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La baisse du pétrole a plus d'effet sur l'industrie que le CICE


mercredi 26 novembre 2014

Selon une étude de COE-Rexecode, la chute du prix du baril de pétrole représente pour l'industrie une économie supérieure aux versements au titre du CICE, le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi.


Voir le site de COE-Rexecode

Selon une étude de COE-Rexecode (1), depuis le début de l'année, le cours du baril de Brent a reculé de près de 30% en dollars et d'un peu plus de 22% en euros. Cette baisse impressionnante des prix du pétrole allège la facture énergétique des pays importateurs nets. En première approximation, la facture des importations énergétiques de la France sera réduite d'au moins 5 milliards d'euros en 2014.

L'industrie en est le principal bénéficiaire après les transports. Pour une approche plus fine, les tableaux d'entrées-sorties de l'Insee permettent de calculer le poids des consommations intermédiaires de produits raffinés et de carburants dans la production et l'excédent brut d'exploitation (EBE). Ainsi, la baisse de 16% du cours du Brent entre septembre 2013 et octobre 2014 occasionne une baisse de 0,2% des prix de la production de l'ensemble de l'économie, équivalent à 0,5% de la valeur ajoutée et 1,2% de l'EBE. Cet impact varie bien sûr selon le profil des consommations intermédiaires de chaque secteur d'activité.

Dans l'industrie, un impact supérieur à celui du CICE

Dans l'industrie (hors énergie), cette baisse des prix équivaut à 2,9% de l'EBE, soit environ 2 milliards d'euros. C'est une économie supérieure aux versements au titre du CICE dont le secteur bénéficiera en 2014. La chimie est le secteur industriel qui bénéficie le plus de la baisse du cours du baril de Brent.

Il est à noter que cette estimation ne tient compte que de l'impact sur le prix hors taxes et est basée sur l'hypothèse que le choc positif de prix en amont est conservé dans les marges du secteur. Or il est très probable que cet avantage soit rétrocédé en aval sous forme d'une baisse de prix.

(1) Coe-Rexecode est un institut privé d'études économiques né de la fusion, à l'automne 2006, de deux instituts cinquantenaires : Rexecode et le COE de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris.

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4 commentaire(s)
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Commentaire par Gépé
jeudi 27 novembre 2014 09:31
Bravo pour l'Expansion de publier cette étude, mais elle doit être complétée par les travaux de Coe-Rexecode sur une réforme fiscale à niveau constant proposant de répartir les charges sociales sur la consommation, et plus spécialement sur la consommation d'énergie et sur les entreprises, ce qui permettrait de réduire le cout du travail et d'appliquer le pacte de responsabilité en choisissant comme contrepartie une augmentation du prix de l'énergie. Tout ça mérite un développement plus détaillé.
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Commentaire par Gépé
jeudi 27 novembre 2014 10:12
En effet, le système économique comprend le travail, le capital et l'énergie. Si on modifie le sous-système énergie, on modifiera les systèmes économiques de l'ensemble des pays développés, ce qui ne sera pas nécessairement favorable à la France, tout au moins pour certains domaines d'activité. Il faut raisonner à système économique constant (à niveau constant). Si on souhaite réduire le cout du travail, il faudra nécessairement augmenter le prix de l'énergie si on ne souhaite pas augmenter les charges sur le capital. comme certains le proposent (faire payer les machines). La conclusion est bien de répartir les charges sociales sur le travail et sur l'énergie, éventuellement en réduisant aussi les charges sur le capital. Cette répartition doit correspondre à un équilibre que l'on peut atteindre progressivement. Le projet de réforme fiscale de Coe-Rexecode, associé à la note n°6 du conseil d'analyse économique contient la solution.
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Commentaire par Gépé
samedi 29 novembre 2014 07:36
S'il est encore temps de réagir, je précise qu'il faut tenir compte de la vitesse d'évolution du prix de l'énergie, rapide, c'est une crise, lent, c'est agir sur les comportements avec une action différente pour la production ou l'économie d'énergie, et aussi du recyclage des gains escomptés sur l'énergie (fiscalité énergétique) avec réduction du cout du travail et recherche de l'équité. Merci.
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Commentaire par meleze
lundi 08 décembre 2014 17:32
C'est profondement injuste que les entreprises de transport routiers aient réussi a echapper a la taxe carbone alors qu'elles sont le premières a bénéficier de la baisse des cours. Par ailleurs votre article fait completement abstraction des negociations de l'ONU sur le rechauffement climatique or c'est dans le domaine de la pollution que la baisse des cours a la conséquence la plus nefaste.