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Le cri d'alarme du vice-président du GIEC


lundi 28 avril 2014

Pour respecter la décision de Copenhague, il ne faut pas «réduire» les émissions de CO2, mais les rendre nulles et même négatives, lance le Pr Jean-Pascal van Ypersele, dans une interview au magazine Queries.


Queries est une publication de la FEPS (Fédération européenne d'études progressistes), présidée par Massimo d'Alema, plateforme de think tanks sociaux-démocrates européens. Son dernier numéro, paru en mars, publie une interview  du Pr Jean-Pascal van Ypersele , Vice-président du GIEC et professeur de climatologie à l'Université de Louvain-la-Neuve (Belgique).

Voir le texte intégral de l'interview
 

Extraits

Pr van Ypersele - Si on veut respecter l'objectif fixé par les dirigeants du monde -et non pas par  le GIEC- au sommet de Copenhague, à savoir empêcher que la température ne s'élève jamais de plus de 2°C au-dessus de le température pré-industrielle, alors il faut arriver à des émissions globalement nulles bien avant la fin du siècle, à une date comprise entre 2060 et 2100. Puis il faut aller vers des émissions mondiales négatives, c'est-à-dire une situation où l'on absorbe plus de CO2 qu'on n'en émet !  C'est un défi. Le GIEC l'a identifié dès 2007. Il n'est pas assez mis en avant.

Je pense que très peu de décideurs ont perçu ce qu'implique cet objectif. A Copenhague, ils ont même avancé un chiffre souhaitable de 1,5° d'augmentation de température, alors que le scénario du GIEC le plus exigeant nous conduirait à être en 2100 juste au-dessus de 2°, pas en dessous ... En revanche, si l'on reste sur le scénario dit « business as usual », on dépassera la barre des 2° un peu avant 2050.  

Queries - Mais dans ce cas il faut empêcher les habitants de la planète de respirer et les bovins de ruminer ...

Non, bien sûr. Mais sur les grandes installations énergétiques qui produiraient encore du C02, il faut le capturer avant qu'il ne se répande dans l'atmosphère. Et il faut adopter une démarche proactive, que résume l'acronyme BECCS (Bio energy carbon capture and storage). La seule manière connue aujourd'hui d'y parvenir à grande échelle est de recourir à des centrales électriques à base de biomasse et d'utiliser le captage et stockage du CO2. On utilise la végétation comme « capteur » de CO2, on en extrait l'énergie en brûlant la biomasse, on capture le CO2 et on l'enfouit.

Avec toutes les questions associées : comment produire la biomasse de façon durable, et quelles conséquences pour l'environnement et pour la production alimentaire ? BECCS, c'est la théorie, sur le   papier. Il ne faut pas exclure les innovations à venir et les autres énergies, notamment renouvelables et nucléaire, ce que  le GIEC s'interdit de faire. Encore une fois, notre travail est d'évaluer objectivement les études scientifiques disponibles dans le monde, pas de faire des recommandations.
(...)
Pensez-vous que le consensus international sur la nécessité d'agir progresse ?

Il y a une prise de conscience qu'il y a un problème climatique. Elle est assez largement répandue, sinon il n'y aurait pas eu autant de chef d'Etat présents à Copenhague. Les médias ont qualifié Copenhague d'échec. Je  ne dis pas que Copenhague a été un grand succès, je ne suis pas na,f, mais il y a un élément très positif : la fixation d'une limite de 2° pour la hausse maximale de la température globale. Auparavant, on parlait de façon vague d'éviter toute perturbation anthropique dangereuse. Il a fallu 17 ans pour que cette décision arrive à maturation.  Le GIEC peut à partir de là explorer les scénarios qui permettraient d'atteindre cet objectif chiffré.

Mais bien sûr, il faut maintenant traduire cela en mesures qui aient un effet. Depuis la Convention de 1992, les émissions humaines ont augmenté de 50% en 20 ans. Alors qu'il  faudrait faire en sorte qu'elles soient nulles dans un peu plus de 50 ans, avant de devenir négatives pour réaliser l'objectif que les politiques ont fixé. Encore une fois, ce n'est pas l'objectif du GIEC, c'est celui fixé par les politiques.

On ne va pas tout changer demain matin. Mais si on augmente encore de 30 ou 40%, en sachant que le but est d'arriver à moins que zéro, on est en pleine schizophrénie ! Plus longtemps on continue à grimper, plus il faudra plonger en dessous de zéro, car c'est le total émis qui compte. Si on peut se mettre à réduire plus vite, on aura à réduire moins fort.

La crise de l'économie mondiale a-t-elle joué négativement dans ce contexte ?

Certes, la crise économique qui a commencé à peu près en même temps que Copenhague, a certainement remis les questions  climatiques un peu plus sur l'arrière du feu de la cuisinière... Les politiques aujourd'hui  ont beaucoup de priorités à court terme, et les problèmes de plus long terme, comme le climat, ont un peu cédé le pas.

Mais attention : chaque tonne que l'on rajoute aux émissions passées conduit à une augmentation de température. Chaque année  qu'on perd à ne pas s'occuper du climat sont des années qui rendent plus difficile la solution du problème. La marge de manoeuvre va devenir plus faible.



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10 commentaire(s)
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Commentaire par papijo
lundi 28 avril 2014 21:59
C'est un canular ?
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Commentaire par Gépé
mardi 29 avril 2014 08:39
L'objectif de l'usage de l'énergie ne se limite pas à la production de CO2; à quoi sert l'énergie?
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Commentaire par jipebe29
jeudi 01 mai 2014 00:21
JP Van Ypersele, n'est-ce pas le scientifique qui a fait tout son possible pour que des conférences d'autres scientifiques (notemment Istvan Marko) qui récusent les thèses du GIEC, avec de solides arguments, soient annulées? Est-ce là un comportement digne d'un scientifique, ou d'un adepte d'une nouvelle forme d'Inquisition pour défendre le dogme du réchauffement climatique anthropique, nouvelle religion?
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Commentaire par jipebe29
jeudi 01 mai 2014 00:27
Ce que JP Van Ypersele propose est complètement irréaliste. D'autant que le présumé rôle moteur du CO2 sur la TMAG (température moyenne annuelle globale) est une hypothèse non prouvée, et réfutée par nombre de données d'observations, ainsi que par des publications de physiciens. Voir: http://dropcanvas.com/#wJc9FpE34332em
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Commentaire par jipebe29
jeudi 01 mai 2014 00:28
Voici une liste d'observation qui réfutent les thèses du GIEC: 1) la TMAG est stable depuis 1997, malgré une augmentation continue du taux de CO2 2) la part anthropique du CO2 atmosphérique est d'environ de 5% 3) La durée de vie du CO2 est en moyenne de 5 ans 4) les niveaux océaniques montent de 1,7 mm/an (mesures au marégraphe de Brest), et aucune accélération n?a été mesurée 5) le hot spot prévu en zone tropicale n?a pas été détecté, donc il n?existe pas 6) le taux de vapeur d?eau atmosphérique diminue (alors que le GIEC avait prévu l?inverse-rétroaction positive- quand le CO2 augmente) 7) la banquise australe atteint des records de superficie 8) la somme des surfaces des 2 banquises, dont les variations sont en opposition de phase, est à peu près constantse 9) les mesures des 3000 sondes océaniques ARGO montrent, entre la surface et 700 à 1000 m de profondeur) un très léger refroidissement des océans (au mieux aucun gain de chaleur) 10) le flux IR quittant la haute atmosphère est supérieur aux prévisions des modèles 11) la loi de Stefan-Bolzman ne s?applique pas aux gaz, qui ne sont pas des corps noir, ni des corps gris 12) les gaz émissifs, plus froids que la surface terrestre, ne peuvent en aucn cas la réchauffer. 13) Ce sont les températures qui pilotent les variations du CO2, pas l?inverse 14) les projections des modèles numériques divergent de plus en plus des observations 15) Le projet CLOUD du CERN teste la théorie de Svensmark-Shaviv, et les premiers résultats ont
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Commentaire par jipebe29
jeudi 01 mai 2014 00:29
(suite et fin) 15) Le projet CLOUD du CERN teste la théorie de Svensmark-Shaviv, et les premiers résultats ont été publiés dans Nature 16) Les modèles ne savent pas modèliser l?ennuagement, dont les variations ont un impact important sur la TMAG
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Commentaire par Gépé
dimanche 04 mai 2014 08:58
Le problème actuel des Français ce n'est pas le climat, mais le chomage et surtout la disparition progressive de notre industrie en attendant la disparition de nos services. Ce qui compte, c'est l'énergie. Et un moyen élégant serait de lier les deux en un seul, à savoir d'utiliser la taxe carbone pour réduire le chomage et améliorer la compétitivité des entreprises. Comment? C'est tout à fait possible.
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Commentaire par jipebe29
jeudi 22 mai 2014 11:38
JP Van Ypersele, c'est bien l'universitaire qui refuse le débat public avec un collègue (Istvan Marko) et qui fait tout pour que ses conférences ne puissent avoir lieu? Comment accorder le moindre crédit à un homme qui foule aux pieds l'éthique scientifique et qui se situe dans une idéologie radicale?
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Commentaire par durieux
samedi 14 février 2015 15:02
"La marge de manoeuvre va devenir plus faible." Quelle marge ? 400 ppm, c'est la concentration du pliocène, et les DEUX inlandsis polaires sont en consquence en train de fondre. Plein bada. Alors la prise de conscience, on s'en fout, et les mesures, on ne les verra jamais, parceque c'est déjà foutu, et bien.
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Commentaire par durieux
samedi 14 février 2015 15:03
"La marge de manoeuvre va devenir plus faible." Quelle marge ? 400 ppm, c'est la concentration du pliocène, et les DEUX inlandsis polaires sont en consquence en train de fondre. Plein bada. Alors la prise de conscience, on s'en fout, et les mesures, on ne les verra jamais, parceque c'est déjà foutu, et bien.