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Taxe carbone et crèche de Haïfa…


mardi 16 juin 2009

La taxe carbone va être le grand débat des mois à venir. Nous ouvrons le dossier avec un point de vue qui met en garde contre la facilité. Mais quel rapport avec une crèche de Haïfa ?


La « parabole de Haïfa » est extraite d’une contribution sur la fiscalité par Jean-Marc Daniel sur le site de Débat&Co.  
Voir le texte complet


Les bonnes intentions fiscales se retournent souvent contre ceux qui les usent et en abusent. Pour les économistes, cela prend la forme de la parabole de la crèche de Haïfa. De quoi s’agit-il ?

Dans la crèche en question, les parents doivent venir chercher leurs enfants le soir avant 17h. Mais le personnel se plaint de ce que certains jours, un ou deux parents se présentent avec dix ou quinze minutes de retard. Dans un premier temps, le maire, pour éviter que ce phénomène ne prenne de l’ampleur, fait distribuer un court texte rappelant que la ponctualité fait partie des éléments constitutifs de la vie en société. Et de fait, le nombre de retard se réduit. Mais le personnel continue à se plaindre de deux ou trois malotrus systématiquement en retard. Le maire prend le taureau par les cornes et affiche un barème d’amendes par heure de retard. Résultat, la plupart des parents paient les amendes et viennent à 20h : en donnant une valeur monétaire à l’absence de ponctualité, la mesure prise permet aux parents d’en réévaluer la nature profonde.

De même, pour les économistes, le pollueur poussé à une certaine discipline par sa prise de conscience des problèmes de l’environnement se trouve libéré de toute contrainte morale dès lors qu’il devient payeur sur la base d’une évaluation faite par l’Etat. La taxe écologique gomme la référence citoyenne et annihile la prise de responsabilité éthique.

L’impôt moral est donc difficile à manier et avant d’en faire l’alpha et l’oméga d’une politique de correction des comportements, il faut y réfléchir à deux fois : bref, dans la phase actuelle, si on doit augmenter les impôts, je pense que deux points de CSG valent mieux que toutes les taxes carbones possibles et imaginables.

Jean-Marc Daniel est professeur d'économie à ESCP-EAP et chargé de cours à l'Ecole des mines de Paris. Il est également directeur de la revue Sociétal et chroniqueur au journal Le Monde
1 commentaire(s)
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Commentaire par tyler
dimanche 21 juin 2009 11:04
plusieurs petites remarques:
1, c'est grâce au fait que nos carburants sont significativement taxés depuis longtemps que notre industrie automobile survie et qu'elle est restée "sobre"
2, votre parabole trouve ses limites avec le carbone, dans le sens que si nous ne faisons rien le cout augmentera de toute manière, et sans que nous l'ayons choisi.
Le cout de la taxe doit être significatif et afficher une augmentation programmée de manière à donner un signal sur le long terme.
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