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Climat : l'Europe reste ambitieuse


lundi 03 février 2014

Les propositions de la Commission européenne sur les objectifs 2030 en matière de climat continuent de susciter des réactions. L'Europe reste la région la plus ambitieuse, mais elle peut mieux faire, estime Volodia Opritchnik.


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Comme prévu, la Commission européenne a publié le 22 janvier son projet de politique climatique pour 2030. Aussi critiquable soit-il, et il l'est, ce nouveau train de mesures vise à faire retrouver à l'Europe sa place de leader dans les négociations internationales.

Car, si ce paquet énergie climat 2030 est finalement validé par les 28 et le prochain parlement européen, l'UE pourra légitimement se prévaloir de vouloir abattre de 40 % ses émissions de GES entre 1990 et 2030.

Ne cherchez pas : aucun autre espace géopolitique comparable n'a de telles ambitions. « L'Union européenne se dote d'objectifs contraignants et si toutes les grandes économies faisaient de même le monde s'en porterait mieux », a lancé la commissaire à l'action climatique Connie Hedegaard. Reste à adopter manu militari ce programme qui pour l'essentiel poursuit la politique initiée en 2009 par le paquet énergie climat 2020.

Peut mieux faire...

Pour autant, l'UE pourrait mieux faire. Bruxelles n'entend pas, par exemple, contraindre ses États membres à mettre en batterie des milliers d'éoliennes, de parcs photovoltaïques ou de chaudières à bois. Elle propose simplement que les Européens consomment 27 % d'énergies renouvelables à l'horizon 2030. Ceux qui verdissent à grande vitesse leur bouquet énergétique (Allemagne, Danemark, Suède) pourront ainsi vendre à leurs voisins des électrons ou des certificats verts. Dommage pour notre balance du commerce extérieur.

D'autres sujets restent encore au bord de la route. La directive européenne sur la qualité des carburants n'est toujours pas appliquée. Navrant, si l'on se souvient que le Canada nourrit toujours de grandes ambitions commerciales pour ses très polluants sables bitumineux.

Quid aussi du stockage géologique du CO2 ? Hier, c'était une technologie d'avenir pour abattre les émissions du secteur électrique et de l'industrie lourde. Aujourd'hui, au Royaume-Uni mis à part, le sujet est devenu tabou. Tout comme la (ré)intégration dans l'ETS de l'aviation civile et - pourquoi pas ? - du fret maritime.

Depuis toujours considérée comme la parente pauvre des politiques énergétiques, l'efficacité énergétique végète. Les objectifs indigents de l'actuelle directive n'ont pas été revus à la hausse. Or, ils conditionnent en partie le démarrage de gros programmes de rénovation des patrimoines bâtis. De quoi réduire nos émissions tout en créant de la valeur et en luttant contre la précarité énergétique. Un beau programme sociétal pourtant.

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