de l'environnement, les énergies renouvelables avaient le vent en poupe. Mais, crise économique aidant, une série de tour de vis réglementaires ou fiscaux a rendu l'environnement de leur essor moins favorable.


2010-202. Dix ans pour atteindre 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre, 20 % d'économie d'énergie et 20 % d'énergie renouvelable dans la consommation totale d'énergie : un délai très court dans un secteur à cycle long.

Avec le Grenelle de l'Environnement ou encore des tarifs de rachat de l'électricité attractifs, la France semblait encore en début d'année très volontariste dans ce domaine, se donnant les moyens de cette ambition. Or, depuis quelques mois on peut se demander si le vent n'a pas tourné?

En effet, les retours en arrière semblent se multiplier :

-    dans l'éolien terrestre: nouveaux critères pour la création des zone de développement éolien (Loi Grenelle 2, Art. 90), réglementation ICPE (Installations Classées pour la Protection de l'Environnement) pour les mâts de plus de 50 mètres ... ;

-    dans le solaire photovoltaïque: baisse rétroactive des tarifs de rachats (arrêtés du 12 janvier 2010 et du 6 mars 2010) puis nouvelle baisse des tarifs de rachat au 31 août 2010, réduction du crédit d'impôt développement durable (article 13 du projet de loi de finances) ;

-    sur le partage des coûts: le paiement par les producteurs d'énergie de 100% des coûts de raccordement au réseau, par le biais d'un amendement à la loi NOME (Nouvelle organisation du marché de l'électricité) déposé à été entériné par le Sénat ;

-    sur la contribution au service public de l'électricité (CSPE) : 10 propositions pour limiter le déficit de la CSPE (Contribution au service public de l'électricité). Voir le rapport de Michel Diefenbacher et Jean Launay le cadre de la mission d'information sur la fiscalité écologique.

Des filières qui ont besoin d'incitations financières


Présentées comme un moyen de relancer l'économie dans le cadre du Grenelle de l'environnement (la croissance verte), aujourd'hui les filières renouvelables ne sont pas encore assez matures pour être rentables sans incitations financières. Nous avions tendance à l'oublier !

La crise est venue rappeler les réalités économiques : atteindre 20% d'EnR dans la consommation totale d'énergie coûtera très cher à la collectivité. Or, l'État est à la recherche d'économie, les réseaux de distribution n'ont pas pour vocation de subventionner une partie des investissements et le pouvoir d'achat des consommateurs s'effrite.

Cette réalité est clairement lisible dans le prochain budget. Le projet de loi de finances 2011 vient de donner un premier coup de frein au crédit d'impôt développement durable (baisse rétroactive de 50% à 25% pour le solaire). Et compte tenu de la politique de désendettement engagé, on peut penser que ce mouvement va se poursuivre et que cet avantage fiscal ne constituera plus un levier pour les années à venir.

 Tout cela donne le sentiment d'un cadre législatif et réglementaire instable. Or, les investisseurs désireux de se développer dans ce secteur ont besoin de visibilité. Il devient donc donner le sens de ces revirements.

Au regard de l'actualité, c'est plutôt l'obligation d'achat d'énergie renouvelable, financé par la CSPE, qui semble le véhicule durable du financement des EnR. En effet, EDF a l'obligation d'acheter de l'électricité renouvelable mais ce coût est répercuté sur le consommateur en appliquant sur les factures une taxe de contribution au service public de l'électricité (CSPE) qui est aujourd'hui de 4,5 €/MW et pourrait atteindre 7,5 €/MW au 1er janvier. Selon EDF, les charges de service public couvertes par la CSPE pourraient dépasser les 5 Milliards d'Euros en 2020, contre 3 Milliards en 2009 principalement à cause du développement des EnR.

Clarifier l'environnement législatif

Mais si l'on va dans cette direction de hausse de la CSPE, jusqu'où l'impact sur le pouvoir d'achat des Français sera-t-il politiquement acceptable ? Et dans quelle mesure cette augmentation par la taxe du prix de l'électricité s'opposera-t-elle à la convergence des tarifs réglementés vers les prix de marché, comme prévu par la loi NOME ? Les tarifs réglementés sont aujourd'hui plus bas que les prix du marché.

En complément de ces incitations à investir dans les EnR via la CSPE, il faudra compter sur les appels d'offres de la CRE ou des collectivités territoriales. Il s'agit d'appels à la construction de centrales biomasse, de parcs éoliens ou solaires qui sont financièrement aidés. On peut d'ailleurs imaginer qu'une partie du financement des incitations soit transférée vers les Régions dans le sillage des Schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie (SRCAE) institués par la loi Grenelle II.

Autres piste qui pourrait être étudiée : les Certificats verts. Il s'agit de sortes de primes données aux producteurs d'énergie qui fournissent la preuve qu'ils utilisent une installation certifiée comme verte. Ce dispositif de marché, volontaire ou contraignant, a été mis en place par quelques uns de nos voisins européens (Suède, au Royaume-Uni, en Italie, en Belgique et Pologne) sur le modèle des Quotas de CO2.

Une chose est certaine, la croissance de la part des EnR dans le mix énergétique reste durablement dépendant d'un environnement législatif et réglementaire incitatif qu'il devient urgent de clarifier si nous voulons atteindre nos objectifs.

Le site "Energies et environnement" de Sia-Conseil

24 commentaire(s)
[1]
Commentaire par g.jacquin
mardi 09 novembre 2010 16:14
Un peu surpris de ce que l’auteur écrit… Quelles sont ses motivations ???? Est-il au courant des chiffres dont il parle ????

Il faudra qu’un jour l’expansion nous explique comment sont choisis ses rédacteurs !!

10 ans pour atteindre 20% de réduction de GES , 20% d’économie d’energie et 20% d’énergie renouvelable…. La règle des 3 x 20
Je l’aurai presque’écrit : la règle des 3 vins ! Mais bon !!!

Allons-y

1) GES : La France produit :

Chaleur et électricité = 40% de GES
Transport : 24%
Industrie : 19%
Résidentiel : 7%
Autres 10%
L’auteur veut nous faire croire qu’en mettant des ENR (éolien, PV, autres) qui produisent de l’énergie électrique, on va décrocher le saint Graal !

Or que contiennent les 40% dut à l’électricité et chaleur :

Nucléaire : 78.1%
Hydraulique : 11.7%
THF : 10% dont environ 5% en cogénérations.

Baisser de 20% les GES en installant des ENR est donc irréaliste !

Pourquoi ?

1) On a besoin de centrales qui puissent varier leurs puissances rapidement donc il faut conserver les centrales dites THF! Certes, on peut remplacer une centrale charbon par une centrale à gaz (CCG) mais le delta GES reste minime en regard des objectifs demandés !

2) Même si on supprimait toutes les centrales THF, cela ne suffirait donc pas à respecter les engagements !
Les THF ne représentent que 10% de production d'électricité sur lesquels on voudrait economiser 20% du total des émissions de GES ?????

[2]
Commentaire par g.jacquin
mardi 09 novembre 2010 16:18
L’auteur veut nous faire sortir nos mouchoirs en expliquant que les apporteurs de projets ENR sont des pauvres petits gars brimés !!!!

L’éolien ;

ZDE : Rien de changé car on s’aperçoit que les communes ou CdC ont le droit de morceler leurs ZDE en autant de champs éolien qu’ils le veulent à condition que les DREAL soit d’accord ! (Je vous laisse imaginer les magouilles entre les communes ou CdC, les bureaux d’études qui travaillent pour eux mais aussi pour les DREAL ) !

Mais bon… c’est un autre sujet !

ICPE : J’ai déjà expliqué à plusieurs reprises que les autorisations ICPE ont différents classements suivant les process auxquels ils s’appliquent ! Pour l’éolien, il s’agit du classement le plus simple qui consiste à montrer que les éoliennes mises en places sont conformes aux normes ! RIEN DE PLUS ! D’autant que ce dossier est généralement donné avec les éoliennes par le constructeur !
[3]
Commentaire par g.jacquin
mardi 09 novembre 2010 16:23
PV : C’est quand même incroyable cette faculté qu’on certain de prendre les gens pour des imbéciles !!!

L’auteur, encore une fois, veut nous faire croire n’importe quoi !

Est-il normal que les professionnels de l’énergie qui couvrent les champs cultivables d’hectares de panneaux photovoltaïques se voient racheter l’energie au tarif de 370 € le MWh ???? C’est purement scandaleux ! Que les particuliers se voient racheter leurs 3 KWc à 58 Cts € le KWh n'est déjà pas très juste, eu égard à tous ceux qui habitent en appartement à qui on interdit cet accès "gratuit" à la modique somme de 50 000 € sur la durée du contrat de 20 ans signé avec EDF !

Rappel : Une installation PV de 3 KW coûte entre 16 000 et 22 000€ ! la différence est du bénéfice net sans imposition (pour le moment).

Raccordement réseau :

L’auteur nous fait la totale !!!!

Il voudrait que ce soit l’ensemble du peuple Français qui finance les coûts de raccordements ! (Par une CSPE bis sans doute ?)
Je rappelle que pour une installation en 20 KV, le coût moyen au km d’une tranchée pour enfouir les câbles puissance est de 140 000 €. Vous comprenez pourquoi les éoliennes sont proches des habitations (donc, proches des postes EDF) !!!

Et je ne parle pas de l’esprit de la réglementation ZDE qui voulait que toutes les éoliennes soient raccordées à un poste source avec un départ vers les lignes EDF en 63 KV… Vous multipliez par 10 les coûts de raccordement !
[4]
Commentaire par g.jacquin
mardi 09 novembre 2010 16:28
CSPE

Le délire continue ! Maintenant, l’auteur découvre que la CSPE est déficitaire !!!!

La CRE, dans son mode de calcul, a toujours dit que la part des ENR dans la CSPE allait exploser !!! Je rappelle que cette part est égale aux coûts évités retranché du prix moyen en France du MWh produit et également du coût évité par rapport au prix marché, à la Bourse EPEX.

Elle représentait, il y a peut, envion 5% du total de la CSPE! Elle sera vite relevée pour atteindre des sommets lorsque le grenelle sera totalement mis en oeuvre!

LA CSPE NE PEUT QU’AUGMENTER DE FAÇON CONSÉQUENTE DANS LES ANNÉES A VENIR !
[5]
Commentaire par g.jacquin
mardi 09 novembre 2010 16:49
Est-ce que le PV comme l’éolien a besoin d’incitations financières ?

Non évidemment !!!!

Pourquoi ? En aucun cas la France n’a besoin d’éoliennes, même si c’est la mode ou le moyen de se faire élire, la France à seulement besoin de renouveler son parc nucléaire, et de construire des CCG pour assumer les pointes et extrêmes pointes !

Il faut bien comprendre que les éoliennes, si elles sont trop nombreuses (application du Grenelle) obligeront EDF à construire des THF pour faire la substitution ! Que ces THF ne seront pas forcément implantées au bon endroit (les champs venteux ne sont pas obligatoirement les meilleurs endroits par rapport au réseau THT), et qu’enfin, ce n’est pas parce que les éoliennes tourneront que l’entretien des THF ne sera pas à faire !!!

Dans le sens optimisation des couts, c’est nul !

Pour le PV c’est différents, il se substitue intelligemment l’été au nucléaire mais cela n’impose pas de pratiquer un tarif de rachat complètement déconnant !

Il semble qu’enfin, les politiques commencent à comprendre l’ampleur des dégâts et mette un cout de frein à cette gabegie ! Il n’est jamais trop tard surtout quand c’est avec l’argent du peuple !!!!!! On aurait aimé que ce soit réglé bien avant et de façon plus radicale.
[6]
Commentaire par g.jacquin
mardi 09 novembre 2010 17:55
Clarifier l'environnement législatif ????

L’auteur écrit : “ Mais si l'on va dans cette direction de hausse de la CSPE, jusqu'où l'impact sur le pouvoir d'achat des Français sera-t-il politiquement acceptable ? Et dans quelle mesure cette augmentation par la taxe du prix de l'électricité s'opposera-t-elle à la convergence des tarifs réglementés vers les prix de marché, comme prévu par la loi NOME ? Les tarifs réglementés sont aujourd'hui plus bas que les prix du marché. “

Si je lis bien, l’auteur nous explique :

1) Qu’il faut fixer les tarifs en fonction de ce que les Français seraient susceptibles d’accepter sans broncher !!!

2) Que les prix du marché fixent les prix d’achat aux producteurs et non pas l'inverse: que les prix de revient + les marges (raisonnables) des producteurs fixent les prix du marché!
(surtout qu'aujourd'hui les tarifs de rachat des MWh ENR est réglementé)?

C’est scandaleux !!!! c'est de l'escroquerie ou du foutage de gueule !!

Je rappelle que DE GAULLE à indiqué que l’électricité était un bien nécessaire et qu’il devait couter le moins cher possible aux Français !

PAS L’INVERSE !!!

En clair, l’électricité n’est pas une marchandise sur laquelle on fait du business !

TOUT doit être fait et mis en œuvre pour que ce bien soit le moins cher possible !

C’est uniquement dans ce sens que doit être élaboré de nouveaux textes législatifs s’ils n’existent pas déjà !
[7]
Commentaire par irisyak
mardi 09 novembre 2010 17:59
Il faut faire en sorte que les énergies nouvelles se développent car la parité en Europe est attendue pour 2020 .. et pour l'éolien bien avant. Si nous ne le faisons pas cela nous coûtera très cher. Nous avons le devoir de défendre les grands atouts de notre pays en ce domaine. Il est seulement difficile d'abandonner le rêve d'une électricité très subventionnée et pas chère pour le consommateur.
Le lobby nucléaire et pétrolier est encore très puissant.
[8]
Commentaire par g.jacquin
mardi 09 novembre 2010 18:30
@ irisyak

Vous vous rendez compte de ce que vous ecrivez ?

La parité est attendue pour 2020… C’est quoi ce délire ? Quelle parité ???
Le prix de revient d’un MWh nucléaire est de 35€ pour les centrales qui doivent encore financer leur démantèlement et 25 € pour celles dont s’est fait (passage à 40 ans d’exploitation)! Pour le transport vous rajouter 30€ du MWh le reste étant la marge !!!
Je vous rappelle que le tarif moyen chez consommateur est de 12 Cts d’€ le KWh soit 120€ le MWh ! si on compare avec les 78% de fourniture nucléaire, cela fait une marge de 65 € le MWh pour financer la main d’œuvre, le remplacement du parc et le reste !
Un des très grands atouts de la France est justement, son pari, pris en son temps, pour le nucléaire ! Si vous voulez casser ce système, proposez quelque chose qui au moins, ne pénalise pas les Français !
Lisez un petit peu les rapports de la CRE !
Les directives européennes ne nous imposent aucune pénalité si nous ne respectons pas nos engagements (ce à quoi, l’Europe s’y attend compte tenu des engagements pris) !
Abandonner le rêve d’une électricité subventionnée n’est pas le problème, il se situe uniquement sur la gestion intelligente des acquits d’EDF et non pas sur :“ Comment on fait pour dépouiller EDF et s’en mettre plein les poches !“
[9]
Commentaire par Chelya
mardi 09 novembre 2010 22:33
@g.jacqui qui a l'air de ne pas connaitre les engagements internationaux pris par son propre pays...

La directive européenne sur les énergies renouvelables est une directive contraignante donc si la France s'écarte trop de la trajectoire qu'elle s'est fixé dans son plan d'action national elle devra rectifier immédiatement le tir sous peine de condamnation à des sanctions qui sont très élevés dans ce genre de cas... Nos partenaire européen ne vont pas rigoler avec ça puisqu'il s'agit d'une nécessité stratégique avec une priorité très haute. L'indépendance énergétique de l'Europe est en chute libre avec l'épuisement des gisements de gaz et de pétrole et le recours de plus en plus grand à des sources d'énergies venue de l'extérieur, uranium compris puisqu'il n'en existe aucun gisement en Europe... A partir de ce moment là vos considérations strictement financière n'ont aucun sens (en plus vous avez diviser au moins par deux le prix du MWh nucléaire...), est-ce qu'on demande à une armée d'être rentable ?

Alors à moins de vouloir ouvrir des mines d'uranium en France (ce que personne n'acceptera jamais puisqu'il s'agit d'une des activités les plus polluantes du monde), la seule solution qui reste pour réduire notre dépendance énergétique ce sont les EnR...
[10]
Commentaire par g.jacquin
mercredi 10 novembre 2010 09:40
@ Chelya

Encore une fois, vous faites erreur !!!!

1) Je connais les engagements idiots pris par la France ! et je les conteste autant que je n’en ai rien à faire !

2) De plus, ces engagements comme je l’ai démontré, porte sur une valeur non significative de notre production d’énergie, bien qu’utilisés par certains pour faire des montagnes de fric !

3) Si demain l’Europe nous demande d’arrêter nos réacteurs nucléaires, il est évident qu’il faudra de sacrés arguments pour que nous le fassions ! Et bien, nous demander de mettre des éoliennes partout nous obligeant à baisser notre production nucléaire plus rentable (qui, soit dit en passant, ne diminue pas ou très peu la consommation des combustibles), est du même niveau !

4) Que nos partenaires européens se mettent au même niveau que nous pour les émissions de CO2 concernant leur production électrique et après, on verra ! D’ailleurs, je suis très surpris du peu de remous que nous Français, faisons sur ce sujet, à Bruxelles ! Il faudra qu’un jour, on nous donne des explications précises sur ce laxisme !
[11]
Commentaire par g.jacquin
mercredi 10 novembre 2010 09:52
5) L’indépendance énergétique est juste une question de rentabilité donc de coût! Dire que la France est en danger de ne plus trouver de combustible est totalement faux ! Je vous rappelle que la France comme d’autres pays développés technologiquement, travaillent sur les réacteurs G4 qui permettent de consommer près de 100% du combustible alors que les REP n’en consomment que 1% !!! En clair, 1 année de combustible pour les centrales actuelles est équivalente à 1 siècle pour les future G4(à production identique). Sans compter que ce combustible, nous l’avons de stocké en France !!!

6) Donc, mes considérations financières sont au contraire pertinentes puisqu’il est largement admis par les professionnels des ENR, que l’éolien va coûter à la France plus de 50 Milliards d'€ et techniquement… pour rien !

7) De plus les coûts donnés du MWh nucléaire sont quasiment exacts. Désolé mais c’est comme ça ! Je vous les rappelle : 35 € le MWh produit, auquel on rajoute les 30 € de transport pour les REP les plus récents, et : 25€ + 30€ pour ceux qui sont amortis ! Par comparaison, l'eolien est à 82€ le MWh acheté par EDF auquel on rajoute le transport 30€...

Conclusion : la seule solution qui reste pour accentuer notre indépendance énergétique, est de se dépêcher de terminer les études des futurs G4, et les mettre en service !
J’ajouterai que l’hydrolien serait le complément intelligent pour la compensation des pointes et extrêmes pointes ! Mais j’en ai déjà parlé.
[12]
Commentaire par Chelya
mercredi 10 novembre 2010 20:46
@g.jacquin

Multiplier les envois de façon hystérique ne changera rien...

Pour une centrale nucléaire le coût de production est d'au moins 60 €/MWh dans les conditions actuelles, c'est à dire un cout comparable à celui de l'éolien (vous confondez cout de production et tarif de rachat... pour le nucléaire l'équivalent en "tarif de rachat" d'un cout de production de 60 € serait autour de 80 à 100 €/MWh)

http://clients.dbee.com/edf/20081204/en/telechargement/EDF_InvestorDay_F003_va.pdf (p8)

Bref que l'on construise des nouvelles centrales nucléaires pour remplacer les centrales françaises en fin de vie ou qu'on fasse de l'éolien au point de vue financier c'est la même chose (sauf qu'on sait combien vaut le vent dans 10 ans alors que l'uranium peut très bien voir son prix multiplié par 10, 100 ou 1000)... Quant on voit ce qui se passe au Niger on ne peut quand même pas décemment refuser d'équilibrer le mix énergétique français...

Et inutile de rappeler qu'il n'existe aucune offre commerciale pour les réacteurs abusivement appelé "4eme génération", vous n'allez pas demander à une génération de français de revenir à la bougie le temps qu'on arrive à les mettre au point...
[13]
Commentaire par Dom
mercredi 10 novembre 2010 21:34
C'est quoi les centrales nucléaires G4 ? La nouvelle arlésienne de ceux qui font une confiance aveugle aux ingénieurs tricolores ? Vous avez déjà vu ne serait-ce qu'un prototype fonctionner ? Non ? Ah bon, alors c'est pour quand ? L'an 2650 si tout va bien ?
Quand on voit qu'on est déjà incapables ne serait-ce que de construire sans défaut les infrastructures d'un pauvre EPR... (au fait qui va payer l'astronomique note finale du désastre annoncé du programme EPR ? Anne Lauvergeon ? Nicolas Sarkozy ? Ben non, le contribuable français, et le déficit des retraites et de la Sécu ne seront rien à côté).
Soyons un minimum sérieux et réalistes : il est infiniment plus réaliste de miser sur les énergies renouvelables que de miser sur le nucléaire génération 4, sauf à être totalement imbibé de propagande officielle.
[14]
Commentaire par g.jacquin
jeudi 11 novembre 2010 10:49
@ Chelya

Hystérique ???? Vous avez dit hystériques ?

Je m'amuse toujours de gens qui savent tout, mieux que tout le monde!!!

Vous êtes mieux informé que les gens de la CRE et des députés qui ont travaillé sur la loi NOME!

Pour la 3ieme fois, je redonne les prix!

Dans la loi NOME, il est prévu qu'EDF "cède" son energie d'origine nucléaire à 42€ le MWh. Proglio parle de pillage, mais la CRE rappelle que ce prix de 42 euros/MWHh est "supérieur de 36% au coût actuel de l'électricité de base d'origine nucléaire (30,9 euros/MWh).

Or ce cout est un cout moyen dont on estime que les centrales amorties sont à 25€ /MWh et celles qui ne le sont pas à 35€ /MWh.

Et cela se passe en 2010, au mois de mai ! (pas au siecle précédent).

Peut-être que depuis, je n'ai pas été informé d'une augmentation de l'Energie de plus de 100%% comme vous l'écrivez plus haut ? mais cela m'étonnerait!

Concernant l'offre des G4... Vous avez raison, Bien que Phenix et Super Phenix soient des démonstrateurs qui aurait dû nous placer leader sur le sujet, Vouanet a fait perdre des milliards d'€ à la France et tout le monde trouve cela normal! mais bon !?!?!

Je rappelle pour DOM que Phenix a fonctionné de 1973 jusqu'à 2009, que ce reacteur de génération 4 (neutrons rapides) a produit plus de 50% de l'Energie consommée dans le Languedoc-Rousillon et qu'il n'y a jamais eu le moindre problème alors que ce réacteur a servi à de nombreuses expériences.

[15]
Commentaire par g.jacquin
jeudi 11 novembre 2010 10:51
Le prochain démonstrateur, ASTRID, remplacera Phenix et sera toujours sur le site de Marcoule (2020).

D'ici là, les Français ne seront pas dans le noir à la seule condition que l'on arrête rapidement de construire des éoliennes qui elles, nous mettrons effectivement dans le noir! J'ai déjà, à de nombreuses reprises, expliqué pourquoi!
[16]
Commentaire par Chelya
jeudi 11 novembre 2010 14:21
Je vous ai donné les informations d'EDF qui s'y connait un peu mieux que vous sur le prix d'une centrale nucléaire... Le chiffre que vous donnez proposé par la loi NOME correspond uniquement au cout d'opération du parc nucléaire d'EDF, c'est à dire qu'il s'agit d'éviter qu'EDF puisse avoir un monopole de fait parce que le prix de vente du nucléaire actuel ne se voit pas imputer les subventions apportés par l'état français au moment de la mise en place du programme nucléaire (travaux du CEA, prise en charge totale des couts de réseau électrique, statut des agents...).Pour des raisons de justice et de morale la France avait le choix de trouver un moyen de se faire rembourser les subventions (rentrée d'argent dans les caisses de l'état mais paiement de l'électricité au vrai cout) ou de partager ces subventions passées avec tout le monde (perte d'argent des caisses de l'état au bénéfice des gros consommateurs d'électricité) et elle a choisi la deuxième solution.

Vu que les centrales françaises sont en fin de vie, vous voyez vraiment l'état français faire encore la même chose avec un endettement à 80% ?

Projet démonstrateur en 2020 ça veut dire pas d'offre industrielle avant au moins 2030... Vous croyez vraiment que vous allez convaincre les français de se mettre à la bougie pendant tout ce temps ?
[17]
Commentaire par g.jacquin
jeudi 11 novembre 2010 17:11
Manifestement, on ne parle pas de la même chose!

1) Le prix de revient moyen d'un MWh nucléaire est donné par la CRE à 31 €. Ce n'est pas mon chiffre, ce n'est pas un délire, c'est le chiffre donné par la CRE qui connaît précisément les coûts de revients des différents types de producteurs.

2)Le débat porte sur les coûts des producteurs ENR et leur utilité.
Donc, l'éolien est à 82€ du MWh pour une energie produite non prédictible! le PV est à 370 € le MWh au sol et à 580€ du MWh en bâti intégré, pour les 2, quand il y a du soleil. Si on ajoute à cela les problème d'environnement, on comprend que ce type d'ENR est totalement désavantageux!

3) Les Français et les bougies... Ce n'est pas pour demain ni après-demain tout simplement par la construction de nouveau EPR. Et merci de ne pas me rabâcher les incontournables habituels!
Je vous rapelle qu'en hiver par -15 en plein anti-cyclone apres 17 heures ni eolien, ni photovoltaïque! Donc, dans ce cas... oui pour les bougies!

4) On est bien d'accord pour les G4 en 2030, mais ce n'est pas gênant, car il n'est pas exclu que les REP durent jusque là (50 ans d'exploitation)!

5) la loi Nome... je ne l'ai pas étudiée en détail. Comme ce que vous écrivez sur ce sujet m'étonne...Je vais m'y mettre et on verra bien! Donc pour le moment, je me dispense de commentaire sur ce sujet!
[18]
Commentaire par g.jacquin
jeudi 11 novembre 2010 19:15
loi Nome

Chelya, etes vous sur de ce que vous avez écrit ????

Il semble que cette loi soit pour le moins bizarre puisque son but premier est de faire des profits sur le dos du consommateur. Elle vise à tuer le tarif régulé du service public, garantissant les prix les plus bas, mais surtout,elle fait de l'électricité une marchandise comme les autres alors qu’elle est un bien vital, de première nécessité.

Cette loi semble scandaleuse et dans le droit-fil de ce qui c'est fait pour les retraites et le referendum sur la constitution européenne by passé par le Parlement!!! perso, je commence à avoir vraiment mal au derriere!!!

La loi nome, c'est au mieux 25% d'augmentation des tarifs dans les mois qui arrivent! Effectivement, à ce régime, le nucléaire va vite devenir moins intéressant que les ENR!!!!

En fin de compte, la méthode est simple puisqu'on est incapable d'avoir des ENR (comme des concurents à EDF) à des tarifs intelligents, on augmente les autres et en particulier le nucléaire et l'affaire est dans la poche!!!!

À ceci près que, quel que soit le tarif de vente des MWh nucléaire aux autres exploitants (Poweo et consorts) il n'en demeurera pas moins qu'EDF sera toujours en mesure de pratiquer des tarifs plus bas! Sauf à dépouiller cette société... ce qui semble etre la finalité!

Le KWh moyen vendu aux particuliers sera vite à 25Cts d'€ soit plus de 100% d'augmentation!

La France ça devient triste! Mon pauvre De Gaulle... si tu savais!!!
[19]
Commentaire par geart
jeudi 11 novembre 2010 23:22
La cour des comptes nous dit qu'a terme,cela représentera 250 EUROS an par foyer ;on a fait des révolutions et tout detruit pour moins que ça.Si vous croyez que l'on va se laisser plumer par des avariqueux capitalistes pourris qui vont nous exploiter,alors là,CO2 ou pas, ça va chier dans le pays et les panneaux vitrés pourrez se trouver dévitrés, on aime pas se faire exploiter par l'autre,le voisin,d'ailleurs les defendeurs du systeme sont en ville,ils ont rien sur le toit de leur immeuble,et ils se font baiser par une poignée de privilégiés tellement ils ont leur cerveau pris par le nouveau" toc" obsession qui leur font perdre tout reperes et c'est devenu la nouvelle religion,la nouvelle diabilisation,si vous croyez que cela va ce passer comme ça!!!!!!!!!
[20]
Commentaire par carl
lundi 15 novembre 2010 08:31
Avec Eric besson j'espère que non, par contre pour le faux et trés mauvais renouvelable qu'est l'éolien industriel statique ...j'espére que cette technologie sera éliminée définitivement en mer comme sur terre .
Je pense que c'est trés bien d'avoir retiré l'énergie du ministère de l'environnement . ...on va y voir plus clair !
[21]
Commentaire par g.jacquin
lundi 15 novembre 2010 10:11
Oui, ... je sais pas !
Lefevre est un lobbyiste en même temps qu'un affairiste! Je ne serais pas étonné s'il passait de 500 à 1000 mats par an! On va le savoir bientôt puisque la loi Nome passe en deuxieme lecture à l'assemblée dans le courant du mois et qu'il sera fatalement question des ENR !
[22]
Commentaire par carl
lundi 15 novembre 2010 15:03
A mr Jacquin , c'est Eric besson qui prend l'énergie et pas lefevre .
Bref je sais pas ...mais au moins là le gouvernement ne pourra pas nous faire passer des milliards de dépense inutiles ( moi je parle de nouvelle pollution ) sous couvert de l'environnement ..de ce green washing et de cette vague verte complétement infiltrée malsaine et corrompue . ...c'est fini ça .
[23]
Commentaire par g.jacquin
lundi 15 novembre 2010 18:10
Comme j'aimerai vous croire !!!!!!!
[24]
Commentaire par F.Plessis
mercredi 01 décembre 2010 08:46
Intéressant comme débat.

On voit bien que la discussion est dans l'impasse, et ça se comprend! Des ENR il en faut largement dans le parc de production d'électricité. Nucléaire, pas nucléaire :
Il est quand même difficile d'être contre quand on connait la part de production d'électricité du nucléaire.

Pour pouvoir en limiter l'utilisation, et avoir recours aux ENR, il faudrait abolir certaines pratiques en légiférant :

1) Abolir l'utilisation de l'électricité comme source d'énergie primaire pour le chauffage.
2) Interdire Catégoriquement les lanternes chauffantes extérieures fonctionnant à n'importe quelle énergie.
3)Inciter de façon plus forte aux investissement d'isolation thermique.

Biensûr, une fois rentré ces 3 points dans une loi (et non pas les pseudos engagements du grenelle), il faut continuer à développer les ENR (éolien, solaire, hydro, biomasse) qui nous permettrons de nous éclairer et de communiquer.

Car utiliser l'énergie électrique pour se chauffer n'a été inventé qu'à l'investissement dans le centrales nucléaires pour en amortir le coup.

Les pros nucléaires qui interviennent dans ce débat oublie 3 choses :

la rationalisation de l'énergie,
la maitrise de l'énergie,
les énergies renouvelables.

ET aussi que les déchets nucléaires sont un problèmes évident!
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Auteur
Stéphane Meunier, 37 ans, est Directeur Associé en charge du Pôle Energie & Utilities de Sia Conseil. Il travaille depuis 10 ans pour des énergéticiens français et européens sur leurs projets de transformation...

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