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Créé en 1914 par Edwin Booz, Booz & Company est un pionnier du conseil en stratégie. Aujourd’hui, la société emploie 3500 personnes qui conseillent les entreprises dans plus de 30 pays et 59 bureaux...

Il y a trop de gaz dans le monde


lundi 29 juin 2009

En raison de la crise économique et pour la première fois de son histoire, la demande mondiale en gaz naturel diminuera, générant un excédent de 5 à 12%, selon une étude du cabinet Booz & Company


Voir le rapport de Booz and Co


La récession économique pourrait profondément transformer le marché mondial du gaz. Pour la première fois, la diminution de la production des pays industrialisés pourrait conduire à une chute de la demande en gaz naturel en 2009 et 2010, provoquant une surproduction de l’ordre de 5 à 12% et un ralentissement du marché pendant près de 10 ans.

Depuis l’essor du marché du gaz dans les années 60, ce combustible a connu un immense succès. Le volume de ses ventes a augmenté de 4% par an entre 1965 et 2007. Avant la crise, les analystes prévoyaient que la demande en gaz augmenterait de 2% par an (soit le double de la demande en pétrole). Mais en raison du lien étroit entre production industrielle et demande en gaz, pour la première fois de l’histoire de ce marché, la récession économique, provoquera une diminution significative de la demande en gaz en 2009 et 2010.
Cette baisse est liée au ralentissement de l’activité des industries à forte intensité énergétique. En effet, selon les prévisions, la production de l’industrie automobile chutera de 25% tout au long de l’année 2009, celle de l’industrie chimique diminuera au même rythme, tandis que la production de l’industrie sidérurgique a chuté de 30% en Europe et en Amérique du Nord.

Une surproduction de 5 à 12%

L’impact sur les acteurs de ce marché - producteurs et acheteurs de gaz - sera considérable. Si, en raison de débouchés incertains et d’une restriction de l’accès aux financements, un nombre significatif de chantiers d’infrastructures d’exportation a été annulé ou reporté ( projets de liquéfaction en Russie, Bolivie,  Iran, Niger, Australie…), toutefois, de nombreux projets lancés avant la récession sont actuellement en cours (construction d’usines de liquéfaction et de nouvelles pipelines). Ce phénomène, conjugué à l’augmentation de la production de gaz issue de sources nord-américaines non-conventionnelles, laisse à penser selon les prévisions de Booz & Company que l’offre mondiale en gaz naturel devrait être excédentaire de 5 à 12% . Cette surproduction, qui est une première sur ce marché, devrait vraisemblablement durer une dizaine d’années.

Pour mieux comprendre les évolutions de ce marché, Booz & Company a analysé deux scénarios.

Un premier scénario démontre que, tandis que les économies développées subiront encore les effets de la crise, les économies émergentes continueront à générer de la demande, ce qui conduira à une augmentation générale de la demande de gaz (2 à 3%).

Le second scénario se fonde sur l’existence d’un lien entre la production industrielle et la demande en gaz. La demande intérieure des économies émergentes ne suffira pas à compenser la diminution de leurs exportations vers les pays industrialisés. Ainsi, la demande en gaz ne retrouvera son rythme de croissance qu’une fois la récession terminée avec un niveau probablement inférieur à celui qu’elle avait avant la crise.

Une coopération nécessaire entre grands exportateurs

Afin d’éviter les risques inhérents au phénomène de surproduction, tels qu’une pression à la baisse    sur les prix et une modification de la structure des prix (par exemple une dissociation par rapport aux prix du pétrole), les grands exportateurs de gaz comme la Russie, la Norvège, l’Algérie et le Qatar auront tout intérêt à coopérer. Si on ajoute la volonté des acheteurs de renégocier les contrats, la rentabilité pourrait elle aussi être menacée. Les compagnies nationales telles que Gazprom en Russie, Statoil en Norvège et Sonatrach en Algérie et au Qatar devront donc mesurer les conséquences d’une réduction de la production et reconsidérer leurs projets au regard de ces nouvelles conditions de marché. Elles pourront aussi initier des ententes géographiques avec les autres acteurs, afin d’optimiser les coûts de logistique et développer leurs capacités, par exemple par le rachat d’entreprises spécialisées en exploitant les faibles valorisations de ces dernières.

Le site de Booz and Co
1 commentaire(s)
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Commentaire par Catalan66
lundi 29 juin 2009 10:59
Qu'attendent les "autorités" pour en baisser le prix ?
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