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Nucléaire et présidentielle : les positions des principaux candidats


jeudi 12 janvier 2012

L'énergie, et notamment la question de l'avenir du nucléaire, s'est imposée comme un des débats principaux de la présidentielle 2012. Les candidats déclares ou potentiels apportent tous leurs réponses... plus ou moins claires.


Un consensus tacite s'est peu à peu installé sur le nucléaire : y rester, en sortir ou le réduire est, en tout état de cause, une affaire de temps long.

Eva Joly, la candidate écologique la plus déterminée à abandonner cette filière, considère qu'il faudra environ 20 ans pour en sortir complètement. Dans l'immédiat, dans ses tracts,  elle se prononce pour l'arrêt de deux centrales parmi les plus anciennes, Fessenheim et Bugey, et l'abandon de l'EPR de Flamanville. En outre, tous les candidats admettent que la part du nucléaire dans le mix électrique (aujourd'hui de près de 75%), va baisser, ne serait-ce, comme l'a déjà noté Nicolas Sarkozy, que parce que les énergies renouvelables vont se développer.

Ceci étant, c'est ensuite tout un camaïeu de positions...

Nicolas Sarkozy ne s'est pas encore déclaré mais ses options sont sans ambiguïté : il est pour le soutien plein et entier au nucléaire (voir ses positions détaillées). Dans son discours de Pierrelatte,  fin novembre, il a confirmé -mais sans calendrier- le projet de construction d'un deuxième EPR à Penly. Son gouvernement a engagé 1 milliard d'euros pour la recherche des réacteurs de 4e génération. Flamanville continue bien sûr, et rien n'indique qu'on aille vers la fermeture de Fessenheim... sauf si EDF décidait que le poids des investissements pour maintenir cette centrale symbolique et très ancienne est trop lourd. Dans ce cas, il serait improbable que le candidat Sarkozy s'oppose à une décision de nature économique.
 
François Hollande (voir ses positions  , avant l'annonce de son programme fin janvier) se cale depuis le début sur le thème de la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique : de 75% à 50% d'ici 2025, ce qui est, souligne-t-il, du même ordre d'effort que celui engagé par lAllemagne pour passer de 25 à 0. L'accord entre le PS et les verts d'EELV a spécifié que cela supposait la fermeture de 24 réacteurs. Mais, dans le camp de François Hollande, on laisse entendre qu'il n'y aura qu'une fermeture dans le quinquenat à venir, celle de Fessenheim. François Hollande a d'ailleurs implicitement approuvé le rapport de l'ASN (lequel ne recommande aucune fermeture).

Enfin, François Hollande est pour la construction de l'EPR de Flamanville, mais contre celle de Penly. Il s'est prononcé pour le maintien de la filière de retraitement des combustibles usés et laisse la porte ouverte à la recherche sur la IV génération de réacteurs (voir sa tribune au Monde ).

François Bayrou, le candidat centriste, a affiché une très grande prudence et laisse tout ouvert. Pour lui, il faudra du temps  et la transition énergétique sera longue. Ses lieutenants, comme Yann Wehrling, insistent sur la nécessité de replacer au premier plan la lutte contre le réchauffement climatique, ce qui   a pour effet de ralentir les ardeurs anti-nucléaires.

Marine Le Pen (voir son programme ) est pour le maintien du nucléaire sur le « moyen terme », et pour une transition vers les renouvelables sur le « long terme ». Elle prône un effort de recherche sur l'hydrogène, ITER et les énergies nouvelles et d'une façon générale, une relocalisation des entreprises.

Dans une déclaration rapide mais remarquée , Arnaud Montebourg s'est désolidarisé de l'accord PS-EELV, traduisant donc un mouvement vers le nucléaire.

La situation est paradoxale pour le candidat Jean-Luc Mélanchon. Lui-même et son parti de gauche  affichent une position plutôt « anti », alors que l'allié communiste, le PCF, sensible aux arguments syndicaux, notamment de la CGT, reste plutôt sur sa position traditionnelle « pro ».

Corinne Lepage, ancien ministre de l'écologie, ne cache pas son hostilité.
 
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9 commentaire(s)
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Commentaire par patrig k
jeudi 12 janvier 2012 23:36
souhaitons que l'accident radical ne vienne pas contredire le manque de radicalité des options, dont celle à vingt ans ! [br/][br/] [br/][br/]prions mine de dieu qu'il ne survienne pas avant, sans quoi !
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Commentaire par Gépé001
vendredi 13 janvier 2012 07:43
Le nucléaire est à analyser avec l'angle de la sureté,mais l'ensemble de l'énergie doit satisfaire à des contingences économiques qui pourraient être catastrophiques en l'absence du nucléaire.A méditer!
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Commentaire par patrig K
vendredi 13 janvier 2012 11:31
catastrophiques en l'absence du nucléaire.A méditer! /// [br/][br/][br/] [br/][br/][br/]ah bon ! Combien de pays sont sans nucléaire et ne sont pas pour autant en état de catastrophe ... la France est une exception caricaturale et le jour de la cata financière est déja là , EDF qui ne vaut plus que 33 milliards d'euros est endettée de 40 à 45 mds, AREVA spolié de son plein gré de 2.5 milliards d'euros Euramin, Bure va couté 35 mds au lieu de 12, les démantèlements ne sont toujours pas provisionnés ... Bref , il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut rien voir , etre fan à ce point là, dénote de l'abrutissement ...
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Commentaire par Gépé001
samedi 14 janvier 2012 07:51
Je réponds à patrig K.Merci pour votre commentaire.Je raisonne avec la notion de rente énergétique applicable à toutes les énergies,et je compare avec nos voisins européens:les Anglais ont du gaz et s'oriente vers le nucléaire,les Allemands ont du lignite et ont des accords avec les Russes pour du gaz à bon marché,les Danois ont du gaz,les Suédois de l'hydraulique,etc...La rente correspond à un enrichissement;ou est notre rente par rapport à nos voisins?
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Commentaire par patrig k
dimanche 15 janvier 2012 13:23
@ Gépé 001 avec les Russes pour du gaz à bon marché/// [br/][br/] [br/][br/]EDF à pris des parts sur la gazoduc Souhstream [br/][br/] [br/][br/]GDF SUEZ ou plutot Suez gdf (35% de part à l'état et l'inversion sémantique pour surfer sur le passé GDF public) a pris des parts sur northstream , et l'europe se fouvoi a construire Nabucco pour tenter de contrer la domination Gasprom en Europe en achetant du gaz aux dictatures de l'Asie Centrale ... [br/][br/] [br/][br/]Rentabilité ! Ces groupes internationaux n'ont que faire de vos idées de rentabilité, le seul motif de leur politique, prendre un max en un mini de temps pour remplir la poche des actionnaires, dont fait parti l'Etat skyzo français ... !
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Commentaire par hvidsten
lundi 16 janvier 2012 10:40
malheureusement c'est le couple éolien industriel et centrales a gaz qui prend le dessus ....d'où massacre de l'environnement et capital paysage , nouvelles émissions massives de co2 ,dépendance tjrs plus forte de l'extérieur et flambée de prix , profits malsains . ...tu parles d'un grenelle de l'environnement !!!
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Commentaire par Hervé
lundi 16 janvier 2012 20:01
Merci pour cet article. [br/][br/]L'avenir énergétique est sombre. Nous arrivons au Peak Oil. D'ici quelques années, les couts de l'énergie importée vont augmenter fortement. Les prix monteront jusque à forcer une baisse de la consommation, soit par un phénomène de crise, soit par une baisse forcée de la consommation. Ceux qui auront fait les bons choix s'en sortiront mieux que les autres. La transition sera trés complexe. [br/][br/]Dans ce contexte, abandonner prématurément le nucléaire n'est pas forcément une bonne chose pour un pays qui n'a pas de charbon, éventuellement un peu de gaz de schiste...
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Commentaire par patrig k
mercredi 18 janvier 2012 22:48
couple éolien industriel et centrales a gaz qui prend le dessus/// [br/][br/] [br/][br/]c'est un fait, parce que vos centrales ne seront jamais rénovées comme cela a été annoncé, le gaz est la roue secours de ce nucléaire archaique, et le niger vendra son minerai au chinois , ils ont le fric, le nombre et la technologie que vos stars des mines leur ont fournit , les oligarchiques de droite comme de gauche, sont les princes aristos de l'ancien régime , c'est l'éternel renouvellement, et vous les fans béats a gober le Roy !
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Commentaire par Hervé
mardi 24 janvier 2012 13:39
@ Patrig K
Faudra-t-il encore pouvoir payer le gaz car aujourd'hui, l'importation d'énergie de la France représente environ 50G€, pour l'essentiel des hydrocarbures, l'import d'uranium ne pèse que 2% de cette somme, pour 16% de la fourniture utile. Il faudrait multiplier par 10 le prix de l'uranium pour qu'il pèse autant que le gaz qui va être nécessaire pour suppléer l'éolien… On n'en est pas encore là. De plus le recours à la G4 aurait réglé le problème (si on l'avait développé a temps on y aurait beaucoup gagné dans le futur...).
Le Niger n'est pas le seul producteur d'uranium. Il y en a partout, c'est bien mieux réparti que le pétrole. Et on est loin d'avoir découvert tous les gisements, car c'est moins recherché que le pétrole.
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