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 - Délégué Général d'Enerplan

Auteur
Richard Loyen est Délégué Général d'Enerplan, l'association professionnelle de l'énergie solaire.

Matignon a fait un geste politique sur le photovoltaïque


mardi 02 octobre 2012

Matignon a fait un geste après les appels de la filière photovoltaïque pour des mesures d’urgence. Une interview avec Richard Loyen, délégué général d’Enerplan.


Après vos appels pour des mesures d'urgence, comment appréciez-vous la décision prise récemment par la ministre de l'environnement Delphine Batho ?

 
Richard Loyen - La décision a été prise après un arbitrage de Matignon. C'est un signal politique positif après le discours du président de la République lors de la conférence environnementale. Cette annonce concrète nous permet d'aborder sereinement les nombreux sujets qui occuperont les six mois de débats à venir sur la transition énergétique

L'annonce consiste à rehausser le tarif d'achat de l'électricité solaire des installations de taille moyenne (entre 36 et 100 kW). Le tarif actuel de 17,5 centimes d'euro par kWh devait baisser de 5 à 9%.  On serait alors tombé dans un modèle économique qui ne permettait plus de trouver un marché.

Au lieu de cela, le taux remonte de 6%, à 18,4 centimes d'euros, avec une bonification jusqu'à  20.24 c€/kWh en fonction du contenu européen des panneaux.
 
C'est un tarif suffisant pour déclencher des affaires. La décision concerne les installations de moyenne taille, entre 300 et 1000 m2, c'est-à-dire le petit tertiaire, les bâtiments publics et agricoles. C'est un segment important pour les PME et les PMI, au moment où le segment résidentiel a été réduit de 75% depuis l'année dernière. Cela va permettre de maintenir des emplois pour des entreprises qui étaient précarisées.


Auriez-vous souhaité d'autres mesures et quelles vont être vos actions à venir

Richard Loyen - Nous voulions aussi l'extension de l'accès au tarif d'achat pour les installations de  100 à 250 kW qui sont aujourd'hui soumises à des appels d'offres, suite à la volonté de l'administration de maîtriser les flux. Mais c'est un système lourd, inadapté, c'est un peu une loterie qui met en péril l'activité des entreprises du secteur. Mais  Matignon ne nous a pas suivi sur ce plan.

Dans les mois à venir, nous serons vigilants sur le cahier des charges des appels d'offres, notamment au-delà des 250 kW. Il faut que ces cahiers des charges soient adaptés pour ne pas défavoriser les PME et pour soutenir les PMI.
Actuellement il faut poser de l'argent sur la table pour avoir accès aux appels d'offres. J'ai des adhérents qui mobilisent des dizaines de milliers d'euros pour déposer leurs projets et il faut attendre la décision souvent jusqu'à un an. Les grands groupes n'ont pas de problème puisqu'ils apportent leur garantie  »corporate ».

Autre chantier : il faut trouver des innovations pour développer l'autoconsommation. C'est positif en termes d'image, après les dérives qui ont conduit quelquefois à confondre le secteur photovoltaïque avec un système financier. Nous avons du temps pour trouver des formules lors des discussions sur la réforme énergétique.
 

 
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1 commentaire(s)
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Commentaire par brmomo
lundi 08 octobre 2012 18:27
encore une fois c est dans les dernières phrases qu apparaissent les choses importantes. on parle du fait qu il faut des innovations pour promouvoir l auto consommation. ceci ne peut se passer que dans les faibles puissances , de l' ordre de quelques kw, au niveau d une habitation. ceci ne se fera pas pour des raisons de coût. actuellement , comme c est reconnu, ces implantations ne sont faites que parceque il s agit d un placement financier, à perte pour l' ensemble des contribuables. la seule innovation nécessaire tiendra dans les habitudes de vie, par exemple passer les opérations consommatrices par plein soleil et cela se fera natuellement quand cette énergie électrique sera compétitive ce qui n est absolument pas le cas aujourd'hui.